Quelle chance de pouvoir vivre ces jours de Pentecôte dans le contexte d’une jeune Église, l’Église catholique au Togo, en train de se bâtir. En découvrant le travail de mes frères, soucieux de bâtir une radio catholique digne de ce nom, avec des locaux, du matériel, mais aussi des émissions toujours plus au service du milieu, comment ne pas penser aux premiers temps de l’Église avec ses apôtres de l’Évangile inventifs et intrépides pour annoncer, à tous les peuples, la Bonne Nouvelle du Salut. En constatant la construction de nouveaux bâtiments au service de la vie de l’Église : grand séminaire, centre de récollection, noviciat, église paroissiale, comment ne pas penser aux bâtisseurs d’autres époques qui ont mis en œuvre tout leur génie, toutes leurs ressources pour répondre aux défis de leur temps. Avoir des locaux suffisamment grands pour accueillir les candidats à la vie religieuse ou les paroissiens de plus en plus nombreux, n’est-ce pas de formidables défis ? Et comment serait-ce possible sans entraide entre Églises « aînées » et « jeunes » Églises ?
La vie religieuse, grâce à son internationalité, permet vraiment cette solidarité : en termes de personnel, de moyens financiers, mais aussi d’expérience de vie chrétienne… Quelle chance, comme religieux, d’avoir « sa maison », sa « famille », son « chez-soi », aussi bien à Paris, à Québec, à Mexico, à Rome qu’à Sokodé ou à Saïgon ! N’est-ce pas un signe, modeste mais réel, d’une Pentecôte qui se déploie ? C’est-à-dire, d’une universalité, d’une fraternité, d’une disponibilité aux appels de l’Esprit, humbles mais tangibles ?
En écrivant ces quelques mots je pense à mes ami(e)s de France et de Québec, vous avez déjà eu bien des occasions d’expérimenter cette fraternité universelle, mais sachez que je vous porte particulièrement au cœur, même à des milliers de kilomètres, pour vous inclure dans cette expérience d’universalité, prometteuse d’une communion universelle plénière à venir… C’est bien la « magie » d’Internet de pouvoir vous partager ainsi ce qui m’habite avec « mes mots », et chacun, chacune, chez-soi peut entendre « dans sa propre langue », avec ses propres perceptions cette vie de l’Esprit qui agit ici et ailleurs… Comme au jour de Pentecôte… Cultivons ensemble, si vous le voulez bien, cette sensibilité à l’action de l’Esprit en nous et autour de nous !
Je vous laisse avec de nouvelles photos de Sokodé !