Le P. Teilhard, qui avait si bien célébré la joie de trouver Dieu dans la participation à la croissance de l’homme et du monde, a su aussi, dans le même élan spirituel, évoquer notre rencontre de Dieu dans l’épreuve de la diminution. Il l’a fait en des pages bouleversantes, écrites au midi de sa vie; alors qu’il était en pleine possession de ses capacités humaines :
« Après vous avoir aperçu comme Celui qui est un « plus moi-même », faites, mon heure étant venue, que je vous reconnaisse sous les espèces de chaque puissance, étrangère ou ennemie, qui semblera vouloir me détruire ou me supplanter. Lorsque sur mon corps (et bien plus sur mon esprit) commencera à marquer l’usure de l’âge ; quand fondra sur moi du dehors, ou naîtra en moi, du dedans, le mal qui amoindrit ou emporte ; à la minute douloureuse où je prendrai tout à coup conscience que je suis malade ou que je deviens vieux ; à ce moment dernier, surtout, où je sentirai que je m’échappe à moi-même, absolument passif aux mains des grandes forces inconnues qui m’ont formé ; à toutes ces heures sombres, donnez-moi, mon Dieu, de comprendre que c’est Vous (pourvu que ma foi soit assez grande) qui écartez douloureusement les fibres de mon être pour pénétrer jusqu’aux moelles de ma substance pour m’emporter en Vous […]
Ô énergie de mon Seigneur, Force irrésistible et vivante, parce que, de nous deux, Vous êtes le plus fort infiniment, c’est à Vous que revient le rôle de me brûler dans l’union qui doit nous fondre ensemble […] Apprenez-moi à communier en mourant. »
Extrait de Le milieu Divin, p.95
Quelle prière sublime! Merci de me faire connaître le Père Theilhard, j’ai déjà commandé le livre qui fera sûrement mon délice.
En faisant des recherches sur la biographie de P. de Chardin je découvre l’anniversaire de son décès aujourd’hui, je considère cela, une grâce pour moi et non un hasard. Je constate qu’il est maintenant sur mon chemin de vie. Merci Esprit-Saint, merci frère Benoît d’être le passeur de cette manifestation dans mon esprit.
« De la défaite et de sa transfiguration » dans «Le milieu divin » [p. 85)
La relecture de cette oeuvre oriente ma méditation du carême sur la possibilité d’intégrer les amoindrissements de l’existence (âge, vieillesse, deuil, épreuves) à «l’établissement, autour de nous, du Règne et du Milieu divins». Une manière chrétienne d’en arriver à l’esssentiel de l’existence : Dieu !\
En cet anniversaire du rappel à Dieu du Père Teilhard de Chardin il est réconfortant de voir que sa mémoire est toujours honorée de par le Monde et sa pensee visionnaire d’une parfaite actualité, entretenue par ceux de ces amis qui ne l’ont pas oublié.
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