Le Royaume avance…

pape onu

Discours du pape à l’ONU ce 25/09/2015

                De soubresauts en soubresauts, notre monde avance vers le Royaume voulu par Dieu, mais on peut toujours voir le verre à moitié vide ou à moitié plein… Les évènements de ces derniers jours illustrent-ils plutôt un Royaume de Dieu qui piétine ou un Royaume qui avance ? À chacun de se faire sa conviction…

Le putsch au Burkina Faso, soubresaut regrettable d’une démocratie en marche a, une fois de plus, fait couler le sang… Mais la façon dont il s’est réglé est plutôt signe d’une Afrique qui grandit, de peuples qui ne se laissent plus dicter leur destin par quelques militaires isolés et d’une solidarité des nations africaines qui, malgré toutes ses imperfections, a permis une solution très honorable sans effusions de sang supplémentaires… C’est plutôt bon signe, non ?

La crise des réfugiés en Europe, et l’emphase médiatique autour de cet enfant mort sur une plage de Turquie, me fait également réfléchir. D’une part, je n’apprécie jamais tellement la manipulation des images et des émotions… Utilisant le prétexte de cette image, on a pu lire un peu tout et n’importe quoi sur une civilisation occidentale qui serait inhumaine et cruelle… C’est oublier un peu vite, non seulement les bénévoles qui s’engagent jour après jour et avec abnégation auprès des personnes réfugiées et migrantes, et ceci depuis des décennies, mais encore la mise en œuvre de moyens gouvernementaux ou européens pour faire face à cette crise. Chaque semaine, pour ne pas dire chaque jour, en méditerranée, les « méchants européens » sauvent des milliers de vies, embarquées, par des salopards, sur des rafiots qui ressemblent plus à des cercueils flottants qu’autre chose. Bien sûr, on pourrait toujours faire mieux, et chaque vie perdue est un drame, mais sachons aussi remercier toutes celles et ceux qui s’engagent au service de leurs frères meurtris. Par ailleurs, je ne sais pas si, dans l’histoire de l’humanité, on a déjà vu des nations, comme c’est le cas actuellement avec les nations européennes, s’organiser, dialoguer, se réunir pour répondre à l’arrivée massive de personnes cherchant refuge. La réponse n’est peut-être pas à la hauteur du défi mais apprécions les pas de géants faits par nos organisations supranationales pour répondre aux crises d’aujourd’hui…

D’ailleurs, l’ONU vient de fêter ses 70 ans. Là encore on peut décrier les insuffisances, mais apprécions aussi cette époque de l’histoire que nous vivons. Jamais depuis les débuts de l’humanité (l’homme est apparu sur terre il y a plusieurs millions d’années), les nations ne s’étaient, ensemble, attelées aux grands défis de notre monde. Ce bref extrait du discours, hier, du pape François aux Nations Unies nous  rappelle un peu le chemin parcouru :

« L’histoire de la communauté organisée des États représentée par les Nations unies, qui célèbre ces jours-ci son 70e  anniversaire, est une histoire d’importants succès communs, dans une période d’accélération inhabituelle des événements. Sans prétendre à l’exhaustivité, on peut mentionner la codification et le développement du droit international, la construction de la législation internationale des droits humains, le perfectionnement du droit humanitaire, la résolution de nombreux conflits ainsi que des opérations de paix et de réconciliation, et tant d’autres acquis dans tous les domaines de portée internationale de l’activité humaine. Toutes ces réalisations sont des lumières en contraste avec l’obscurité du désordre causé par les ambitions incontrôlées et par les égoïsmes collectifs. Certes, les graves problèmes non résolus sont encore nombreux, mais il est évident que si toute cette activité internationale avait manqué, l’humanité pourrait n’avoir pas survécu à l’utilisation incontrôlée de ses propres potentialités. Chacun de ces progrès politiques, juridiques et techniques est un chemin d’accomplissement de l’idéal de fraternité humaine et un moyen pour sa plus grande réalisation. Je rends hommage, pour cela, à tous les hommes et femmes qui ont servi loyalement, et dans un esprit de sacrifice, toute l’humanité durant ces 70 ans. »

            Enfin, vivant en Afrique depuis 4 ans et la fréquentant depuis 26 ans, j’aimerais toujours plus encourager mes frères à ne pas voir le verre à moitié vide mais le verre à moitié plein. L’Afrique avance, elle est pleine d’atouts et chaque pays a ses propres défis à affronter. Il est vrai que l’Afrique a été malmenée par certains occidentaux : elle a souffert de l’esclavagisme (aussi massif d’ailleurs par les arabes que par les blancs), elle a souffert de la colonisation (comme la plupart des pays de par le monde à d’autres époques) et souffre encore, parfois, de relations marchandes inéquitables (ce qui est vrai partout quand la loi du marché s’impose sans garde-fous) … Mais il est faux d’accuser les occidentaux massivement de tous les malheurs de l’Afrique, comme je le lis trop souvent, et d’entretenir un racisme voir une haine « du blanc ». Certains articles qui traînent sur les réseaux sociaux, sont totalement dénués d’objectivité et de rigueur scientifique. Certes, il ne faut pas nier le passé, ni les exploiteurs d’aujourd’hui qui existent sous toutes les latitudes et il faut maintenir la lutte pour plus de justice, de paix, de vérité et de dignité des peuples. Mais regardons aussi les mains tendues, les réalisations positives, les bienfaits des rencontres des cultures, les pas à faire aujourd’hui, sans ressasser sans cesse le passé et le prendre pour excuse ; sans déformer l’histoire au service d’une idéologie ; sans mettre dans le même sac tous les occidentaux… Le Royaume de Dieu, en Afrique aussi, est en marche !

J’aurais pu développer bien d’autres exemples de par le monde, illustrant les avancées de l’humanité, malgré les soubresauts de l’histoire. Au nom de notre foi, travaillons donc sans cesse à la construction du Royaume de Dieu, cultivons l’espérance, la paix, la communion entre les peuples et non l’esprit de rancœur, de pessimisme, de vengeance et de haine !


La vie par ici

Avec quelques uns des pré-postulants

Avec quelques uns des pré-postulants

Nous avons vécu au rythme de la crise burkinabè, sans être directement touchés, notre cœur n’était pas insensible à ce que vivaient nos voisins et nos frères. Dieu merci la « diendérade » fut brève et bien résolue…

Une fois de plus, j’ai porté le souci d’un de nos jeunes frères, le dernier à rejoindre sa communauté d’étude. Par manque d’attention et d’information, nous avons découvert, à nos dépens, que les règles d’obtention du visa kenyan avaient changé depuis le 1er septembre : plus question de l’acheter en arrivant sur place, mais uniquement par internet et à l’avance… Changement d’avion, tractations téléphoniques et électroniques avec Nairobi, nous ont finalement permis de trouver une solution pas trop onéreuse (grand merci aux frères de Nairobi pour leur aide, et notamment au frère Blaise). Il s’agissait encore ensuite d’obtenir le visa Malgache et de faire le dernier saut jusqu’à Antananarivo. Courage frère Gérard et bon début de ta mission d’étude.

Cette semaine nous avions également notre chapitre local, pour bien lancer l’année. Il s’agissait de faire plus ample connaissance entre nous, les 11 frères et novices, qui composons notre communauté ; de nous donner quelques repères pour l’année qui vient ; et de nous laisser interpeller par la dernière lettre du supérieur général sur la fraternité : entre tes mains Seigneur nous avons remis notre année à venir !

Un des novices, Valère, a passé tout le chapitre à l’hôpital en raison d’une bonne crise de palu, il vient de rentrer à la maison après trois jours de perfusions et poursuit son traitement à la maison. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement.

Enfin, la semaine dernière, la lettre fut plutôt brève, car nous étions mobilisés par le lancement de l’année jubilaire du diocèse qui fête ses 60 ans d’existence, vous pouvez en retrouver quelques photos par ici.

 

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