Retraite selon les Exercices de saint Ignace

Comme annoncé précédemment, les deux semaines écoulées furent consacrées à un temps de retraite selon les Exercices spirituels de saint Ignace, puis à une relecture et une présentation plus théorique des Exercices mis en pratique. Il y avait donc un double objectif, nous permettre de faire retraite selon la tradition ignatienne, et prendre du recul pour pouvoir, non pas donner les exercices, mais au moins nous donner des repères dans nos futures responsabilités de formateur et d’accompagnateur.

Le cadre…

Le cadre, que j’avais déjà évoqué dans la lettre aux amis du blogue, est celui d’une retraite fermée en silence, c’est-à-dire coupée de toutes sollicitations extérieures, avec trois éléments principaux dans nos journées : les quatre temps d’oraison (d’une heure chacun), la rencontre journalière avec un accompagnateur, et un temps de relecture de la journée. S’ajoute à cela, les laudes, l’eucharistie, des temps de détente et l’une ou l’autre lecture spirituelle (notamment durant les repas).

Les étapes…

Celles et ceux qui ont déjà pratiqué les exercices connaissent la progression proposée en quatre étapes (appelées semaines dans le livret des Exercices), chaque étape prenant plus ou moins de temps suivant le temps global que l’on s’est donné (30 jours, 10 jours, etc…) et suivant le rythme de chaque retraitant. Pour notre part la retraite s’est faite en deux temps : trois jours puis 8 jours…

Voici, en résumé, ce que j’ai retenu de la progression proposée :

En 1ère semaine :

–  Se mettre en présence de Dieu,  et se rendre disponible…

C’est-à-dire accueillir le Dieu d’amour (avec peut-être un certain nombre d’images de Dieu à convertir) puis lui remettre notre disponibilité (en reconnaissant que nos désirs profonds, rejoignent les désirs de Dieu pour nous…)

Avec un texte charnière important intitulé « Principe et fondement » : voir ci-dessous une version personnelle…

–  Puis prendre conscience que nous sommes pécheur, mais aussi pécheur sauvé !

En 2ème semaine :

–  Sommes-nous prêt à entendre l’appel, à marcher à la suite du Christ ? Avec en fin de parcours l’élection ou la prière d’offrande, c’est-à-dire la façon dont nous avons choisi de suivre le Christ…

Les 3ème et 4ème semaines, plus légères, plus gratuites sont de l’ordre de la confirmation des étapes précédentes. Avec d’abord la contemplation de la Passion du Christ, puis de sa Résurrection…

Ce parcours est rendu possible à l’aide, d’une suite de contemplations sur des textes bibliques ou des textes charnières d’Ignace, ainsi que par les différents exercices de relecture personnelle et avec l’accompagnateur de tout ce qui nous traverse durant cette retraite…

Et moi ?…

C’était donc une découverte pour moi et j’en retire de bons fruits -je crois-, mais je ne vous partagerai pas ce jardin secret ici… L’aspect « travail à faire sur soi » est évidemment profitable, et complète bien d’autres types de retraite, soit en vue d’une évangélisation et d’un approfondissement de la foi (retraite prêchée) ; soit dans une dynamique plus communautaire ; soit encore des retraites plus « gratuites » où l’on prend tout simplement du temps pour cultiver son intimité avec Dieu…

Pour vous partager tout de même un peu plus du contenu de la retraite, voici donc une version personnelle du texte « Principe et fondement » d’Ignace… La proposition nous était faite de traduire avec nos mots le texte du XVI° forcément daté, où Ignace nous invite à nous remettre face au fondement de notre Vie :

Principe et fondement

(traduction avec mes mots)

L’humain est créé       pour accueillir l’amour de Dieu,

pour l’aimer en retour de toutes les fibres de son être,

pour que cette réciprocité d’amour serve la Vie…

…et entrer ainsi dans la Vie en plénitude !

Les autres éléments du monde, les autres êtres vivants sont, eux aussi tendus, à leur manière, vers cette plénitude de Vie et permettent ainsi à l’humain d’avancer dans sa vocation propre.

Il s’ensuit que l’humain doit faire Alliance avec les éléments du monde, dans la mesure où ils contribuent à augmenter sa capacité à aimer et à servir la Vie. Mais il doit se dégager de ceux qui l’empêchent d’aimer et l’emprisonnent dans des forces de mort et de destruction.

Pour cela, il est nécessaire d’accueillir avec équanimité tout ce qui se présentera dans nos vies, sans vouloir d’avantage :    La santé plutôt que la maladie

La richesse plutôt que la pauvreté

L’honneur plutôt que le déshonneur

La sécurité plutôt que l’insécurité

Le confort plutôt que la précarité

Une vie longue plutôt qu’une vie courte …

Mais, en tout ce qui relève de notre libre arbitre, choisir et désirer uniquement ce qui augmentera notre capacité à aimer et à servir  !

P.S. Pour une présentation du texte Principe et fondement de saint Ignace, cliquer ici.


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