17ème dimanche, année B, Jn 6,1-15 /
Multiplication des pains… : quel défi que de méditer sans cesse sur des pages tellement connues de l’Évangile ! Pour cela, l’attitude première consiste toujours à accueillir ces textes comme « Parole de Dieu », une parole vivante qui me met en lien avec le Seigneur et mes frères, une parole vivante qui interroge toujours mon quotidien -sous un angle différent-, une parole qui est « Bonne Nouvelle » pour aujourd’hui ! Au-delà du lointain miracle, ou plutôt du signe (selon saint Jean), cette page ne nous parle-t-elle pas de la réalité profonde que nous sommes appelés à vivre ? Recevoir les fruits de la terre, les transformer par notre travail, les offrir et les exposer à la grâce de Dieu ?
Fruits de la terre !
« Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons… » Dans tous les récits de miracle, la matière première vient de la Création elle-même : du pain, de l’huile, des poissons, un corps souffrant, etc… « Seigneur, reçois ce pain et ce vin, fruits de la terre… » ! Avant de demander une quelconque intervention miraculeuse de la part de Dieu, il s’agit de reconnaître le miracle permanent de la vie reçue jour après jour, du foisonnement des espèces animales et végétales, de la nourriture, de l’air, de l’eau qui nous sont offerts en abondance. Face au constat des besoins primordiaux de tous les humains (un toit, de la nourriture, de la dignité), interrogeons-nous sur ce qui est mis à notre disposition et sur ce que nous en faisons. « Cinq pains et deux poissons », c’est beaucoup pour un jeune garçon, avait-il prévu d’avaler tout cela ou, déjà, de le partager ? Nous le savons, si tous les habitants de la terre voulaient vivre sur le modèle de consommation d’un nord américain, il faudrait cinq planètes pour subvenir à nos besoins ! Que faisons-nous des fruits de la terre ? Les accaparons-nous pour nous seuls ou cherchons-nous à les recevoir en partage avec tous les habitants de la terre ?
Fruits du travail des hommes !
« Seigneur, reçois ce pain et ce vin, fruits de la terre et du travail des hommes… » Nous ne sommes plus au temps des chasseurs-cueilleurs et l’humanité a développé bien des techniques pour subvenir à ses besoins. Pour la multiplication des pains, le Seigneur fait appel à ce travail : la technique de pêche qui a permis d’acquérir ces deux poissons et de les apprêter pour la conservation, mais aussi le long travail de la culture du blé, de l’obtention de la farine et du levain, de la préparation de la pâte et enfin de la cuisson des pains. Non seulement le Seigneur nous offre la matière première, mais aussi l’intelligence et les moyens pour la cultiver, la transformer, l’organiser en vue du bien commun. Ne retombons donc pas trop vite dans un néo-paganisme, prompt à absolutiser et diviniser la nature, comme si nous ne devions rien toucher et la laisser à elle-même. Mais interrogeons-nous sans cesse sur ces techniques qui recherchent trop souvent leur fin en elles-mêmes : sont-elles au service de tous ? Les produits proposés sont-ils vraiment nécessaires à une vie plus humaine ? Dans quels buts développons-nous toutes ces habiletés ?
Fruits de la grâce !
« Alors Jésus prit les pains, et, après avoir rendu grâce, les leur distribua… et ils remplirent douze paniers avec les morceaux qui restaient. » N’avez-vous jamais fait cette expérience ? Lorsqu’on organise un repas communautaire, ou un repas tiré du sac, il arrive fort souvent que l’on puisse encore nourrir bien du monde avec les restes… Ou, lorsqu’on s’organise pour partager nos richesses (humaines et matérielles), nous nous rendons vite compte que nous recevons beaucoup plus que ce dont nous nous privons. Je pense à la vie religieuse, par exemple : « Nul n’aura laissé maison, frères, soeurs, mère, père, enfants ou champs à cause de moi et à cause de l’Evangile, qui ne reçoive le centuple dès maintenant, au temps présent, en maisons, frères, soeurs, mères, enfants et champs… » (Mc 10,29-30) Ou encore à ces jeunes (ou moins jeunes) qui donnent une année de leur vie pour un service de volontariat et qui reçoivent bien plus en richesses humaines que ce qu’ils ont donné d’eux-mêmes. C’est, je crois, dans ce surcroît apporté à notre propre générosité que se situe la grâce de Dieu, l’abondance de sa grâce… Mais peut-il apporter cette surabondance, si on n’offre pas d’abord les fruits de la terre et de notre travail ?
Pour que tous reçoivent, en abondance, nourriture physique et spirituelle :
Accueillons en partage les fruits de la terre…
Mettons en œuvre nos dons, notre intelligence, notre travail, au service du bien commun…
Et confions notre générosité, à la grâce surabondante du Seigneur !
Fruits de la terre, du travail des hommes et de la grâce !
17ème dimanche, année B, Jn 6,1-15 /
Multiplication des pains… : quel défi que de méditer sans cesse sur des pages tellement connues de l’Évangile ! Pour cela, l’attitude première consiste toujours à accueillir ces textes comme « Parole de Dieu », une parole vivante qui me met en lien avec le Seigneur et mes frères, une parole vivante qui interroge toujours mon quotidien -sous un angle différent-, une parole qui est « Bonne Nouvelle » pour aujourd’hui ! Au-delà du lointain miracle, ou plutôt du signe (selon saint Jean), cette page ne nous parle-t-elle pas de la réalité profonde que nous sommes appelés à vivre ? Recevoir les fruits de la terre, les transformer par notre travail, les offrir et les exposer à la grâce de Dieu ?
Fruits de la terre !
« Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons… » Dans tous les récits de miracle, la matière première vient de la Création elle-même : du pain, de l’huile, des poissons, un corps souffrant, etc… « Seigneur, reçois ce pain et ce vin, fruits de la terre… » ! Avant de demander une quelconque intervention miraculeuse de la part de Dieu, il s’agit de reconnaître le miracle permanent de la vie reçue jour après jour, du foisonnement des espèces animales et végétales, de la nourriture, de l’air, de l’eau qui nous sont offerts en abondance. Face au constat des besoins primordiaux de tous les humains (un toit, de la nourriture, de la dignité), interrogeons-nous sur ce qui est mis à notre disposition et sur ce que nous en faisons. « Cinq pains et deux poissons », c’est beaucoup pour un jeune garçon, avait-il prévu d’avaler tout cela ou, déjà, de le partager ? Nous le savons, si tous les habitants de la terre voulaient vivre sur le modèle de consommation d’un nord américain, il faudrait cinq planètes pour subvenir à nos besoins ! Que faisons-nous des fruits de la terre ? Les accaparons-nous pour nous seuls ou cherchons-nous à les recevoir en partage avec tous les habitants de la terre ?
Fruits du travail des hommes !
« Seigneur, reçois ce pain et ce vin, fruits de la terre et du travail des hommes… » Nous ne sommes plus au temps des chasseurs-cueilleurs et l’humanité a développé bien des techniques pour subvenir à ses besoins. Pour la multiplication des pains, le Seigneur fait appel à ce travail : la technique de pêche qui a permis d’acquérir ces deux poissons et de les apprêter pour la conservation, mais aussi le long travail de la culture du blé, de l’obtention de la farine et du levain, de la préparation de la pâte et enfin de la cuisson des pains. Non seulement le Seigneur nous offre la matière première, mais aussi l’intelligence et les moyens pour la cultiver, la transformer, l’organiser en vue du bien commun. Ne retombons donc pas trop vite dans un néo-paganisme, prompt à absolutiser et diviniser la nature, comme si nous ne devions rien toucher et la laisser à elle-même. Mais interrogeons-nous sans cesse sur ces techniques qui recherchent trop souvent leur fin en elles-mêmes : sont-elles au service de tous ? Les produits proposés sont-ils vraiment nécessaires à une vie plus humaine ? Dans quels buts développons-nous toutes ces habiletés ?
Fruits de la grâce !
« Alors Jésus prit les pains, et, après avoir rendu grâce, les leur distribua… et ils remplirent douze paniers avec les morceaux qui restaient. » N’avez-vous jamais fait cette expérience ? Lorsqu’on organise un repas communautaire, ou un repas tiré du sac, il arrive fort souvent que l’on puisse encore nourrir bien du monde avec les restes… Ou, lorsqu’on s’organise pour partager nos richesses (humaines et matérielles), nous nous rendons vite compte que nous recevons beaucoup plus que ce dont nous nous privons. Je pense à la vie religieuse, par exemple : « Nul n’aura laissé maison, frères, soeurs, mère, père, enfants ou champs à cause de moi et à cause de l’Evangile, qui ne reçoive le centuple dès maintenant, au temps présent, en maisons, frères, soeurs, mères, enfants et champs… » (Mc 10,29-30) Ou encore à ces jeunes (ou moins jeunes) qui donnent une année de leur vie pour un service de volontariat et qui reçoivent bien plus en richesses humaines que ce qu’ils ont donné d’eux-mêmes. C’est, je crois, dans ce surcroît apporté à notre propre générosité que se situe la grâce de Dieu, l’abondance de sa grâce… Mais peut-il apporter cette surabondance, si on n’offre pas d’abord les fruits de la terre et de notre travail ?
Pour que tous reçoivent, en abondance, nourriture physique et spirituelle :
Accueillons en partage les fruits de la terre…
Mettons en œuvre nos dons, notre intelligence, notre travail, au service du bien commun…
Et confions notre générosité, à la grâce surabondante du Seigneur !