Pâques 2011 !

N’étant plus en situation pastorale, il m’est un peu plus difficile, cette année, d’entrer plus profondément dans les fêtes pascales, d’autant plus que ma réflexion est plutôt accaparée par un travail de rédaction sur un aspect de la formation à la vie religieuse un peu particulier à savoir : « Comment intégrer la dimension sexuée de toute vie humaine dans la vie religieuse ? ». Je vous en partagerai peut-être quelques éléments plus tard…

Cependant je ne pouvais rester muet, face aux différentes questions de Monique sur le sens de la mort du Christ (commentaire à mon minuscule billet « Vacances »). J’ai donc publié sur le blogue une réflexion « Pourquoi Jésus est-il mort ? », qui reprend des réflexions mises en œuvre lors de récollections de vendredis saints des années passées. Je ne suis pas reparti directement des questions de Monique, mais j’espère que cela pourra aider…

La semaine sainte fut également marquée par la célébration de la Confirmation de mon neveu Simon, au temple de Fouday, en Alsace. Indépendamment de l’aspect familial, il est toujours intéressant de pouvoir participer à certaines célébrations de nos frères chrétiens d’autres confessions. La confirmation, dans la tradition protestante de cette région, marque la fin de la catéchèse et l’engagement personnel des jeunes dans la foi, en confirmation de leur baptême reçu enfant. Vous pouvez retrouver quelques photos de cette journée sur le blogue.

Bien sûr un commentaire de l’évangile de Pâques est disponible sur le blogue, à l’emplacement habituel. Il s’intitule : « Ah oui ? »…

Je vous souhaite à toutes et à tous de belles fêtes pascales. Qu’elles soient un temps de ressourcement dans l’Espérance active de la Résurrection !

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4 réponses à Pâques 2011 !

  1. Monique dit :

    Quand je vais en Europe ou au Mexique, j’ai un point de repères pour savoir si tel article, un café, un repas au restaurant, un billet de métro, une entrée au cinéma, la chambre d’hôtel, bref tout ce que je veux acheter, pour savoir, dis-je, si c’est cher ou pas. Mon point de repères c’est : à combien de dollars canadiens tel prix en Euro ou en Peso Mxn correspond. À y regarder de près, en effet, il n’y a pas d’autre façon de juger si mon budget – canadien – me permet d’acheter telle chose, ou pas. Une course en taxi à San Cristobál coûte 20 pesos mxn : si je m’arrête à ce chiffre 20 alors je trouve le prix exorbitant, mais si je puis le comparer à mes dollars canadiens, je me rends compte que 20 pesos mxn représente 1,75 $ en dollars canadiens : c’est donc une aubaine pour moi, canadienne. Et si un café dans une gare à Paris, en vertu du taux de change, me coûte 6 ou 7 $ canadiens, alors je le trouve cher et j’hésiterai peut-être à me l’offrir.

    On est loin du sujet religieux ? Pas tant que ça. Si pour comprendre les difficultés que j’ai s’agissant de la mort de Jésus sur la croix, je n’ai que la notion de sacrifice, l’agneau qui est sacrifié en vue de…, alors j’hésite. C’est pourtant ce qui m’est ramené sous toutes les formes que l’on a l’habitude de lire dans les textes sacrés eux-mêmes ou dans les commentaires reconnus. C’est alors que je dis « c’est trop cher ! » Pourquoi ? Eh bien parce que je ne peux concevoir que l’on ait ainsi « instrumentalisé » Jésus ! On a beau entourer ce « sacrifice » de beaux termes, il reste que « dans mon livre à moi », comme on dit à Montréal, « sacrifié pour » indique une instrumentalisation. Pourtant, on est tous d’accord qu’aucun homme ne doit être pris comme un moyen, même pour la plus noble des fins : « la fin ne justifie pas les moyens », disons-nous*. Et Jésus était un homme… à moins que l’on préfère biffer l’homme pour ne regarder que le Fils de Dieu. Ce qu’on n’a pas le droit de faire depuis un certain concile de Chalcédoine, je me trompe ?

    En fait, c’est la lecture du texte de P. Benoît, « Pourquoi Jésus est-il mort ? », qui m’a mise sur la piste : Benoît a toujours l’art de nous plonger dans les problèmes… puis de nous jeter quelques pistes… pour en sortir ! MAIS… Mais il nous laisse le soin, ou le plaisir, de la découverte ! Benoît, en bon pédagogue, ne dit pas tout, même s’il noircit plusieurs pages ! Bien sûr, ça m’énerve quand il se sert de mots que je ne comprends pas dans mon langage ordinaire, quand il ne me donne pas le « taux de change » ! Mais n’est-ce pas là tout le challenge d’un bon enseignement ? La méditation de ce texte m’a amenée à ce passage d’Augustin : la foi et la raison sont « les deux forces qui nous conduisent à la connaissance » (Contra A. III, 20, 43). Bien sûr, puisque nous sommes des humains et que la foi est « pour les humains » redira Fides et Ratio ! Benoît XVI, lui, commentera : « Ces deux dimensions, foi et raison, ne doivent pas être séparées ni opposées, mais doivent plutôt aller de pair » (Audience, 30 janv. 2008). Cela vaut dès lors pour la connaissance des choses terrestres comme des choses divines. Augustin dira par voie de conséquences : « Crois pour comprendre » et « Comprends pour croire » (Serm., 43, 9). Du coup, je me sens légitimée de traduire les mots de la langue « ésotérique » (!) par ceux de la vie ordinaire, et/ou de celle de la philosophie, qui m’est aussi plus familière. Je veux dire, bien sûr, de cette philosophie qui distingue le sensible (le terrestre, le temporel, le mortel), de l’intelligible (la lumière, la vérité, l’éternel), et qui les unit dans cet être incroyable qu’est l’humain.

    J’aurais pu mettre ce long commentaire dans la rubrique « Débats philosophico-théologiques » mais je n’y ai pas pensé, pardonnez-moi. Est-ce que j’ai résolu mes questions, celles devant lesquelles P. Benoît n’a pas voulu rester muet, comme il le dit gentiment ? Non, pas toutes, mais j’ai fait un bon bout de chemin et j’en suis très heureuse. – Disons que je vous passe les détails, ce serait trop long… ! J’attends les vôtres de détails, vous tous qui me lisez en secret ! !

    * (On retrouve cette notion dans toute bonne réflexion sur la chasteté, par exemple. Cf. Wojtyla, « Amour et responsabilité », Stock, 1978 ; T. Anatrella, « Le sexe oublié », Champs-Flammarion, 1990)

    • Daniel dit :

      Monique,

      je réagis à chaud à ton texte sur un point: pourquoi réduis-tu le sacrifice à une instrumentalisation et le sacrifié à un «moyen»? C’est vrai seulement du point de vue d’un observateur extérieur, non? Le principal intéressé dans le présent cas dit lui-même: «Nul n’a plus grand amour que celui-ci: donner sa vie pour ses amis». Un spectateur pourra toujours dire que dans le don de soi, celui qui aime «se médiatise», voire «s’instrumentalise» en quelque sorte pour l’autre… mais de son point de vue à lui, «l’acteur»? Il veut que l’autre vive, il «aime» et il «se donne», un point c’est tout! Certes, sur un plan doctrinal, plus extérieur, les affirmations conséquentes pourront sonner «comme» une instrumentalisation… mais je pense qu’il faut faire cette part des choses, non?
      Peut-être que je ne te comprends pas bien, et merci de me corriger si besoin est, mais c’est ce qui m’a frappé à première vue en te lisant.

  2. Monique B. dit :

    Merci Benoît pour cette représentation du Christ ressuscité, magnifique.
    C’est une image, une icône, une peinture?
    Peut-on s’en procurer?
    J’y vois un Christ « cosmique » avec ses planètes et ses étoiles. Un Christ ressuscité qui embrasse tout l’univers. L’auréole qui l’enveloppe me fait penser aux deux lettres grecques Alpha et Oméga. Peut-être que je fabule!
    Magnifique ce bouquet qui nous rappelle tes belles réalisations florales.
    Quel talent qui réjouit les yeux et le coeur.
    C’est Pâques fleuries!
    À Monique j’aimerais dire,bien humblement, que le texte qui me parle c’est celui du Serviteur souffrant d’Isaïe. Ce Serviteur qui a pris sur ses épaules toutes nos souffrances, toutes les brebis égarées et blessées pour faire surgir de la vie, sa Vie de ressuscité. Il y a autour de moi des personnes blessées par le cancer où l’espoir se rétrécit; il y a des relations familiales blessées par l’intransigeance de certains, par le vieillissement; il ya des jeunes et des moins jeunes qui se suicident; il y a tous ces membres souffrant d’une maladie mentale, d’une infirmité; et il y a du monde bien ordinaire qui aimeraient que…..
    Le mystère de Mort-Résurrection est au coeurde nos vies que l’on y croit ou non.
    Le Christ vient donner sens à tout ce qui arrive aux humains et il fait surgir la vie ,
    l’espérance. « Il est le grand le mystère de la foi » que nous entendons à chaque Eucharistie: Christ est mort, il est ressuscité, il reviendra, il est là……
    Et nous avons toute la vie pour approfondir ce grand mystère mais d’ici là il faut plonger dans son Coeur pour le goûter de plus en plus.
    Que le printemps de Pâques nourrisse nos espérances.

  3. Monique B. dit :

    J’ai oublié…
    Mes félicitations au neveu Simon pour sa confirmation.
    Cela demande un certain courage pour oser affirmer sa foi dans ce monde laicisé.
    On devine par les photos quelques liens de famille, la source de la fibre oécuménique de frère Benoît et sa discrétion ….
    La confirmation est un sacrement que l’on ne nomme pas assez souvent.
    On devrait toujours s’appeler des baptisés-confirmés.
    La confirmation de son Baptême c’est une rampe de lancement dans la vie de l’Esprit pour l’Église et pour le monde, sans oublier cette rencontre intime avec l’Esprit du ressuscité qui nous façonne et nous guide vers un bonheur sans fin.

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