L’obole de la pauvre veuve…
8 novembre 2015, 32e dimanche année B, Mc 12,38-44 /
N’est-ce pas folie que ces deux pauvres veuves données en exemples dans la liturgie de ce jour. Elles n’ont presque plus rien et offrent ce peu qu’il leur reste au Seigneur ! Décidément l’Évangile n’est pas raisonnable… Mais notons bien d’emblée que si la première pose ce geste fou sur la parole du prophète Elie, personne, et en tout cas pas Jésus, ne dit à la veuve du temple de donner « tout ce qu’elle avait pour vivre » ! Alors, surtout, soyons très prudents dans la façon d’utiliser ce texte, il ne s’agit pas d’aller dire aux pauvres de donner le peu qu’ils ont à l’Église, mais plutôt de constater, comme le fait Jésus, que la foi et la générosité des pauvres est bien plus grande que la foi et la générosité des riches. Puisque nous méditions les béatitudes la semaine dernière, les textes de ce dimanche en sont de belles illustrations. « Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux ! » (Mt 5, 3) ou la version lucanienne : « Heureux, vous les pauvres : le Royaume de Dieu est à vous ! » (Lc 6,20) Accueillons donc ces textes comme des paraboles qui nous parlent du véritable disciple de Jésus : comme ces pauvres veuves, et comme Jésus, il est généreux ; comme ces pauvres veuves, et comme Jésus, il s’en remet entièrement à Dieu ; comme ces pauvres veuves, et comme Jésus, il donne toute sa vie pour l’avènement du Royaume de Dieu.
Une générosité à toute épreuve…
Il serait facile d’actualiser ces textes… Deux grands milliardaires américains Bill Gates et Warren Buffet ont lancé un appel aux autres milliardaires de la planète pour qu’ils s’engagent à donner au moins la moitié de leur fortune à des œuvres de charité. En août 2015, 135 milliardaires, surtout américains, ont signé cet engagement. Ce qui permet de récolter des milliards de dollars au service d’un monde meilleur. Leur initiative est certainement louable et fera beaucoup de bien, mais les critiques ne manquent pas. Par exemple, la fondation Bill et Melinda Gates dispose d’un fonds de plus de 40 milliards au service de la santé et de l’éducation dans le monde et ses dons annuels dépassent les dépenses annuelles de l’OMS. Mais pourquoi quelques individus seraient-ils plus puissants que les organismes des Nations-Unies ? Et avec quelle légitimité peuvent-ils influencer le développement du monde dans tel ou tel sens, selon leur bon vouloir ? Mais si l’on en revient à l’Évangile, Warren Buffet a beau promettre d’aller jusqu’à donner 85% de sa fortune, il lui restera encore et toujours des milliards pour vivre. La pauvre veuve de l’Évangile avec ses deux piécettes, les plus petites pièces qui existaient à l’époque, aura donné plus que Bill Gates ou Warren Buffet, car elle aura donné tout ce qu’elle avait. Ne fixons donc pas trop les yeux sur les donateurs impressionnants, mais qui ne donnent jamais que de leur superflu, mais sachons ouvrir nos yeux à celles et ceux qui donnent en prenant sur leur nécessaire : leur générosité à toute épreuve peut nous inspirer !
Une confiance à toute épreuve…
« Comment vous appliqueriez-vous à prier Dieu, si vous n’espériez pas en lui ? Et comment espéreriez-vous en lui si vous mettiez votre confiance dans des richesses incertaines ? » (St Augustin, Lettre à Proba). Il s’agit donc de mettre sa confiance dans le Seigneur et non point dans nos richesses, dans nos stratégies, dans nos calculs… Ces deux pauvres veuves nous parlent de cette confiance à toute épreuve. Remarquons bien que leur confiance n’est pas de l’ordre d’une confiance magique, comme si en faisant de grands sacrifices, Dieu ne pourrait que les exaucer. Non, il s’agit plutôt d’un abandon total en Dieu fondé aussi sur l’espérance de la Résurrection : « Si mon heure est venue, je m’en remets à Dieu qui prendra soin de mon âme et m’offrira le Salut, si mon heure n’est pas encore venue, Dieu me viendra en aide ! » La première lecture avec cette jarre de farine qui ne s’épuise pas et ce vase d’huile qui ne se vide pas, en réponse à la générosité de cette pauvre veuve envers Elie, me touche particulièrement. En effet, beaucoup de saints, d’hier et d’aujourd’hui, en ont fait l’expérience. Quand on accueille celles et ceux qui sont plus dans le besoin que nous et que l’on ne sait pas comment finir la fin du mois, le Seigneur vient à notre aide… Je pense à plusieurs témoignages : du père Arthur sur la péniche « Je sers » accueillant ceux qui se retrouvent à la rue ; à la sœur Marie-Stella avec son association « Vivre dans l’espérance » pour les malades du VIH Sida, et à bien d’autres qui témoignent de la providence du Seigneur qui jamais ne leur fit défaut. Lorsque l’on met en œuvre notre générosité, Dieu est encore plus généreux envers nous ! À l’heure du défi de l’accueil de migrants devant fuir leurs terres pour moult raisons, laissons-nous inspirer par la générosité et la confiance à toute épreuve de la veuve de Sarepta…
Un don de soi à toute épreuve…
Je le disais, la figure de ces veuves, nous parle de la figure de Jésus. Ce n’est pas simplement de rapport aux biens dont il s’agit, mais de se donner soi-même à Dieu, comme Jésus qui a donné sa vie pour nous. Il ne s’agit pas de se donner à moitié, en mettant un peu sa confiance en Dieu tout en assurant ses arrières -en poursuivant par exemple certains recours aux féticheurs et autres charlatans- ; mais de s’en remettre entièrement au Seigneur : « Qui veut garder sa vie pour soi la perdra ; qui perdra sa vie à cause de moi la gardera. » (Mt 10,39) Ces deux pauvres veuves nous disent aussi que nous sommes tous capables de donner au Seigneur : si nous ne possédons rien ou pas grand-chose, nous pouvons toujours lui donner notre vie : notre temps, notre générosité, nos prières, notre fraternité…
Quel grand témoignage que celui de ces pauvres veuves !
Comme elles, saurons-nous avancer sur le chemin
d’une générosité à toute épreuve,
d’une confiance à toute épreuve,
d’un don de soi à toute épreuve ?
Se donner entièrement…
L’obole de la pauvre veuve…
8 novembre 2015, 32e dimanche année B, Mc 12,38-44 /
N’est-ce pas folie que ces deux pauvres veuves données en exemples dans la liturgie de ce jour. Elles n’ont presque plus rien et offrent ce peu qu’il leur reste au Seigneur ! Décidément l’Évangile n’est pas raisonnable… Mais notons bien d’emblée que si la première pose ce geste fou sur la parole du prophète Elie, personne, et en tout cas pas Jésus, ne dit à la veuve du temple de donner « tout ce qu’elle avait pour vivre » ! Alors, surtout, soyons très prudents dans la façon d’utiliser ce texte, il ne s’agit pas d’aller dire aux pauvres de donner le peu qu’ils ont à l’Église, mais plutôt de constater, comme le fait Jésus, que la foi et la générosité des pauvres est bien plus grande que la foi et la générosité des riches. Puisque nous méditions les béatitudes la semaine dernière, les textes de ce dimanche en sont de belles illustrations. « Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux ! » (Mt 5, 3) ou la version lucanienne : « Heureux, vous les pauvres : le Royaume de Dieu est à vous ! » (Lc 6,20) Accueillons donc ces textes comme des paraboles qui nous parlent du véritable disciple de Jésus : comme ces pauvres veuves, et comme Jésus, il est généreux ; comme ces pauvres veuves, et comme Jésus, il s’en remet entièrement à Dieu ; comme ces pauvres veuves, et comme Jésus, il donne toute sa vie pour l’avènement du Royaume de Dieu.
Une générosité à toute épreuve…
Il serait facile d’actualiser ces textes… Deux grands milliardaires américains Bill Gates et Warren Buffet ont lancé un appel aux autres milliardaires de la planète pour qu’ils s’engagent à donner au moins la moitié de leur fortune à des œuvres de charité. En août 2015, 135 milliardaires, surtout américains, ont signé cet engagement. Ce qui permet de récolter des milliards de dollars au service d’un monde meilleur. Leur initiative est certainement louable et fera beaucoup de bien, mais les critiques ne manquent pas. Par exemple, la fondation Bill et Melinda Gates dispose d’un fonds de plus de 40 milliards au service de la santé et de l’éducation dans le monde et ses dons annuels dépassent les dépenses annuelles de l’OMS. Mais pourquoi quelques individus seraient-ils plus puissants que les organismes des Nations-Unies ? Et avec quelle légitimité peuvent-ils influencer le développement du monde dans tel ou tel sens, selon leur bon vouloir ? Mais si l’on en revient à l’Évangile, Warren Buffet a beau promettre d’aller jusqu’à donner 85% de sa fortune, il lui restera encore et toujours des milliards pour vivre. La pauvre veuve de l’Évangile avec ses deux piécettes, les plus petites pièces qui existaient à l’époque, aura donné plus que Bill Gates ou Warren Buffet, car elle aura donné tout ce qu’elle avait. Ne fixons donc pas trop les yeux sur les donateurs impressionnants, mais qui ne donnent jamais que de leur superflu, mais sachons ouvrir nos yeux à celles et ceux qui donnent en prenant sur leur nécessaire : leur générosité à toute épreuve peut nous inspirer !
Une confiance à toute épreuve…
« Comment vous appliqueriez-vous à prier Dieu, si vous n’espériez pas en lui ? Et comment espéreriez-vous en lui si vous mettiez votre confiance dans des richesses incertaines ? » (St Augustin, Lettre à Proba). Il s’agit donc de mettre sa confiance dans le Seigneur et non point dans nos richesses, dans nos stratégies, dans nos calculs… Ces deux pauvres veuves nous parlent de cette confiance à toute épreuve. Remarquons bien que leur confiance n’est pas de l’ordre d’une confiance magique, comme si en faisant de grands sacrifices, Dieu ne pourrait que les exaucer. Non, il s’agit plutôt d’un abandon total en Dieu fondé aussi sur l’espérance de la Résurrection : « Si mon heure est venue, je m’en remets à Dieu qui prendra soin de mon âme et m’offrira le Salut, si mon heure n’est pas encore venue, Dieu me viendra en aide ! » La première lecture avec cette jarre de farine qui ne s’épuise pas et ce vase d’huile qui ne se vide pas, en réponse à la générosité de cette pauvre veuve envers Elie, me touche particulièrement. En effet, beaucoup de saints, d’hier et d’aujourd’hui, en ont fait l’expérience. Quand on accueille celles et ceux qui sont plus dans le besoin que nous et que l’on ne sait pas comment finir la fin du mois, le Seigneur vient à notre aide… Je pense à plusieurs témoignages : du père Arthur sur la péniche « Je sers » accueillant ceux qui se retrouvent à la rue ; à la sœur Marie-Stella avec son association « Vivre dans l’espérance » pour les malades du VIH Sida, et à bien d’autres qui témoignent de la providence du Seigneur qui jamais ne leur fit défaut. Lorsque l’on met en œuvre notre générosité, Dieu est encore plus généreux envers nous ! À l’heure du défi de l’accueil de migrants devant fuir leurs terres pour moult raisons, laissons-nous inspirer par la générosité et la confiance à toute épreuve de la veuve de Sarepta…
Un don de soi à toute épreuve…
Je le disais, la figure de ces veuves, nous parle de la figure de Jésus. Ce n’est pas simplement de rapport aux biens dont il s’agit, mais de se donner soi-même à Dieu, comme Jésus qui a donné sa vie pour nous. Il ne s’agit pas de se donner à moitié, en mettant un peu sa confiance en Dieu tout en assurant ses arrières -en poursuivant par exemple certains recours aux féticheurs et autres charlatans- ; mais de s’en remettre entièrement au Seigneur : « Qui veut garder sa vie pour soi la perdra ; qui perdra sa vie à cause de moi la gardera. » (Mt 10,39) Ces deux pauvres veuves nous disent aussi que nous sommes tous capables de donner au Seigneur : si nous ne possédons rien ou pas grand-chose, nous pouvons toujours lui donner notre vie : notre temps, notre générosité, nos prières, notre fraternité…
Quel grand témoignage que celui de ces pauvres veuves !
Comme elles, saurons-nous avancer sur le chemin
d’une générosité à toute épreuve,
d’une confiance à toute épreuve,
d’un don de soi à toute épreuve ?