Bonne relecture de l’année écoulée et bon lancement de la nouvelle année !

        Fête de Noël, Fête de la Sainte Famille, et bientôt Fête du Nouvel An ! On pourrait dire aussi : Fête des retrouvailles familiales, Fête pour renouer les liens avec ceux qui sont loin, Fête de relecture de l’année écoulée et de lancement de la nouvelle année !

Roch Hachana

Roch Hachana

        Cela me fait penser à la manière juive de fêter le nouvel an : La fête de Roch Hachana (Tête de l’année) qui est célébrée en septembre et se conclut par le Yom Kippour (Le Grand Pardon). Les juifs célèbrent cette fête dans l’austérité car elle fait partie de ce qu’on nomme les jours redoutables (les Yamim Noraïm). En effet, on y fête la création du monde par Dieu mais surtout la création de l’être humain. Or c’est à cette occasion que Dieu ouvre le grand livre : Dieu est censé juger ce jour-là les actes de l’année écoulée et disposer les événements de l’année qui débute. C’est donc le moment de faire pénitence, d’implorer le pardon pour le passé et le secours divin pour l’avenir, en invoquant les bienfaits de Dieu dans le passé.

         Cette fête est marquée par une grande célébration à la synagogue au cours de laquelle on sonne le chofar, trompette faite d’une corne de bélier sans défaut, et qui rappelle à Dieu l’obéissance d’Abraham et au peuple d’être obéissant comme Abraham. En même temps, cela incite le croyant à faire son examen de conscience. Au cours du repas célébré en famille, on trempera des fruits (souvent une pomme) dans du miel, afin de bien marquer l’espérance que l’année à venir soit douce et féconde.

          Roch Hachana sera suivie de dix jours importants consacrés au repentir, au cours desquels le croyant devra demander pardon à toutes les personnes qu’il aurait pu offenser durant l’année. Ces dix jours prendront fin avec une autre fête, une des plus importantes du calendrier juif : le jour du Grand Pardon, le Yom Kippour. Un jeûne général de 25 ou 24 heures est alors en vigueur et l’ensemble de la célébration se fait à la synagogue où l’on prie et supplie Dieu de pardonner les péchés. Le tout se termine par le son du chofar puis par un grand repas de fête qui célèbre le Pardon accordé par Dieu qui referme le Livre ouvert lors de Roch Hachana. Malgré le climat d’affliction et de crainte que crée la conscience de la gravité des fautes commises, la note joyeuse de la confiance, de la certitude de la miséricorde et du pardon divins, et l’esprit d’adoration, de louange et d’action de grâces restent constamment présents dans la liturgie du Yom Kippour.

            Finalement n’est-ce pas cela que nous avons à vivre, en pensant à l’année écoulée et à la nouvelle année qui s’ouvre : relecture de l’année écoulée, demande de pardon (ce que l’on a vécu normalement durant les célébrations pénitentielles de l’Avent), confiance dans le regard bienveillant de Dieu sur notre année écoulée – d’ailleurs dans la « Confession », on confesse d’abord l’amour de Dieu avant de confesser ses péchés  –, puis remise confiante de la nouvelle année entre les mains de Dieu. Et tout cela dans la Joie de célébrer Dieu parmi nous, l’Emmanuel !

           Je vous souhaite donc de pouvoir vivre un peu de tout cela au cours de ces fêtes, non pour en faire un temps pénible, mais plutôt pour alléger votre cœur et reprendre la marche de la nouvelle année avec une plus grande sérénité. La liturgie de ces jours, les fêtes familiales, les échanges de vœux permettent bien de vivre cela non ? Certains le manifestent plus particulièrement dans une célébration au soir du 31 décembre… Pourquoi pas ?


La Vie par ici

Les baptisés du 25 décembre et leurs familles

Les baptisés du 25 décembre et leurs familles

      Les fêtes de Noël se sont bien passées par ici. Comme chaque dimanche nous étions répartis dans les différentes chapelles de la paroisse, mais, étant un peu moins nombreux cette année, nous n’avons pas pu desservir toutes les stations secondaires. En effet le frère Bien Aimé est à Madagascar pour ses congés et les frères Vincent et Serge-Patrick au Cameroun pour les prémices du jeune prêtre. Le frère Bien Aimé vient de perdre son grand-père maternel à un bel âge : 92 ans ! Nous nous associons à la famille pour sa prière d’action de grâce !

Veillée du 24 au soir...

Veillée du 24 au soir…

        Les pré-postulants sont rentrés en famille pour les congés de Noël, les novices ont vécu leur premier Noël en communauté et ont eu la joie de découvrir notre petite tradition d’échange de cadeaux : chacun tirant au sort un des noms des membres de la communauté et lui offrant un cadeau de 2 000 FCFA (3€)… Vous voyez que nous ne tombons pas dans les folies commerciales… (Une française, dans un reportage télévisé sur les soldes du 26 décembre à Londres, était toute fière et toute heureuse de dire qu’elle avait 3 500 € (2 300 000 CFA) à dépenser pour s’acheter toutes les chaussures qu’elle pourrait !!!)

Le jour de Noël il y avait 20 baptêmes d’enfants à la paroisse… Nos deux communautés assomptionnistes se sont ensuite retrouvées au Noviciat pour célébrer ce grand jour. Quant à la saint Etienne, elle permit à chacun de se reposer, de lire, ou de rattraper ses travaux en retard…

Sur ces quelques nouvelles, bonne fête de la Sainte Famille, Bonne relecture de l’année passée, et Bonne entrée dans l’année 2015 !

Que cette nouvelle année vous soit douce comme le miel !

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Une réponse à Bonne relecture de l’année écoulée et bon lancement de la nouvelle année !

  1. Monique dit :

    « Une vie sans examen ne mérite pas d’être vécue », disait déjà Socrate à ses juges lors de son procès (Apologie, 38 a), quelque 1 900 ans avant saint Ignace de Loyola. Voilà une phrase socratique célèbre que je connais depuis très longtemps et que je n’ai jamais véritablement comprise. Que veut dire « ne mérite pas » d’être vécue ? Or, grâce à votre billet de cette semaine, P. Benoît, je pense saisir quelque chose. Un peu. Mais, il m’en aura coûté… !
    C’est la description que vous faites des rites juifs qui a commencé à me frapper ; à m’indigner en fait. Et puis, comme si ce n’était pas assez, vous nous invitez, nous, chrétiens, à une pareille relecture de notre vie de l’année qui vient de s’écouler. Mais enfin, sommes-nous, pauvres humains, si indignes, si pécheurs, si peu éveillés à ce que l’on auraient pu faire au cours de cette année que seul un profond examen de conscience peut nous redonner la vie ? Et si même nous avons pu offenser des personnes autour de nous, sommes-nous tenus de nous en repentir ? A posteriori ? Mais pourquoi ? Voilà donc que nous avons deux et même trois témoignages sur l’importance de faire cette relecture annuelle sinon quotidienne : le vôtre par votre exhortation, Benoît, celui des juifs, et celui de Socrate. Mais cela ne me suffit pourtant pas à comprendre « pourquoi »…
    Quand Socrate ajoute que « c’est là précisément ‘pour un humain’ le bien le plus grand que de procéder chaque jour à l’examen de soi-même », je pourrais comprendre que sans cet examen fréquent, un être humain ne vit pas comme un humain ; est-ce que je me tromperais ? Cela pourrait-il signifier que l’humain, ou bien il vit comme un humain, ou bien ça ne vaut pas la peine, pour lui, de vivre ? ? Vivre, par exemple, livré corps et âme au soleil de la Floride six mois par année sous le prétexte qu’on est retraité (re notre cours Montmartre, oct. 2014), ne serait pas, il est vrai, vivre une vie d’humain, mais plutôt vivre une vie de lézard ! Pareillement, vivre au premier niveau, au jour le jour, sans aucun arrêt pour un examen de soi et de sa vie, ce serait vivre une vie… d’écureuils et de corbeaux ! ou celle des arbres, des légumes et des brins d’herbe ! Ce n’est pas précisément, à l’évidence, une vie « humaine ».
    Bien sûr, Socrate n’était pas chrétien… Et pourtant il se préoccupait – jusqu’au prix de sa vie – de ce que veut dire concrètement vivre selon la dignité humaine. Il y a 2 400 ans ! Même préoccupation, à ce qu’il semble, chez les juifs dont la sensibilité se perd dans la nuit des temps… Combien davantage alors respecterions-nous, nous chrétiens, la dignité de notre humaine nature, i.e. la dignité de cet être « capable de Dieu » que nous sommes, selon les mots de saint Augustin (De Trinitate XIV), si l’on ajoutait, quotidiennement, le souci des autres, le souci de rendre grâces à Dieu, de « confesser d’abord l’amour de Dieu », et surtout, le souci de voir à ce que le temps ne passe pas sans que ces soucis ne soient comme le fil ‘éveillé’ de notre vie ‘humaine’ et ‘chrétienne’ ! Or tout ce généreux programme ne va pas sans examen. Voilà P. Benoît, ce que j’en viens à comprendre grâce à votre insistance sur l’importance vitale de la « relecture », notion qui d’abord m’énervait un tantinet, je m’en confesse ! Je suis sans doute la seule (!), mais bon, vous le savez, je n’ai pas la docilité facile…

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