Aujourd’hui :
Solennité de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie
Trinité – Tympan de l’Abbaye aux Dames (Caen)
Une représentation originale avec trois fois le visage du Christ, le seul visage de Dieu que nous connaissons...
Du Journal La Croix…
- Notre-Dame de Paris, une renaissance empreinte de l’espoir de paix
- Crise politique : « Les chrétiens ont une vision à faire valoir »
- Messe de réouverture à Notre Dame de Paris : « La peine du 15 avril 2019 est effacée »
- Un 71e miracle reconnu à Lourdes : la guérison d’un soldat anglais de la Première Guerre mondiale
- Messe de Notre-Dame : revivez le premier office célébré par Mgr Ulrich depuis l’incendie
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Le père Michel Kubler nous partage sa passion pour l’unité !
Après quelques semaines de silence, voici de nouveau quelques nouvelles de Sokodé. La semaine écoulée fut marquée par la présence du père Michel Kubler parmi nous. Nous avons, en effet, eu la joie de profiter de sa présence alors qu’il vient tout juste d’être élu secrétaire général et procureur de notre congrégation. Heureusement le rendez-vous avait été pris de longue date et, malgré l’agenda bousculé de Michel, sa passion pour l’œcuménisme et son désir de découvrir ce petit coin d’Assomption en Afrique lui ont permis d’offrir cette semaine à ses petits frères de Sokodé. Nous lui en sommes grandement reconnaissant.
Une bonne part de sa semaine, cinq heures par jour, était donc consacrée à une session sur l’œcuménisme… L’Orient chrétien : histoire des ruptures du 5e et du 11e siècles et le christianisme oriental. La Réforme : genèse de la rupture du 16e s., visionnage d’un film sur Luther. Le mouvement œcuménique moderne (de 1910 à aujourd’hui). Les grandes dimensions de l’engagement œcuménique (institutionnel/ doctrinal / diaconal / spirituel / existentiel). Quelques grands documents, de ‘Unitatis redintegratio’ à ‘Du conflit à la communion’, en passant par ‘Ut unum sint’ et la Déclaration d’Augsbourg. Et pour finir, la passion pour l’unité chez le Père d’Alzon et ses fils.
La session fut suivie par 18 participants : 6 novices et 6 postulants AA ; 3 novices Orantes ; 2 sœurs de la Providence de St Paul et 1 novice du Puits de Jacob. Ils furent tous très heureux de leurs multiples découvertes durant cette semaine et la graine de la passion pour l’unité des chrétiens est tombée dans une bonne terre qui ne manquera pas de donner de bons fruits. Comme le disait un des participants : « Nous avons été très heureux de la session et fier du travail de nos aînés en ce domaine et nous espérons faire encore mieux ! »
Nous avions également profité de la présence de Michel pour organiser une conférence au Centre Culturel Saint Augustin à partir de son dernier livre « Protestants Catholiques, ce qui nous sépare encore », nous avons pu proposer cette conférence à deux voix grâce à la présence du pasteur Bright de l’Église évangélique presbytérienne du Togo. Une cinquantaine de personnes ont pu profiter de cette conférence bien vivante et riche.
Enfin, une soirée rassemblant nos deux communautés de Sokodé, a permis à Michel de nous donner un écho de vive voix du dernier chapitre général et de fêter ensemble notre fraternité.
Un grand merci à Michel pour cette belle semaine, pour sa passion et son dynamisme toujours intact !
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De ci de là…
Depuis l’octave pascale, les événements n’ont pas manqué d’occuper notre temps au noviciat Saint Augustin. Je vous parlais dans ma dernière lettre du retour des novices de leur stage apostolique et de la reprise de notre rythme régulier, mais, entre temps, la régularité fut un peu bousculée.
La dernière fin de semaine d’avril fut marquée par la Journée Diocésaine des Jeunes et le 25° anniversaire du rappel à Dieu de Mgr Chrétien Bakpessi, second évêque de Sokodé : Veillée avec les jeunes et Messe solennelle en la cathédrale ont souligné l’évènement…
La semaine suivante fut marquée par la dispersion avec : un Internoviciat sur les trois vœux pour les novices, des courses à Lomé pour notre économe et la prédication d’une retraite aux Sœurs de Sainte Catherine « Être docile à l’Esprit dans le discernement quotidien ! », pour ma part… Il est toujours bon de devoir prêcher sur un thème imposé, cela donne l’occasion d’aller creuser un peu de nouveaux horizons. J’ai donc bien profité personnellement de la retraite et les sœurs aussi d’après ce qu’elles en ont dit… L’art que je découvre petit à petit, c’est à la fois de préparer, mais aussi d’être libre par rapport à sa préparation sans quoi l’Esprit ne pourrait jouer sa partition…
À part cela les dernières semaines ont été marquées par le suivi à distance des élections française (J’avoue ne pas avoir eu le courage de faire 670 km, sur nos routes d’ici, pour aller voter à Lomé). Les français ont aimé se faire peur (il fallait un peu se mobiliser c’est sûr pour éviter trop d’abstentions) et finalement nous avons constaté avec satisfaction que nous n’en sommes pas encore au niveau des U.S.A. ou de la Grande Bretagne… La montée des extrêmes est cependant un mouvement puissant et continu, et je ne suis pas sûr que le mandat de M. Macron pourra y mettre fin. En tout cas, ne gâchons pas notre plaisir d’assister à un renouveau de la vie politique française, en souhaitant que cela conduise effectivement à plus de solidarité nationale, européenne et internationale ; une dignité du travail pour tous ; une vie moins rude économiquement et socialement que ces dernières années et un vivre ensemble de meilleure qualité… Mais ne nous y trompons pas, ce n’est qu’un président de la république qui vient d’être élu, et non pas Dieu sur Terre ! Si chacun n’y met pas du sien, rien ne changera…
Autre contexte, autres élections, celles de nos instances de gouvernement de la congrégation. Les assomptionnistes sont en effet en chapitre général, les délégués à ce chapitre doivent donner une direction aux six années à venir, prendre des options et élire le gouvernement général. Le supérieur général, le P. Benoît Grière, vient d’être reconduit pour un second mandat de six ans mais à l’heure où je vous écris je ne connais pas encore les autres membres du conseil qui ont dû être élus en ce jour. Souhaitons que le travail accompli par le chapitre général redynamise l’ensemble du corps de la congrégation pour un meilleur service du Royaume de Dieu. Et merci pour la disponibilité de ceux qui ont accepté la charge de conduire notre barque…
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Un But, un Chemin et un Guide !
14 mai 2017, 5e dimanche de Paques, Année A, Jn 14,1-12 /
Nous sommes tous à la recherche d’un sens à notre vie, à la recherche de bonheur et de plénitude, et bien, la Bonne Nouvelle de l’Évangile nous annonce que nous avons un but, un chemin et un guide pour atteindre nos aspirations profondes, n’est-ce pas formidable ? Le but c’est le Père, ou si vous préférez la vie en Dieu, le Royaume, le Paradis, la Vie éternelle, notre véritable Patrie… Le chemin c’est le Fils, Jésus Christ, qui nous a ouvert la voie et nous apprends à vivre… Le guide c’est l’Esprit Saint, qui nous garde sur ce chemin et nous donne la force de poursuivre la route…
Un but : le Père !
« Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurai-je dit : ‘Je pars vous préparer une place.’» (Jn 14,2) Notre véritable patrie, comme dirait saint Augustin, est en Dieu, le lieu de notre repos et de notre plénitude. Certes nous sommes habités par de multiples désirs, mais tous les grands spirituels nous disent que ces désirs convergent finalement vers un seul désir profond, le désir de Dieu, le désir de plénitude, le désir d’Amour ! Mais pour faire place à ce véritable désir encore faut-il savoir faire silence dans nos vies, sortir du cercle étourdissant des activités multiples, des responsabilités écrasantes, de la consommation effrénée… Et ceci sans avoir peur du silence, de se retrouver face à soi-même et face à Dieu… Saint Augustin en témoigne formidablement : « Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors, et c’est là que je te cherchais, et sur la grâce de ces choses que tu as faites, pauvre disgracié, je me ruais ! Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi ; elles me retenaient loin de toi, ces choses qui pourtant, si elles n’existaient pas en toi, n’existeraient pas. » (Confessions 10.27.38) Oui, nous avons tendances à courir vers de multiples satisfactions de nos désirs, mais ne croyez-vous pas que seul l’Auteur de toute chose, celui en qui nous-même et toute chose existe, peut véritablement nous combler ? Voilà donc notre véritable but, notre véritable plénitude : la vie en Dieu !
Un chemin : le Fils !
Après avoir identifié le but, comment l’atteindre ? « Pour aller où je vais, vous savez le chemin… Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. » (Jn 14,4.6) Voici une autre révélation essentielle : pour bien conduire sa vie, il ne s’agit pas d’observer des règles, des lois, des commandements, des dévotions, mais de vivre avec la plus grande intimité possible notre relation à Jésus Christ. Car le chemin c’est quelqu’un ! Transmettre la foi, ne consistera donc pas à transmettre des préceptes, des pratiques, des traditions, mais à conduire quelqu’un vers l’expérience de Jésus Christ… Comme, par exemple, lorsqu’on propose à des jeunes un séjour en monastère ou, dans une autre approche, une expérience de proximité avec les pauvres par le biais d’une communauté religieuse engagée dans ce type de service…. Les novices, dont j’ai la charge, rentrent de stages apostoliques (auprès d’enfants handicapés, de malades du sida, d’orphelins liés aux conséquences de cette épidémie, de lépreux et d’autres malades…). Et ils témoignent que l’essentiel qui leur a permis de tenir dans ces engagements difficiles, fut de faire l’expérience de la rencontre de Jésus Christ dans ces pauvres et ces petits… Une fois que l’on a fait une expérience forte de Jésus Christ alors on prend le goût de prendre ce chemin-là, de contempler sa vie et de vivre comme lui… Malheureusement, parfois on inverse le processus, en demandant d’imiter Jésus Christ, alors que cela n’a pas vraiment de sens pour qui n’a pas fait l’expérience intime de la présence du Christ dans sa vie.
Un guide : l’Esprit Saint !
« Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. » (Jn 16,13) Le Père, nous ne le voyons pas encore ; le Fils, il est retourné auprès du Père ; mais l’Esprit, lui, est notre compagnon de chaque jour… Je découvrais chez un auteur récemment la différence entre la carte et le guide. Bien souvent on se croit assez fort pour se débrouiller tout seul avec une carte, c’est-à-dire avec des règles et des lois, mais ,tout à coup, on perd pied et s’égare dans les maraiscages de la vie, alors l’Esprit vient à notre secours… Mais au lieu de s’en remettre dorénavant totalement à ce guide personnel, on préfère se référer encore et toujours à la carte : c’est-à-dire à nos habitudes, aux règles, aux commandements… Quand nous abandonnerons-nous totalement à ce guide personnel, qu’est l’Esprit de Dieu en nous ? Car non seulement il a la capacité de nous guider, lui qui connait le Père et le Fils c’est-à-dire le but et le chemin ; mais encore il nous donne ces dons pour avoir toute la nourriture nécessaire pour le chemin : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité, maîtrise de soi… Ces dons que nous avons reçus à notre baptême mais qui demeurent trop souvent enfouis en nous, étouffés par nos égarements et nos désirs contradictoires…
En ce temps de Pâques et bientôt d’Ascension et de Pentecôte,
Reprenons conscience du formidable chemin de vie que nous offre la foi chrétienne :
Un but : le Père ! Un chemin : le Fils ! Un guide : l’Esprit !
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Octave pascale !
Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité !
Veuillez, en premier lieu, m’excuser pour le silence de la semaine passée, mais avec la densité du Triduum Pascal je n’ai pas pris le temps de mettre à jour mon blog et de vous écrire… Heureusement la subtilité de la liturgie vient à mon aide puisque grâce à l’octave pascal, nous vivons pendant 8 jour le jour de Pâques ! Je ne suis donc pas en retard pour vous souhaiter une Joyeuse Pâque ! Par ailleurs le temps pascal ne prendra fin que le 4 juin cette année, avec la fête de la Pentecôte…
Pour ma part les fêtes pascales furent marquées par des célébrations dans les stations secondaires – comme on dit par ici-, c’est-à-dire des petites communautés plus ou moins éloignées de la paroisse mère. L’une d’entre elles, assez grande, pourrait presqu’être une paroisse, si l’on ne prenait en compte que le dynamisme de la communauté chrétienne… Une belle expérience, parfois déroutante lorsqu’on est obligé de célébrer à 15h le Jeudi Saint en raison des pistes peu recommandables à la nuit tombée en moto !
Les fêtes pascales 2017 avaient une couleur spéciale au noviciat de Sokodé. D’une part, pour la première fois depuis 6 ans, les novices étaient absents, puisqu’ils ne sont rentrés de stage que le lundi de Pâques, et les jours saints furent un peu ternes en communauté où nous n’étions que trois, qui plus est, dispersés pour les apostolats. Nous les avons vécues un peu comme le clergé diocésain, c’est-à-dire sans profiter tellement des belles célébrations que nous propose la liturgie des heures. Mais d’un autre côté la lumière pascale était au rendez-vous, puisque c’est à la veille des Rameaux que l’électricité est enfin arrivée jusqu’à nous après 1900 jours d’attente (5 ans et demi) ! Un grand merci au frère Georges qui s’est démené pour faire aboutir ce dossier !
Avec le retour des novices, le noviciat a pu reprendre son rythme, un rythme redynamisé par la joie pascale, par l’expérience des stages -qui redonne toujours un bel élan hors du train-train du noviciat- et par cette fameuse électricité qui nous facilite la vie : plus besoin d’aller en ville pour recharger nos ordinateurs quand la batterie est épuisée ; plus de coupure d’eau parce qu’on aurait vidé le château d’eau avant que le groupe électrogène nous permette de le remplir de nouveau ; plus besoin d’aller dans notre autre communauté chercher le surgelé à chaque fois que nous en avons besoin ; confort d’un réfrigérateur nous permettant de conserver plus aisément nos aliments ; confort d’une lecture en soirée sans s’abîmer la vue avec nos torches électriques ; confort des ventilateurs en cette période de chaleur lourde dans les 34°C ; possibilité enfin de réaménager nos soirées sans le couperet de l’arrêt du groupe à 21h30…
Le jour de Pâque se poursuit donc, et pour preuve, cette fin de semaine c’est « la pâque des jeunes » à la paroisse… Temps d’adoration, concert des chorales, récollection, finale du tournois de foot, pièce de théâtre, messe d’action de grâce… Autant d’évènements qui marqueront ce week-end. Nous avons pris notre part dans l’animation avec une petite chorale improvisée constituée des novices et postulants…
Je vous souhaite donc, à vous aussi, un bon temps pascal, que la joie de la Résurrection redynamise vos journées, vos engagements, votre marche quotidienne, dans l’assurance d’un renouveau toujours possible… Le rendez-vous quinquennal de l’élection présidentielle en France, malgré toutes ses vicissitudes -mais qui déchaine toujours autant de passions ou de rejets-, ne nous dit-il pas quelque chose de cette soif de renouveau, de cette espérance d’une société meilleure, de ce besoin d’un nouvel élan ? Dans le système français, on attend certainement trop d’un seul homme (ou d’une seule femme), comme s’il pouvait tout changer à coup de programme et de lois : d’où les désillusions qui ne manquent pas d’advenir aussitôt le nouvel élu en place… N’oublions pas que la société dans laquelle nous vivons c’est aussi chacun de nous qui la construisons, les actes d’incivismes, de violence, de replis sur soi, d’égoïsme, de pollution… C’est à chacun de nous de lutter contre… Vous savez en Afrique on dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant, à chacun de faire notre part dans l’éducation des jeunes… et des moins jeunes !!!
Je vous souhaite de nouveau un bon temps pascal, que la joie du Ressuscité illumine votre quotidien : le mal, la souffrance et la mort n’ont pas le dernier mot !
Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité !
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Thomas, notre jumeau…
23 avril 2017, 2e dimanche de Paques, Année A, Jn 20,19-31 /
Nous connaissons bien ce passage de l’apparition de Jésus ressuscité aux onze puis à Thomas avec un décalage d’une semaine… Le personnage de Thomas « l’incrédule » a fait couler beaucoup d’encre, sauf que bon nombre de commentateurs oublient que l’Évangile est d’abord écrit pour ses lecteurs, c’est-à-dire chacun d’entre nous. En fait, à travers la figure de Thomas, notre jumeau, l’évangéliste Jean se livre à une véritable catéchèse. Catéchèse portant sur l’assemblée dominicale, sur l’enseignement des apôtres et sur la foi. Le petit sommaire sur la première communauté de Jérusalem dans les actes nous donne la clef de lecture de notre passage d’Évangile : « Les frères étaient fidèles à écouter l’enseignement des Apôtres et à vivre en communion fraternelle, à rompre le pain et à participer aux prières. La crainte de Dieu était dans tous les cœurs ; beaucoup de prodiges et de signes s’accomplissaient par les Apôtres. » (Ac 2,42-43)
Catéchèse sur l’assemblée dominicale…
L’évangéliste nous précise bien que les disciples étaient rassemblés le premier jour de la semaine et que Jésus ressuscité vint parmi eux. « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » (Mt 18,20) Mais Thomas n’était pas parmi eux… Ce n’est que huit jours plus tard, de nouveau lors de l’assemblée du premier jour de la semaine, que Thomas, se trouvant cette fois-ci parmi eux, va faire l’expérience du Ressuscité. Pour Jean qui écrit environ 70 ans après les débuts de l’Église, l’allusion est claire : le Ressuscité se rend présent à chaque assemblée dominicale. S’adressant aux nouveaux convertis il leur dit ainsi : « Ne ratez pas l’eucharistie dominicale, car c’est le lieu privilégié pour faire, en communauté chrétienne, l’expérience du ressuscité ! » C’est ce que confirme les actes des apôtres : « les frères étaient fidèles à vivre en communion fraternelle, à rompre le pain et à participer aux prières. » Nous sommes loin ici d’une obligation légale d’assister à la « messe du dimanche » mais l’évangile nous dit que nous ratons quelque chose lorsque nous nous dispensons de la messe dominicale, que nous manquons à notre communauté et que nous risquons d’y perdre notre foi…
Catéchèse sur l’enseignement des apôtres…
« Les autres disciples lui disaient : ‘Nous avons vu le Seigneur !’ Mais il leur déclara : ‘Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas !’ » (Jn 20,25) Voici un autre enseignement de la part de Jean : quel crédit accordons-nous au témoignage de ceux qui nous ont précédés dans la foi ? Quel crédit accordons-nous à l’enseignement des apôtres, c’est-à-dire à l’enseignement de l’Église ? Sommes-nous si centrés sur-nous mêmes que nous n’accordons de crédit qu’à ce que nos yeux ont vu et à ce que nos mains ont touché ? Ici encore le sommaire des actes apporte un autre éclairage : « Les frères étaient fidèles à écouter l’enseignement des Apôtres » Qu’en est-il dans notre propre démarche de foi ? Sommes-nous capables d’accueillir les témoignages de foi d’autrui et d’accorder du crédit à l’enseignement de l’Église ou cultivons-nous un scepticisme acharné ?
Catéchèse sur la foi…
« Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jn 20,29) Contrairement à ce que nous disons habituellement, Thomas ne demande pas à voir plus que les autres : lors de la première rencontre dominicale avec le Ressuscité, celui-ci avait montré spontanément ses plaies aux disciples et les avait même invités à le toucher (chez Luc)… La pointe n’est pas là ! La pointe du texte c’est que ceux à qui s’adresse l’évangile de Jean, comme nous-autres, ne peuvent plus voir Jésus Ressuscité en chair et en os, cette période n’a duré que quelques jours entre Pâques et l’Ascension. Ne réclamons donc pas ce dont nous ne pouvons bénéficier… Mais Jean nous gratifie d’une béatitude spéciale : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! » C’est véritablement là que se joue la foi. Croire après avoir vu, ne demande aucun élan de foi, mais croire, sans avoir de preuve, demande justement ce saut de la foi ! L’avons-nous déjà fait ? Le ferons-nous encore ? « La crainte de Dieu était dans tous les cœurs ; beaucoup de prodiges et de signes s’accomplissaient par les Apôtres. » (Ac 2,43)
Oui, nous pouvons nous identifier à Thomas notre jumeau,
car nous non plus, nous n’étions pas là lors des apparitions du Ressuscité.
Mais réagirons-nous comme Thomas ou accepterons-nous la catéchèse de Jean
sur l’assemblée dominicale,
sur l’enseignement des apôtres,
sur le saut de la foi ?
Attente fébrile…
Avec la Semaine Sainte qui s’ouvre devant nous une attente fébrile nous anime…
D’abord, après les quarante jours de carême, ce carême plus ou moins fructueux -comme chaque année-, nous avons hâte d’entrer dans les fêtes pascales… Il ne s’agit pas de tourner la page et d’oublier les acquis de ce temps de conversion, mais l’être humain est ainsi fait qu’il ne peut guère demeurer très longtemps dans la même posture, dans la même ambiance, surtout celle de l’effort… La vie est faite de rythmes, de mouvements, de hauts et de bas… Nous sommes donc heureux d’entrer dans une nouvelle étape de notre année : l’après Pâques !
Après pâques, le temps est à la fête, aux alléluias (c’est-à-dire à la louange), aux baptêmes, aux confirmations, aux mariages, aux ordinations… et au chocolat -sous certaines latitudes-…
Après Pâques… C’est la fin de l’épreuve hivernale -ou de la saison sèche- et la nature reprend vie… Ici, déjà, les pluies nous ont rejoint… Les travaux des champs vont pouvoir commencer…
Après Pâques, les novices seront de retour de stage… 3 semaines cela passe vite… Et nous entrerons dans la dernière ligne droite de l’année, ragaillardis par ce changement de rythme salutaire, les expériences partagées et la reprise de la vie ensemble…
Après Pâques, on entrevoit déjà la fin de l’année scolaire, le temps des examens, le temps des évaluations, le temps des nominations… Et oui, bientôt, les dossiers de présentation des novices aux premiers vœux devront être constitués…
Après Pâques nous espérons avoir l’électricité au noviciat, les travaux ont en effet repris… Et nous espérons fort que cela va aboutir rapidement…
Après Pâques, dans la sphère franco-française, nous espérons pouvoir tourner la pénible page de la présidentielle 2017 et revenir à la vraie vie…
Pour l’instant profitons bien de ce sommet de notre année liturgique en attendant fébrilement la suite… Quelle chance avons-nous de pouvoir rythmer notre année par le cycle liturgique !
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L’Éternité est en marche !
9 avril 2017, Dimanche des Rameaux, Année A, Mt 26,14-27,66 /
Nous voici au seuil de la Semaine Sainte, le sommet de notre année liturgique ! En ce dimanche des Rameaux, à travers le long récit de la Passion, il s’agit de nous préparer le cœur à célébrer l’essentiel de notre foi, magnifiquement résumé par saint Paul dans l’épître aux philippiens (cf. 2e lecture) : « Jésus Christ lui qui est de condition divine n’a pas considéré comme une proie à saisir d’être l’égal de Dieu. Mais il s’est dépouillé, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes, et, reconnu à son aspect comme un homme, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, à la mort sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé et lui a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse, dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que le Seigneur, c’est Jésus Christ, à la gloire de Dieu le Père. » (Ph 2,6-11) L’Éternité est en marche ! Au-delà des apparences, au-delà de nos logiques humaines, la semaine sainte qui s’ouvre devant nous, nous invite à poser sur le monde, sur ses souffrances, sur ses échecs et sur ses réussites un regard de foi : le projet de Dieu pour notre monde est en train de se réaliser et rien ne peut l’arrêter ! Projet de Vie… Projet d’Amour… Projet de Plénitude…
Jeudi Saint : Projet de Vie !
N’oublions jamais que la Passion du Christ est la conséquence de ce que fut sa vie ! Jésus est mort, non pour calmer la colère de son Père (comme l’affirme les paroles non chrétiennes du Minuit, Chrétiens), mais parce qu’on l’a tué ! Jésus est venu nous apprendre à vivre et nous donner la nourriture pour cette vie, c’est ce que nous célébrons particulièrement le Jeudi Saint. Mais sa façon de vivre était dérangeante pour les bien-pensants, les intégristes de la loi, les défenseurs de Dieu et même les tièdes… Et ils ont préféré éliminer ce gêneur, ce blasphémateur, ce titilleur de conscience… Chaque fois que nous vivons selon la façon de vivre du Christ, le projet de Vie de Dieu pour notre monde progresse ! Et ne nous laissons pas déprimer par l’effet grossissant des médias sur ce qui va mal dans notre monde. Si beaucoup reste à faire, il faut aussi voir le chemin parcouru par l’humanité… (Un seul chiffre : l’espérance de vie en France au milieu du XVIIIe siècle était de moins de 30 ans aujourd’hui elle est de plus de 80 ans… Au Togo, dans les années 1960, l’espérance de vie était de 40 ans, elle est aujourd’hui de 60 ans) Les valeurs de solidarité, de respect de tout être humain, de respect des animaux, de conscience écologique, d’interdépendance entre les peuples… progressent elles aussi, même si quelques soubresauts actuels vont dans le sens inverse… Contemplons donc d’abord la vie de Jésus qui nous parle du projet de Vie de Dieu pour notre monde, et travaillons au déploiement de cette vie en nous nourrissant de la vie même de Jésus !
Vendredi Saint : Projet d’amour !
Projet de vie, projet d’amour, l’un ne va pas sans l’autre… Le Vendredi Saint nous parle particulièrement de l’amour de Dieu, un amour qui va jusqu’à donner sa vie et donner sa vie par une mort infame sur une croix ! C’est par la puissance de cet amour que Dieu a vaincu le Mal et toute mort, car la mort n’avait aucune prise pour retenir, en ses griffes acérées, celui qui n’était qui vie, qu’amour et pardon. Dans cette acceptation de la condition humaine jusqu’au bout, Dieu en Jésus Christ, mort sur la croix est venu rejoindre toutes nos souffrances, toutes nos limites, toutes nos détresses… Et nous ne sommes plus seuls, et nous ne sommes plus perdant, et nous ne sommes plus désespérés ! Contemplons donc cet amour de Dieu, manifesté en Jésus Christ, et ce projet d’Amour pour notre monde… Aimé par lui de façon inconditionnelle, nous sommes rendus capables de cet amour qui nous dépasse ; capables de donner notre vie, à notre mesure, pour ceux qui souffrent, qui sont rejetés ou désespérés !
Pâques : Projet de plénitude !
Je préfère utiliser le mot de Plénitude à celui de Salut, mais la réalité est la même ! Avec la fête de la Résurrection, nous célébrons la Vie en plénitude à laquelle nous sommes appelés… Non pas une récompense, non pas une autre vie, non pas un rêve, mais l’accomplissement de ce que nous avons commencé à vivre ici-bas ! Oui, la semaine sainte nous rappelle que notre vie ici-bas n’est qu’un passage, un lieu d’apprentissage en vue de notre plénitude, « un instant entre deux éternités » disait sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Contemplons donc la lumière de la Résurrection comme un coup de tonnerre qui vient fendre les cieux et rouvrir notre monde à son projet de plénitude ! Et travaillons dès maintenant à notre propre résurrection et à l’accomplissement du projet de plénitude pour la Création toute entière !
En cette semaine très sainte, contemplons le cœur de notre foi :
Dieu est Vie… Travaillons à son projet de vie !
Dieu est amour… Laissons nous prendre par sa puissance d’amour !
Dieu est plénitude… Soyons des témoins de l’Éternité en marche !
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La lumière de la foi
Reprise d’une méditation d’il y a trois ans, qui me semble toujours d’actualité…
26 mars 2017, 4ème dimanche de carême, année A, Jn 9,1-41 /
Ce long passage d’évangile qui relate la guérison d’un aveugle de naissance met en scène, en fait, la question d’une vie éclairée par la lumière de la foi ou d’une vie guidée par de faibles lueurs, voire par les ténèbres… Ceux qui croient être éclairés ne le sont pas toujours, alors que ceux qui reconnaissent leurs manques de clairvoyance et la nécessité de se laisser guider par l’Esprit de Dieu, avancent avec sûreté : « Je suis venu en ce monde pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. » (Jn 9,39) La question est : croyons-nous pouvoir mener notre vie seul, avec notre seule capacité intellectuelle ou sommes-nous conscient d’avoir besoin d’être guidé par Dieu lui-même pour une vie bonne et réussie ? Mais arrêtons-nous d’abord sur la figure de cet aveugle né, prototype du croyant.
Le prototype du croyant
J’admire la pédagogie de ce texte qui nous montre l’évolution de cet aveugle guéri ! Au premier interrogatoire, il répond timidement : « L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue… ‘Où est-il ?’… ‘Je ne sais pas.’». Au second interrogatoire, il est beaucoup moins neutre : « C’est un prophète ! ». Au troisième interrogatoire, il s’engage avec hardiesse : « Serait-ce que vous aussi vous voulez devenir ses disciples ? ». Enfin, lors de son ultime rencontre avec Jésus, il passe de son statut d’homme guéri à celui d’homme croyant : « ‘Crois-tu au Fils de l’homme …lui qui te parle ? ’ : ‘Je crois, Seigneur !’ et il se prosterna devant lui. » Oui, admirons cette figure de croyant, elle nous interpelle : ne bénéficions-nous pas, nous aussi, de nombreux bienfaits de la part du Seigneur ? Peut-être qu’au départ, nous n’y voyons que des bienfaits de la nature ou du hasard, sans remonter à leur Auteur… Mais une rencontre avec le Seigneur peut bousculer notre vie, éclairer notre regard, et nous permettre de voir, au-delà des créatures, le Créateur. Le monde n’est plus, alors, une matière qui se déploie au gré du hasard, mais le Royaume de Dieu en train de se déployer, un projet de bonheur et de plénitude pour notre Monde.… Cet enracinement, dans la foi, ne doit-il pas nous rendre hardi pour témoigner de cette grande joie qui éclaire notre vie ?
Une lumière à redécouvrir
En fait, le meilleur commentaire de ce texte serait certainement l’encyclique, à quatre mains, du pape François : Lumen Fidei – « La lumière de la foi »-. Au tout début de ce texte, le pape nous dit : « Aussi il est urgent de récupérer le caractère particulier de lumière de la foi parce que, lorsque sa flamme s’éteint, toutes les autres lumières finissent par perdre leur vigueur. La lumière de la foi possède, en effet, un caractère singulier, étant capable d’éclairer toute l’existence de l’homme. Pour qu’une lumière soit aussi puissante, elle ne peut provenir de nous-mêmes, elle doit venir d’une source plus originaire, elle doit venir, en définitive, de Dieu. » (n°4) Cela n’illustre-t-il pas merveilleusement notre passage d’évangile ? : « Si vous étiez des aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : ‘Nous voyons !’ votre péché demeure. » Autrement dit, si vous reconnaissiez votre aveuglement, vous pourriez accueillir la lumière de Dieu (comme on s’empresse de trouver une source d’éclairage lorsqu’il y a coupure de courant et que nous sommes plongés dans les ténèbres), mais si vous dites que vous voyez, alors que vous êtes dans les ténèbres, vous risquez fort de vous taper la tête dans le mur en croyant qu’il y avait une porte à cet endroit. C’est bien le drame de nos sociétés modernes qui semblent parfois foncer tête baissée dans un mur !
« Vivez en fils de la lumière ! »
« Autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière ; vivez comme des fils de la lumière – or la lumière produit tout ce qui est bonté, justice et vérité -» (Ep 5,8-9) Voici donc l’itinéraire du croyant : une rencontre qui change tout (la foi), une lumière qui éclaire notre vie (l’espérance) et, finalement, un agir transformé (la charité). Le texte d’évangile ne nous dit pas ce qu’est devenu l’aveugle guéri, mais c’est à travers l’itinéraire des premiers disciples qu’on peut le deviner. Paul, un des plus éminents d’entre eux, nous dit ce que cette lumière de la foi doit changer nos vies : nous devons produire ce qui est bon, juste et vrai. Nous voyons bien là le dialogue incessant que Paul instaure avec la sagesse des hommes, puisqu’on y retrouve quasiment les trois tamis de Socrate. Nous voyons donc qu’être porteurs de la lumière de la foi, ce n’est pas croire que nous sommes les seuls détenteurs de la vérité et se placer en donneurs de leçon, mais reconnaître aussi tout ce qui est bon chez les non-croyants ou les autres croyants et travailler avec eux à un monde plus beau, comme le pape François nous y invite sans cesse.
Oui, nous qui avons la chance d’avoir deux yeux qui fonctionnent bien,
Croyons-nous que cela est suffisant pour guider nos pas dans la vie,
Ou accepterons-nous d’avancer grâce à la puissante lumière de la foi ?
Notre foi Trinitaire : quel mystère et quelle chance !
9 juin 2017, Sainte Trinité, Année A, Jn 3,16-18 /
Lorsque le petit commentateur dominical veut aborder le mystère de la Sainte Trinité, il le fait avec crainte et tremblements… Comment ne pas tomber dans une formulation inajustée voir hérétique, comme il y en eu tant au cours des siècles de la vie de l’Église ? La question fondamentale reste toujours la même : Comment parler à la fois d’un Dieu unique et de trois personnes ? D’un Dieu trinitaire et non pas de trois dieux ? D’un Dieu tout autre et d’un Dieu tout proche ? D’une vie divine intra-trinitaire et d’une vie divine qui sort d’elle-même pour nous rejoindre ? Je serais assez tenté, pour ma part, d’emprunter le chemin de l’apophatisme, c’est-à-dire d’une approche par la négative essayant au moins de dire ce que Dieu n’est pas, faute de pouvoir dire ce qu’il est ! Nous ne croyons pas en trois dieux… Nous ne prions pas trois dieux… Nous ne croyons pas en un Dieu refermé sur lui-même…
Nous ne croyons pas en trois dieux !
Cela vous paraît peut-être évident, mais c’est loin de l’être à mon sens. D’une part, pour les non-chrétiens, qui entendent parler de notre foi de loin, notre monothéisme reste à prouver. Pour un certain nombre de musulmans (mais pas tous) les chrétiens sont assimilés aux associateurs, c’est-à-dire aux polythéistes… « Ô gens du Livre (Chrétiens), n’exagérez pas dans votre religion, et ne dites d’Allah que la vérité. Le Messie Jésus, fils de Marie, n’est qu’un Messager d’Allah, Sa parole qu’Il envoya à Marie, et un souffle (de vie) venant de Lui. Croyez donc en Allah et en Ses messagers. Et ne dites pas « Trois ». Cessez ! Ce sera meilleur pour vous. Allah n’est qu’un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant. » (Coran 4,171)
D’autre part, au sein de l’Église elle-même, à travers certaines dévotions et certaines prières, des chrétiens semblent diviser Dieu en s’adressant trop exclusivement au Père, au Fils ou à l’Esprit. Par exemple certains groupes parlent de « Messes du Saint Esprit », la messe habituelle étant qualifiée de « Messe du Fils » et pour que le troisième ne soit pas en reste il faut organiser des « Messes du Père ». Nous avons aussi cette pratique de prier le Père ou de prier le Fils ou encore de prier l’Esprit Saint, comme si l’on s’adressait à trois entités séparées… Dans la liturgie, au contraire, toutes les oraisons sont normalement trinitaires, adressée au Père, par le Fils dans l’Esprit. Bien sûr quand Jésus se déplaçait sur les routes de Palestine, on s’adressait à lui, mais il était toujours, sans que ses interlocuteurs en aient conscience, pleinement uni au Père par l’Esprit : « Qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14,8), « Toi, Père, tu es en moi et moi en toi.» (Jn 17,21), « Celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, car Dieu lui donne l’Esprit sans compter. » (Jn 3, 34) Il est donc certainement légitime de s’adresser à l’une des personnes de la Trinité mais en cultivant la conscience que chacun n’est qu’une manifestation du Dieu unique, et en ne laissant jamais croire que nous croyons en trois dieux et que l’on pourait s’adresser à l’un plutôt qu’à l’autre suivant ce que l’on voudrait obtenir. Nous ne prions donc pas trois dieux…
Nous ne croyons pas en un Dieu refermé sur lui-même.
Un autre aspect de notre foi au Dieu Trinitaire, c’est que Dieu n’est pas une entité autosuffisante qui éventuellement s’intéresserait à ce qui se passe autour d’elle. Mais Dieu est en lui-même relation, communion dans la différence et donc amour. Il ne peut se contenter de vivre sur lui-même ou d’être indifférent à sa Création car en son être même il est ouverture à l’autre : Père car ayant un Fils, Fils car ayant un Père, Esprit car l’Amour du Père et du Fils est source de vie… Les religions juive ou musulmane, par peur du polythéisme, sont évidemment réticentes à parler de cette fracture en Dieu, de Père, de Fils, et pourtant beaucoup de leurs traditions mystiques ont cherché à dire comment l’être humain peut participer à la vie divine, ou encore comment le divin peut agir dans l’humanité. D’où, dans la cabale juive les dix entités appelées sefirôt qui sont les dix aspects de la divinité, ses modes d’action, de perception ou de réaction par rapport à ce qui ce produit ici-bas (la plus connue et la plus proche de nous étant la chekinah, la lumière entourant l’arche d’alliance ou le Christ à la Transfiguration)… Dans l’Islam aussi, à travers le soufisme et à partir d’Ibn Arabi notamment, on affirmera que notre monde d’ici-bas n’est que le reflet manifesté de la Seule Existence divine et que l’esprit humain est une émanation de l’Essence incréée. Bref, le Dieu unique de l’Islam, du point de vue de certaines traditions soufies, n’a rien d’une entité refermée sur elle-même car toute la Création participe, émane du divin. Notre foi en un Dieu Trinitaire n’est donc pas si étrangère que cela aux autres religions monothéistes lorsqu’elles réfléchissent à la façon dans le créé, l’humain et le divin interagissent.
On pourrait dire beaucoup d’autres choses sur notre foi en la Très Sainte Trinité,
Mais encore faut-il assurer le minimum :
Nous ne croyons pas en trois dieux…
Nous ne prions pas trois dieux…
Nous ne croyons pas en un Dieu refermé sur lui-même !
Quel mystère et quel chance !