Le mois de novembre pourrait-être qualifié de mois de la mémoire et, en ce qui concerne notre congrégation religieuse, de mois de la mémoire assomptionniste.
En effet, d’un point de vue universel, le mois débute par la Fête de tous les saints, où il s’agit de faire mémoire de tous les disciples exemplaires du Christ qui nous ont précédés –qu’ils soient, d’ailleurs, canonisés ou pas–, une façon de rendre grâce pour leurs vies et de se rappeler que la sainteté est possible pour nous aussi. Puis s’en suit le 2 novembre, Fête de tous les fidèles défunts, l’occasion de se souvenir de celles et ceux qui ont marqué notre vie et dont nous sommes redevables, peut-être aussi, pourquoi pas, l’occasion de pardonner à certains de « nos » défunts pour ce qu’ils auraient pu faire de mal à notre égard ou de moins bien… Il n’est jamais trop tard pour accorder son pardon, même à des défunts. Prendre conscience de l’histoire compliquée de chacun, -de nos parents ou grands-parents par exemple- des propre blessures de leur enfance, permet de mieux comprendre qu’ils ont ‘fait avec’ ce qu’ils avaient et ce qu’ils étaient et qu’ils ont cherché à aimer du mieux qu’ils le pouvaient. Leur vie n’était pas parfaite, mais c’est grâce à eux que nous sommes ce que nous sommes aujourd’hui. Le calendrier nous donne encore de faire mémoire de l’armistice de la première guerre mondiale, signée le 11 novembre 1918 à 5h15 en forêt de Compiègne. L’occasion de faire mémoire des millions de morts de ce conflit (estimés entre 18 et 21 millions), dans certains pays une bonne partie de la génération des 18-27 ans fut sacrifiée. Une occasion à saisir pour promouvoir sans relâche une culture de la paix et du dialogue, alors que reviennent en force, à notre époque, les solutions par les armes.
Sous l’angle assomptionniste c’est aussi le mois de la mémoire. Plusieurs dates nous sont offertes : le 6 novembre, nous fêtons tous les frères défunts de notre congrégation, ils sont aujourd’hui environ 2050 retournés à la maison du Père… Que de belles vies données, dont nous avons la chance de pouvoir faire mémoire grâce aux notices nécrologiques régulières et grâce aux six tomes de notices biographiques du père Jean-Paul Perier-Muzet, passé lui-même récemment du côté du nécrologe. C’est une grande chance, en congrégation, de pouvoir avoir ainsi accès à notre mémoire assomptionniste, beaucoup plus accessible souvent que nos mémoires familiales. Le 13 novembre nous fêtons tous les saints de l’ordre Augustinien et de la Congrégation –en référence au jour de la naissance de St Augustin, le 13 novembre 354– Nous fêtons en particulier, en ce jour, nos 3 bienheureux martyrs bulgares : Kamen, Pavel et Josaphat. Enfin le 21 novembre, nous fêtons le Dies Natalis (Jour de naissance au ciel), c’est-à-dire le jour de la mort de notre fondateur le Vénérable Emmanuel d’Alzon. L’occasion de prier pour la reconnaissance par l’Église de sa sainteté. Je suis de plus en plus effaré, en approfondissant la connaissance du père d’Alzon, et de ce qu’il suscite encore aujourd’hui dans le cœur des novices, de le voir non-béatifié alors que d’autres saints et bienheureux, notamment de fondateur ou fondatrices ayant eu bien moins d’envergure que lui, sont reconnus par l’Église… Je me dis que, décidemment, chez les assomptionnistes on ne sait pas promouvoir la cause de notre fondateur, mais cette modestie est peut-être tout à notre honneur…
Personnellement, novembre est aussi un mois pour faire mémoire. Mémoire du jour de ma naissance le 30, et du jour de mon ordination sacerdotale le 12 novembre 2000, il y a déjà 15 ans !, en l’Église Saint Bernard de Strasbourg.
Décidément novembre est bien le mois de la mémoire…