Sous l’emprise de l’Esprit !

Pentecôte, année C, Rm 8, 8-17 /

Viens Esprit Saint ! Il y a toujours le risque, dans notre façon de vivre le rythme de la liturgie, de vouloir faire de chaque fête, de chaque temps liturgique, ce que nous avons à vivre ici et maintenant… Or, ce n’est pas tout à fait comme cela que cela se passe : ce n’est pas forcément le Vendredi Saint que nous traversons nos épreuves, ce n’est pas forcément à Noël que nous sommes dans la joie et ce n’est pas forcément à la Pentecôte que l’Esprit Saint descend sur nous pour nous renouveler ! Mais chaque fête, chaque temps liturgique met en lumière un aspect de notre vie chrétienne, une des dimensions de ce que nous avons à vivre tout au long de nos années… Ainsi, je ne suis pas un farouche partisan de certaines formes de piété ou de certaines liturgies qui veulent forcer les choses de façon artificielle, comme si l’Esprit Saint devait prendre forme de langues de feu ou de colombe sur commande. Par contre, il s’agit de reprendre conscience, en cette fête de Pentecôte, que nous avons déjà reçu l’Esprit Saint, à notre baptême, à notre confirmation, et qu’il s’agit de le laisser prendre toujours plus d’emprise sur notre vie… De mener une vie, non sous l’emprise de la chair mais sous l’emprise de l’Esprit ! (cf. Rm 8, 8-17) Une fois n’est pas coutume, arrêtons-nous plus particulièrement, ce dimanche, à l’épitre de saint Paul aux Romains proposée à notre méditation : l’emprise de la chair ou l’emprise de l’Esprit… Qu’est-ce à dire ?

La chair ou l’Esprit ?

Il nous faut sans cesse nous méfier des mots en ce domaine… Spontanément, nous pensons peut-être à la double réalité qui nous constitue, corps et âme, et du coup, nous risquons un formidable contresens en assimilant la chair, dont nous parle saint Paul, à notre corps et l’Esprit à notre âme… Or ce n’est pas du tout cela dont il s’agit ! Saint Paul précise que l’Esprit dont il parle c’est « l’Esprit de Dieu [qui] habite en vous » ou encore « L’Esprit du Christ » et que l’emprise de la chair, c’est « l’emprise du péché »… Cela n’a rien à voir avec notre dualité corps et âme car, grâce à notre corps, nous pouvons servir le Seigneur et par notre esprit, nous pouvons commettre beaucoup de péchés… Mais traîne en notre tête et en notre histoire chrétienne, à la suite de la tradition platonicienne, toute une dévalorisation du corps et notamment de la sexualité, comme si le but de la vie était de se libérer de ce corps encombrant pour ne prendre soin que de notre âme. Rééquilibrant les choses, le concile Vatican II, dans la constitution Gaudium et Spes, nous dit bien que l’homme est une seule réalité, corps et âme : « Corps et âme, mais vraiment un, l’homme est, dans sa condition corporelle même, un résumé de l’univers des choses qui trouvent ainsi, en lui, leur sommet, et peuvent librement louer leur Créateur. Il est donc interdit à l’homme de dédaigner la vie corporelle. Mais, au contraire, il doit estimer et respecter son corps qui a été créé par Dieu et qui doit ressusciter au dernier jour. Toutefois, blessé par le péché, il ressent en lui les révoltes du corps. C’est donc la dignité même de l’homme qui exige de lui qu’il glorifie Dieu dans son corps, sans le laisser asservir aux mauvais penchants de son cœur. » (Gaudium et Spes n° 14)

Sous l’emprise de la chair ou sous l’emprise de l’Esprit ?

Un deuxième mot mérite qu’on s’y arrête, c’est celui « d’emprise »… Bien sûr, il s’agit de fuir le péché et de laisser grandir en soi les fruits de l’Esprit : « joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi. » (Ga 5,22), mais que peut vouloir dire « vivre sous l’emprise » ? Peut-être pas de vouloir faire l’ange, comme si nous pouvions vivre sans péché… Car saint Paul nous dit aussi «  Par trois fois, j’ai prié le Seigneur d’écarter de moi [l’écharde dans ma chair]. Mais il m’a déclaré : ‘Ma grâce te suffit : ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse.’ » ( 2 Co 12, 8-9) Car, même si le péché est tapis à notre porte, il s’agira de le traiter toujours en ennemi, de ne pas se laisser séduire par lui et surtout de ne pas en faire notre maître ! La question est donc : vers quoi courons-nous, qu’est-ce qui est au centre de notre vie ? Notre quête de confort, de jouissance, de pouvoir, d’autosatisfaction, bref : nous-mêmes ? Ou le désir d’aimer, d’apporter du bonheur autour de nous, de faire grandir l’autre, de servir, bref : l’autre ? Oui, qu’est-ce qui mène notre vie, sous quelle emprise vivons-nous ?

Sous l’emprise de l’Esprit !

Dernière équivoque à lever, vivre sous l’emprise de l’Esprit n’implique pas de nier notre être ou de nous rendre esclave d’une puissance extérieure… Le souffle de Dieu nous habite depuis le début de notre existence… Cette vie sous l’Esprit est inscrite en nos gènes depuis la fondation du monde. Aussi devons-nous sans cesse être plus conscient que vivre sous le souffle de l’Esprit de Dieu, sous le souffle de l’Esprit du Christ, nous rend toujours plus libre… Libre de devenir pleinement ce à quoi nous aspirons en profondeur !

Alors sommes-nous prêt ?

Sommes-nous désireux, sans aucune crainte,

de nous mettre sous l’emprise de l’Esprit de Dieu ?

 

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8 réponses à Sous l’emprise de l’Esprit !

  1. Christian Sacy dit :

    « l’Esprit de Dieu [qui] habite en vous »
    Cet aprés-midi même, une cliente que je connais depuis bien longtemps, est venue pour acheter un cadeau de première communion pour sa petite fille. Elle achète sans hésiter une croix et elle me dit d’un ton un peu ironique ‘ je ne sais pas d’où elle a pris ça…mais elle dit souvent ‘ je suis amoureuse de Jésus’ Cette cliente ne pourra jamais s’imaginer la joie qu’elle m’a procurée en me racontant ce petit fait anodin pour elle, et si pleinement divin pour moi.
    L’Esprit souffle vraiment là où il veut.

    • Monique dit :

      On souhaiterait avoir plus de petites filles et plus de petits garçons comme ça ! Malheureusement, j’en connais quelques uns qui ne se sentent pas autorisés à dire ouvertement, comme la petite de la dame, leur désir de Jésus. Notre époque est dure ! Merci Christian pour ce témoignage.

  2. Louise Melançon dit :

    Merci de nous rappeler que l’Esprit habite en nous, dans notre corps autant que dans notre esprit, dans notre esprit limité par notre corps bien souvent… Les fêtes liturgiques sont là pour inscrire dans le temps la grande geste de Dieu pour nous les humains… mais c’est vrai que c’est dans l' »ordinaire » de nos jours que nous vivons dans le « souffle » de l’Esprit.

  3. Josiane dit :

    je suis convaincue que le souffle de l’esprit nous conduit et nous ne pouvons rien faire sans lui merci Seigneur de nous avoir envoyer ton esprit qui peu nous faire dire ABBA

  4. Ces présents échanges entre internautes nous rappellent qu’il nous faut se rendre à l’évidence de la réalité incontournable que sont les réseaux sociaux dont les plus connus
    sont YouTube, Facebook, Twitter, LinkedIn. L’Église — sous l’emprise de l’Esprit —

    Ces présents échanges entre le internautes nous rappellent qu’il nous faut se rendre à l’évidence de ;a réalité incontournable que sont YouTube, Facebook, Twitter, LinkedIn. et les fidèles, pèlerins de bonne volonté que nous sommes, doivent savoir s’adapter aux moyens de communication en développement constant.

    Le Conseil pontifical, par la vois du pape Benoît XVI, n’a-t-il pas souligné que la culture numérique est aujourd’hui un des principaux défis pour l’évangélisation ?

  5. Ces présents échanges entre internautes nous rappellent qu’il nous faut se rendre à l’évidence de la réalité incontournable que sont les réseaux sociaux dont les plus connus
    sont YouTube, Facebook, Twitter, LinkedIn. L’Église — sous l’emprise de l’Esprit —

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    sont YouTube, Facebook, Twitter, LinkedIn. L’Église — sous l’emprise de l’Esprit —

    Ces présents échanges entre le internautes nous rappellent qu’il nous faut se rendre à l’évidence de ;a réalité incontournable que sont YouTube, Facebook, Twitter, LinkedIn. et les fidèles, pèlerins de bonne volonté que nous sommes, doivent savoir s’adapter aux moyens de communication en développement constant.

    Le Conseil pontifical, par la vois du pape Benoît XVI, n’a-t-il pas souligné que la culture numérique est aujourd’hui un des principaux défis pour l’évangélisation ?

  7. Ces présents échanges entre internautes nous rappellent qu’il nous faut se rendre à l’évidence de la réalité incontournable que sont les réseaux sociaux dont les plus connus sont YouTube, Facebook, Twitter, LinkedIn. L’Église, sous l’emprise de l’Esprit, et les fidèles, pèlerins de bonne volonté que nous sommes, doivent travailler à s’adapter aux moyens de communications en développement constant.

    Le Conseil pontifical, par la voix du pape Benoît XVI, n’a-t-il pas souligné que la culture numérique est aujourd’hui un des principaux défis pour l’évangélisation ? TLV

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