4ème Dimanche, année B, Mc 1,21-28 /
« Voici un enseignement nouveau proclamé avec autorité ! » (Mc 1,27) L’évangile de ce jour insiste sur l’enseignement de Jésus : un enseignement dispensé avec autorité et attesté par les gestes de guérison et d’exorcisme qu’il opère. Creusons donc ensemble cette question de l’autorité… Ne serait-ce pas une autorité proportionnelle à l’abaissement, une autorité toujours liée au service et une autorité qui vient uniquement de Jésus ?
Autorité d’abaissement !
Quand on parle « des autorités », civiles, religieuses etc., ce n’est pas vraiment le terme « d’abaissement » qui nous vient à l’esprit. Et pourtant, Jésus de Nazareth, dont on admire l’autorité, ne tient celle-ci justement que de son abaissement : « Lui qui est de condition divine n’a pas considéré comme une proie à saisir d’être traité à l’égal de Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur… il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, à la mort sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé et lui a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom. » (Ph 2,7-9) Cela ne revient-il pas à dire que l’autorité promue par l’Évangile est inversement proportionnelle à l’abaissement dont on fait preuve ? Je pense à ce schéma utilisé par le célèbre pasteur Oberlin, sous forme de double arc-en-ciel pourrait-on dire, avec une partie tournée vers la terre et une autre vers le ciel, illustrant justement que plus l’on s’abaisse ici-bas plus l’on sera élevé dans le ciel.
Autorité de service !
La reconnaissance de l’autorité de Jésus évoque certes son enseignement –cependant le texte n’en précise rien ici–, mais celle-ci est surtout liée à ses gestes : « Il commande même aux esprits mauvais, et ils lui obéissent. » ( Mc 1, 27) Guérisons et exorcismes accompagnent toujours l’enseignement de Jésus. Sa parole est attestée par ses gestes, et ses gestes sont explicités par sa parole. L’un et l’autre s’éclairent mutuellement. Si nous voulons annoncer l’Évangile avec autorité, nous n’avons pas d’autre chemin à suivre que celui d’une autorité de service : toute responsabilité, toute parole d’autorité, tout geste fraternel doivent être motivés par le service rendu, le bien promu ou le mal combattu. Notre règle de vie illustre bien cette autorité de service : « Diverses sont nos responsabilités et nos fonctions. Toutes demandent à être exercées dans un esprit de service et de charité ». « Le Supérieur est le frère qui aide la communauté à se construire ainsi jour après jour […] avec l’autorité qui lui revient de par sa fonction, il rend à tous le service de la décision… »
Autorité de Jésus !
« Il enseigne en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. » (Mc 1,22) Cette mention des scribes ne manque pas d’évoquer, en nous, l’autorité de ceux qui prêchent au nom de Jésus. Il va s’en dire que l’on souhaiterait des hommes parfaits qui prêchent tant par leurs paroles que par leurs exemples. Mais à y regarder de près est-ce bien évangélique de voir ainsi les choses ? Pierre, Paul étaient-ils parfaits ? Certes non : trahison, zèle excessif, lâcheté étaient au rendez-vous… Encore une fois, l’expérience dont tout prédicateur doit témoigner n’est pas tant de la perfection de sa vie que de son expérience de Jésus Christ : celle d’un pécheur pardonné, humble, confiant, orientant ses énergies pour le service de ses frères et sœurs. Quant à ses paroles, rappelons-nous toujours qu’elles ne sont pas les siennes, mais qu’elles relayent les interpellations de Jésus… Même si ses paroles ne correspondent pas à ce qu’il vit : il a le devoir de prêcher l’Évangile et même de se prêcher à lui-même. Son autorité n’est pas sienne, mais celle de Jésus ! Par contre, si nous pensons que les paroles de l’homme d’Église trahissent celles de Jésus, alors oui, il faut pouvoir l’interpeller au nom de l’Évangile.
Quelles que soient nos responsabilités, petites ou grandes, comment vivons-nous notre autorité ?
Nous retrouvons-nous dans ces expressions :
Une autorité d’abaissement ?
Une autorité de service ?
Une autorité de Jésus ?
Quelle autorité ?
4ème Dimanche, année B, Mc 1,21-28 /
« Voici un enseignement nouveau proclamé avec autorité ! » (Mc 1,27) L’évangile de ce jour insiste sur l’enseignement de Jésus : un enseignement dispensé avec autorité et attesté par les gestes de guérison et d’exorcisme qu’il opère. Creusons donc ensemble cette question de l’autorité… Ne serait-ce pas une autorité proportionnelle à l’abaissement, une autorité toujours liée au service et une autorité qui vient uniquement de Jésus ?
Autorité d’abaissement !
Quand on parle « des autorités », civiles, religieuses etc., ce n’est pas vraiment le terme « d’abaissement » qui nous vient à l’esprit. Et pourtant, Jésus de Nazareth, dont on admire l’autorité, ne tient celle-ci justement que de son abaissement : « Lui qui est de condition divine n’a pas considéré comme une proie à saisir d’être traité à l’égal de Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur… il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, à la mort sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé et lui a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom. » (Ph 2,7-9) Cela ne revient-il pas à dire que l’autorité promue par l’Évangile est inversement proportionnelle à l’abaissement dont on fait preuve ? Je pense à ce schéma utilisé par le célèbre pasteur Oberlin, sous forme de double arc-en-ciel pourrait-on dire, avec une partie tournée vers la terre et une autre vers le ciel, illustrant justement que plus l’on s’abaisse ici-bas plus l’on sera élevé dans le ciel.
Autorité de service !
La reconnaissance de l’autorité de Jésus évoque certes son enseignement –cependant le texte n’en précise rien ici–, mais celle-ci est surtout liée à ses gestes : « Il commande même aux esprits mauvais, et ils lui obéissent. » ( Mc 1, 27) Guérisons et exorcismes accompagnent toujours l’enseignement de Jésus. Sa parole est attestée par ses gestes, et ses gestes sont explicités par sa parole. L’un et l’autre s’éclairent mutuellement. Si nous voulons annoncer l’Évangile avec autorité, nous n’avons pas d’autre chemin à suivre que celui d’une autorité de service : toute responsabilité, toute parole d’autorité, tout geste fraternel doivent être motivés par le service rendu, le bien promu ou le mal combattu. Notre règle de vie illustre bien cette autorité de service : « Diverses sont nos responsabilités et nos fonctions. Toutes demandent à être exercées dans un esprit de service et de charité ». « Le Supérieur est le frère qui aide la communauté à se construire ainsi jour après jour […] avec l’autorité qui lui revient de par sa fonction, il rend à tous le service de la décision… »
Autorité de Jésus !
« Il enseigne en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. » (Mc 1,22) Cette mention des scribes ne manque pas d’évoquer, en nous, l’autorité de ceux qui prêchent au nom de Jésus. Il va s’en dire que l’on souhaiterait des hommes parfaits qui prêchent tant par leurs paroles que par leurs exemples. Mais à y regarder de près est-ce bien évangélique de voir ainsi les choses ? Pierre, Paul étaient-ils parfaits ? Certes non : trahison, zèle excessif, lâcheté étaient au rendez-vous… Encore une fois, l’expérience dont tout prédicateur doit témoigner n’est pas tant de la perfection de sa vie que de son expérience de Jésus Christ : celle d’un pécheur pardonné, humble, confiant, orientant ses énergies pour le service de ses frères et sœurs. Quant à ses paroles, rappelons-nous toujours qu’elles ne sont pas les siennes, mais qu’elles relayent les interpellations de Jésus… Même si ses paroles ne correspondent pas à ce qu’il vit : il a le devoir de prêcher l’Évangile et même de se prêcher à lui-même. Son autorité n’est pas sienne, mais celle de Jésus ! Par contre, si nous pensons que les paroles de l’homme d’Église trahissent celles de Jésus, alors oui, il faut pouvoir l’interpeller au nom de l’Évangile.
Quelles que soient nos responsabilités, petites ou grandes, comment vivons-nous notre autorité ?
Nous retrouvons-nous dans ces expressions :
Une autorité d’abaissement ?
Une autorité de service ?
Une autorité de Jésus ?