Chaud et froid…

Vive la pagaille !

Vive la pagaille !

             Les dernières nouvelles de Rome me laissent songeur… Il est sûr que le pape François ne dirige pas tout, tout seul, même s’il a, semble-t-il, une bonne poigne. Il faut laisser place aux diverses sensibilités…

            Le premier thème, celui des divorcés remariés, laisse apparaître que deux camps affûtent leurs arguments avant le Synode. (Cf. l’article de Loup Besmond de Senneville, La Croix du 30/07/2014) :

 Suite aux ouvertures du Cardinal Walter Kasper qui,  en février, invité par le pape à introduire le consistoire, avait plaidé pour que les divorcés remariés puissent être réadmis à la communion, « dans certains cas », et après « un chemin de pénitence », le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Gerhard Müller, pourfend avec fermeté, dans son nouveau livre, ceux qui souhaiteraient voir évoluer la doctrine de l’Église sur les divorcés remariés.

L’indissolubilité du mariage est « absolue », insiste le cardinal allemand, qui rappelle la règle édictée par l’Église selon laquelle « le second mariage est possible uniquement lorsque le conjoint légitime est mort ». « Lorsque l’on se trouve en présence d’un mariage valide, il n’est possible en aucune manière de dissoudre ce lien : ni le pape ni aucun évêque n’ont l’autorité pour le faire, parce qu’il s’agit d’une réalité qui appartient à Dieu. » Pour l’Église, c’est bien au nom de cette indissolubilité que les divorcés remariés ne peuvent accéder ni à la communion eucharistique, ni au sacrement de réconciliation. […] Pas question, non plus, pour le cardinal Müller, de se servir de la « miséricorde » pour justifier l’admission des divorcés remariés aux sacrements. Il s’agirait là, juge-t-il, d’une « référence erronée à la miséricorde (qui) comporte le risque grave de banaliser l’image de Dieu, en donnant à penser que Dieu ne serait pas libre, mais qu’il serait obligé de nous pardonner ». […]

Autre expression chère au pape François, celle de l’adaptation de la doctrine à la « réalité pastorale », fermement repoussée par le cardinal Müller. Cela consisterait à « transformer la doctrine catholique en une sorte de musée des théories chrétiennes », estime-t-il. […]

Vous me direz il est logique que chacun défende sa position, on verra ce qu’il en sortira au synode…

Le second thème me laisse encore plus songeur… Alors que l’on voit le pape François, à chaque apparition publique, prendre le temps de saluer, d’embrasser, de rencontrer en vérité ses interlocuteurs, voici que la Congrégation pour le culte divin entend corriger certains abus lors du geste de paix durant l’eucharistie ! (cf. article de Nicolas Senèze dans La Croix, 01/08/2014 ) C’est ici, en fait, un souci de Benoît XVI qui reparaît :

« […] Souhaitant « modérer ce geste, qui peut prendre des expressions excessives, suscitant un peu de confusion dans l’assemblée juste avant la communion », Benoît XVI avait donc demandé dans l’exhortation apostolique Sacramentum caritatis  « d’étudier la possibilité de placer le geste de paix à un autre moment, par exemple avant la présentation des dons à l’autel ».

La Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a consulté les conférences épiscopales du monde entier sur le sujet qui, à une large majorité, ont souhaité que le geste de paix ne soit pas déplacé un autre moment de la messe.

[…] Néanmoins, dans une circulaire signée le 8 juin dernier par le cardinal Antonio Canizares Llovera, son préfet, et Mgr Arthur Roche, son secrétaire, et approuvée la veille par le pape François, la Congrégation pour le culte a pris quelques dispositions en vue « d’une meilleure expression du signe de la paix et pour en modérer les excès ».

La congrégation rappelle d’abord que le geste de paix n’est pas « mécanique » et que le célébrant peut tout à fait se dispenser d’inviter les fidèles à échanger la paix.

Plus profondément, la Congrégation pour le culte divin insiste sur le sens profond du geste de paix par lequel l’Église « implore la paix et l’unité pour elle-même et toute la famille humaine et par lequel les fidèles expriment leur communion ecclésiale et leur charité mutuelle ». En clair : il ne s’agit pas de se dire bonjour mais de manifester que « Christ est notre paix, la paix divine ».

Aussi les conférences épiscopales pourront-elles, lors de la publication de la troisième édition typique du Missel romain sur leur territoire, modifier le mode d’échange de la paix, pour « y substituer d’autres gestes » que « les gestes familiers et profanes du salut ».

Surtout, la Congrégation pour le culte divin en profite pour corriger « quelques abus », mettant ainsi en garde contre « l’introduction d’un « chant pour la paix », inexistant pour le rite Romain », le chant étant celui de la fraction (Agnus Dei) qui vient après l’échange du geste de paix. […] »

 Il me semble que l’on a d’autres chats à fouetter et que nos assemblées dominicales ne pèchent pas par leur dynamisme exacerbé… Nous sommes loin des célébrations des « Assemblées de Dieu » et autres Églises du Réveil… Nous sommes bien loin également des propos du pape invitant la jeunesse catholique, aux JMJ et en d’autres occasions, à ne pas hésiter à mettre la « pagaille » pour sortir l’Eglise de sa torpeur.

Heureusement, nous avons foi que tout ceci n’empêche pas l’Esprit de souffler…


La vie par ici

C’est la saison des vœux qui commence, des vœux religieux j’entends, et non des bons vœux du nouvel an… Dès aujourd’hui nous serons chez les sœurs de Sainte Catherine, avec trois jeunes femmes qui prononceront leur premier engagement… Nous avons reçu de nombreux faireparts de premiers vœux ou de profession solennelle, mais aussi d’ordinations diaconales ou presbytérales, autant d’occasions de rendre grâce à Dieu !

En Assomption, nous avons également la joie d’accueillir de nombreux jeunes même s’ils ne sont pas répartis équitablement dans les différents pays. Par exemple le conseil provincial, de notre province d’Europe, qui s’est tenu début juillet a dû étudier pas moins de 70 dossiers d’admission au noviciat, aux premiers vœux, au renouvellement  des vœux ou à la profession perpétuelle.

Parfois je m’inquiète de l’accueil que nous réservons à tous ces jeunes qui veulent consacrer leur vie au Christ. Nos communautés religieuses, nos communautés chrétiennes sont-elles vraiment-là pour les soutenir sur leur chemin à la suite du Christ ou pour les décourager ? Nous voudrions parfois que ces jeunes chrétiens soient parfaits ou à notre image, ces deux prétentions n’ont vraiment rien d’évangéliques ! Ouvrons nos cœurs au souffle de l’Esprit !

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Une réponse à Chaud et froid…

  1. Daniela et Christian Sacy dit :

    Benoit

    Merci de nous faire connaitre ces articles, autrement on n’aurait pas eu l’occasion d’en prendre connaissance. Il semblerait qu’aujourd’hui plus que jamais le monde a besoins d’UNITÉ. Par conséquent cette prise de position absolument rigide et contraire à l’Esprit de l’Évangile. Il faudrait imiter les premiers chrétiens qui se réunissaient pour être à l’écoute de l’Esprit Saint lors des décisions importantes. Ce qui était important pour eux ce n’était pas de faire valoir leur point de vue, mais se mettre vraiment à l’écoute de la volonté de Dieu.

    Daniela et Christian

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