Ressusciterons-nous ?

32ème dimanche, année C, Lc 20, 27-38 /

En ce mois de novembre qui nous tourne vers l’au-delà de la vie, la question s’impose : qu’en est-il de notre vie après la mort ? Ressusciterons-nous ? Et, si c’est le cas, comment cette vie après la vie se manifestera-t-elle ? Le débat entre Pharisiens –ayant foi en la résurrection des morts– et Saducéens –ni croyant pas– rejoint avec grande actualité nos sociétés contemporaines, notamment occidentales, qui ne sont plus du tout dans l’évidence d’une vie après la mort, comme cela pouvait être le cas par le passé. Quoique cette affirmation serait fortement à nuancer, car si un certain nombre d’occidentaux ne croient plus en la résurrection selon ce qu’en disent les chrétiens, la plupart se construisent une idée de la vie après la mort différente du néant : réincarnation, vie en esprit, « quelque chose »… La réponse pseudo-scientifique souvent avancée serait que, face à l’angoisse du vide et du néant, les hommes s’inventent une vie après la mort  – ils ont besoin de croire en quelque chose -, et ce serait un acte de courage que d’accepter ce vide après la mort…  Comment Jésus répond-il à ce débat ? À partir de deux réponses : « Méfiez-vous de vos raisonnements purement humains ! » ; « Si vous croyez en Dieu, croyez en la Résurrection ! » et, aussi, d’un événement inouï : sa propre mort et résurrection !

Méfiez-vous de vos raisonnements purement humains !

À l’époque de Jésus, le débat prend la forme de joutes théologiques dans les écoles rabbiniques et de cas d’école soumis à la sagacité du Maître : « Si vous croyez en la résurrection, cela veut dire qu’une veuve ayant eu sept maris, l’un après l’autre, se retrouvera avec sept maris pour la vie éternelle ! C’est du n’importe quoi ! » pensent-ils… Remarquons que l’inverse, à savoir un homme avec sept femmes pour l’éternité, leur aurait certainement semblé plus intéressant (comme on le laisse miroiter dans certaines divagations pseudo-religieuses)… Aujourd’hui, le débat serait plutôt de cet ordre : « Nous n’avons aucune preuve tangible de la résurrection, nous pensons donc que ce n’est qu’élucubration ! »… Jésus n’apporte pas de preuve, mais il répond d’abord que la vie en Dieu n’est pas une simple prolongation de ce que nous vivons ici-bas, et donc qu’il y a un saut qualitatif qui disqualifie tout raisonnement s’appuyant uniquement sur ce que nous connaissons ici-bas, sur notre façon d’organiser notre vie ensemble (cf. la question du mariage) ou, encore, sur notre rapport à la matière (cf. la quête de preuves de nos contemporains). N’essayons donc pas trop d’imaginer le comment…

Si vous croyez en Dieu, croyez en la Résurrection !

Le deuxième élément de réponse est radical : « Le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob, n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants, car tous sont vivants pour lui ! » (Lc 20,37-38) avec un ajout cinglant chez Marc : « Vous êtes complétement dans l’erreur. » (Mc 12,27) Suivons bien le raisonnement : on nous accuse de croire en Dieu par peur du néant après la mort… Or, chez les Juifs de l’époque, tous bien-sûr croyaient en Dieu qui les avait accompagnés tout au long du chemin de l’histoire d’Israël, mais ils ne croyaient pas nécessairement en la résurrection. L’expérience de Dieu, la foi en Dieu est donc première, et totalement déconnectée de la question de la résurrection. N’est-ce pas l’expérience de tout croyant ? D’abord une expérience du divin en nous et autour de nous, indépendamment de la question de la mort ? Ne nous laissons donc pas enfermer dans ce que les autres projettent sur nous. Dans un second temps, Jésus nous dit : « Eh bien, ce Dieu, lui dont vous avez fait l’expérience et qui est le Créateur, le Fondement de l’Univers, il donne solidité et consistance à votre vie, au-delà de ce que vous en expérimentez pour l’instant. Si vous laissez la vie de Dieu prendre son espace naturel en vous, votre vie se poursuivra, évidemment, au-delà de l’étape de la mort de votre enveloppe charnelle : il n’est pas le Dieu des morts, des cadavres, mais celui des vivants ! » Si l’on croit à « du divin », sans croire en la résurrection, c’est que « notre divin » n’est qu’une pâle image lointaine et déformée du vrai Dieu !

Appuyez-vous sur la mort et résurrection du Christ !

Le troisième élément de réponse vous paraîtra peut-être simpliste  mais, pourtant, ce qui fonde notre foi en la résurrection, c’est bien la résurrection du Christ qui est un événement historique et tangible ! Historique, non par l’apport de preuves tangibles de la résurrection de Jésus en elle-même, mais parce que la communauté de disciples qui est née, suite à cet événement, est bien tangible, elle ! Suite à la mort/résurrection de Jésus, des centaines et bientôt des milliers de chrétiens vont témoigner de leur foi, jusqu’à donner leur vie ! Et cette communauté de disciples s’est constituée sur la base du témoignage des premiers disciples : « Jésus Christ, qui est mort sur une croix, est ressuscité ! » En ce sens l’événement mort/résurrection du Christ est bien historique et tangible ! Et c’est sur cet événement que s’appuie notre foi aujourd’hui !

Face aux questions de nos contemporains,

Saurons-nous témoigner encore de notre foi en la résurrection ?

Sans arrogance, ni preuves, mais grâce à l’authenticité de notre témoignage de vie et de foi ?

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Une réponse à Ressusciterons-nous ?

  1. KIENTEGA REMI dit :

    La vie de l’au delà, qui sais? L’avenir va se mesurer à notre vécu quotidien, car c’est aujourd’hui que tout se vit et se prépare. Chaque jour que Dieu donne, saisir l’opportunité et se laisser conduire par son amour. Tout passe, et comme dit Sainte Thérèse d’Avila » que rien ne te trouble, que rien ne t’effraie, tout passe; mais seul Dieu demeure ». Union de prière!

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