7 février 2016, 5e Dimanche ordinaire, année C, Lc 5,1-11 /
« ‘Qui enverrai-je ? Qui sera mon messager ?’ Et j’ai répondu : ‘Me voici : envoie-moi !’ » (Is 6,8) Que ce soit au temps d’Isaïe, au temps des Apôtres, aujourd’hui ou à chaque génération, le Seigneur a besoin d’aide pour accomplir son dessein de bonheur pour l’humanité. Réentendons cet appel qui ne s’adresse pas qu’à des personnes ayant des vocations particulières mais à tous les humains et en particulier à tous les baptisés. De plus, en contemplant l’évangile de la mise en route de Simon-Pierre, de Jacques et de Jean, à la suite de Jésus, redécouvrons la dynamique de cet appel de tous les temps : une attente, une aide, une solidarité.
Une attente !
« La foule se pressait autour de lui pour écouter la parole de Dieu. » (Lc 5,1) Cette petite phrase qui peut paraître anodine est loin de l’être en réalité. Habituellement les évangiles nous parlent de la foule qui se presse autour de Jésus pour obtenir des miracles, des guérisons, des exorcismes ; mais ici Luc évoque un désir plus profond, celui d’entendre la Parole de Dieu. Sommes-nous conscients de cela ? C’est-à-dire, d’une part, que la Parole de Dieu est une Parole puissante, source de vie, qui relève, qui réconforte, qui redonne espérance et, d’autre part, que les hommes et les femmes de notre temps ont, au fond de leur cœur, soif d’entendre la Parole de Dieu. Éric-Emmanuel Schmitt, écrivain et dramaturge, raconte qu’un jour, alors qu’il était un jeune et brillant philosophe athée, il fit une marche dans le désert du Hoggar avec des amis et voilà qu’il se retrouva égaré et tout seul. Il s’enterra dans le sable pour passer la nuit froide : « Alors que j’aurais dû avoir peur, cette nuit de solitude sous la voûte étoilée a été extraordinaire. J’ai éprouvé le sentiment de l’Absolu et, avec la certitude qu’un Ordre, une intelligence, veille sur nous, et que, dans cet ordre, j’ai été créé, voulu. Et puis la même phrase occupait mes pensées : Tout est justifié. » De retour chez lui, il se mit à étudier les grandes religions à la recherche d’éclairage sur son expérience mystique et, finalement, il lut les quatre évangiles d’une traite et c’est là qu’il découvrit ce qu’il cherchait. La figure de Jésus Christ, homme-Dieu, illumina son attente et sa vie… Sommes-nous donc convaincus qu’au fond d’eux-mêmes, sans en avoir nécessairement conscience, nos proches, nos amis, toutes celles et tous ceux que nous croisons sur le chemin de la vie, ont soif de cette Parole qui illuminera leur vie, et que nous avons le devoir de leur offrir comme nous l’avons reçue ?
Une aide !
« Jésus monta dans une des barques, qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’éloigner un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait la foule. » (Lc 5,3) Notons d’abord que Jésus va demander à Simon une aide tout à fait à sa portée, à partir de ses compétences : Simon est pêcheur et sait manier une barque et Jésus le sollicite dans sa compétence, afin de pouvoir enseigner sans être écrasé par la foule. Cela devrait nous rassurer… Quand Jésus fait appel à nous, il ne nous demande pas d’abord des choses extraordinaires ou hors de nos compétences mais, nous connaissant bien, il fait appel à ce que nous sommes et à ce que nous savons faire pour l’aider à annoncer la Bonne Nouvelle du Salut. Un menuisier pourra offrir ses compétences pour le mobilier de l’Église, un enseignant pour s’engager pour la catéchèse, une dame à la retraite pourra offrir de son temps pour visiter les malades, etc… Demandons-nous : quelles sont nos compétences, de quoi est-ce que nous disposons en moyens, en temps, en talents et, enfin, comment pouvons-nous répondre à l’appel de Jésus qui a besoin de nos mains, de notre bouche, de nos pieds, de nos yeux et de notre cœur pour rejoindre l’attente des hommes d’aujourd’hui ? De la barque, il enseignait les foules, c’est-à-dire qu’à partir de ce que nous offrons au Seigneur comme compétences, il peut enseigner les foules. Et la barque, nous le savons, c’est aussi une figure de l’Église. Donc, plus précisément, c’est à partir de nos engagements individuels et collectifs, en tant que baptisés, membres de l’Église que Jésus peut enseigner les foules.
Une solidarité !
« Ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient. Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques… » (Lc 5, 7) Voici encore des détails forts intéressants. D’une part, en se rendant disponibles à Jésus, les disciples recueillent les fruits de leur labeur en abondance. D’autre part, ils se rendent compte qu’ils ne peuvent à eux seuls prendre en charge tout ce que le Seigneur fait surgir et ils font appel à une autre barque, c’est-à-dire à une autre Église. Puisque nous étions, il y a peu, dans la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, prenons conscience de cela : si nous travaillons chacun de notre côté, nous n’aurons que de piètres résultats, mais si nous nous mettons ensemble, si nous nous épaulons, si nous sommes solidaires, alors nous pourrons honorer la pêche abondante que le Seigneur veut nous offrir, et il y en aura pour tous, car chaque barque fut pleine au point de s’enfoncer… Je pense par exemple ici, une fois encore, à la communauté de Taizé et à ces milliers de jeunes qui ont retrouvé la foi grâce à elle. Ou, plus proche de nous, à une marche interreligieuse qui dynamise les jeunes pour s’engager dans leurs Églises ou Mosquées respectives… Chacun remplissant sa barque…
Oui le Seigneur veut rejoindre les attentes de bonheur et d’absolu de chaque homme !
Oui, le Seigneur a besoin, pour cela, de notre aide !
Oui, c’est avec nos frères d’autres Églises et même d’autres religions que nous pourrons recueillir la pêche miraculeuse que le Seigneur veut réaliser grâce à nous !
Sommes-nous prêts à répondre : « Me voici, envoie-moi ! » ?
« Me voici : envoie-moi ! »
7 février 2016, 5e Dimanche ordinaire, année C, Lc 5,1-11 /
« ‘Qui enverrai-je ? Qui sera mon messager ?’ Et j’ai répondu : ‘Me voici : envoie-moi !’ » (Is 6,8) Que ce soit au temps d’Isaïe, au temps des Apôtres, aujourd’hui ou à chaque génération, le Seigneur a besoin d’aide pour accomplir son dessein de bonheur pour l’humanité. Réentendons cet appel qui ne s’adresse pas qu’à des personnes ayant des vocations particulières mais à tous les humains et en particulier à tous les baptisés. De plus, en contemplant l’évangile de la mise en route de Simon-Pierre, de Jacques et de Jean, à la suite de Jésus, redécouvrons la dynamique de cet appel de tous les temps : une attente, une aide, une solidarité.
Une attente !
« La foule se pressait autour de lui pour écouter la parole de Dieu. » (Lc 5,1) Cette petite phrase qui peut paraître anodine est loin de l’être en réalité. Habituellement les évangiles nous parlent de la foule qui se presse autour de Jésus pour obtenir des miracles, des guérisons, des exorcismes ; mais ici Luc évoque un désir plus profond, celui d’entendre la Parole de Dieu. Sommes-nous conscients de cela ? C’est-à-dire, d’une part, que la Parole de Dieu est une Parole puissante, source de vie, qui relève, qui réconforte, qui redonne espérance et, d’autre part, que les hommes et les femmes de notre temps ont, au fond de leur cœur, soif d’entendre la Parole de Dieu. Éric-Emmanuel Schmitt, écrivain et dramaturge, raconte qu’un jour, alors qu’il était un jeune et brillant philosophe athée, il fit une marche dans le désert du Hoggar avec des amis et voilà qu’il se retrouva égaré et tout seul. Il s’enterra dans le sable pour passer la nuit froide : « Alors que j’aurais dû avoir peur, cette nuit de solitude sous la voûte étoilée a été extraordinaire. J’ai éprouvé le sentiment de l’Absolu et, avec la certitude qu’un Ordre, une intelligence, veille sur nous, et que, dans cet ordre, j’ai été créé, voulu. Et puis la même phrase occupait mes pensées : Tout est justifié. » De retour chez lui, il se mit à étudier les grandes religions à la recherche d’éclairage sur son expérience mystique et, finalement, il lut les quatre évangiles d’une traite et c’est là qu’il découvrit ce qu’il cherchait. La figure de Jésus Christ, homme-Dieu, illumina son attente et sa vie… Sommes-nous donc convaincus qu’au fond d’eux-mêmes, sans en avoir nécessairement conscience, nos proches, nos amis, toutes celles et tous ceux que nous croisons sur le chemin de la vie, ont soif de cette Parole qui illuminera leur vie, et que nous avons le devoir de leur offrir comme nous l’avons reçue ?
Une aide !
« Jésus monta dans une des barques, qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’éloigner un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait la foule. » (Lc 5,3) Notons d’abord que Jésus va demander à Simon une aide tout à fait à sa portée, à partir de ses compétences : Simon est pêcheur et sait manier une barque et Jésus le sollicite dans sa compétence, afin de pouvoir enseigner sans être écrasé par la foule. Cela devrait nous rassurer… Quand Jésus fait appel à nous, il ne nous demande pas d’abord des choses extraordinaires ou hors de nos compétences mais, nous connaissant bien, il fait appel à ce que nous sommes et à ce que nous savons faire pour l’aider à annoncer la Bonne Nouvelle du Salut. Un menuisier pourra offrir ses compétences pour le mobilier de l’Église, un enseignant pour s’engager pour la catéchèse, une dame à la retraite pourra offrir de son temps pour visiter les malades, etc… Demandons-nous : quelles sont nos compétences, de quoi est-ce que nous disposons en moyens, en temps, en talents et, enfin, comment pouvons-nous répondre à l’appel de Jésus qui a besoin de nos mains, de notre bouche, de nos pieds, de nos yeux et de notre cœur pour rejoindre l’attente des hommes d’aujourd’hui ? De la barque, il enseignait les foules, c’est-à-dire qu’à partir de ce que nous offrons au Seigneur comme compétences, il peut enseigner les foules. Et la barque, nous le savons, c’est aussi une figure de l’Église. Donc, plus précisément, c’est à partir de nos engagements individuels et collectifs, en tant que baptisés, membres de l’Église que Jésus peut enseigner les foules.
Une solidarité !
« Ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient. Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques… » (Lc 5, 7) Voici encore des détails forts intéressants. D’une part, en se rendant disponibles à Jésus, les disciples recueillent les fruits de leur labeur en abondance. D’autre part, ils se rendent compte qu’ils ne peuvent à eux seuls prendre en charge tout ce que le Seigneur fait surgir et ils font appel à une autre barque, c’est-à-dire à une autre Église. Puisque nous étions, il y a peu, dans la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, prenons conscience de cela : si nous travaillons chacun de notre côté, nous n’aurons que de piètres résultats, mais si nous nous mettons ensemble, si nous nous épaulons, si nous sommes solidaires, alors nous pourrons honorer la pêche abondante que le Seigneur veut nous offrir, et il y en aura pour tous, car chaque barque fut pleine au point de s’enfoncer… Je pense par exemple ici, une fois encore, à la communauté de Taizé et à ces milliers de jeunes qui ont retrouvé la foi grâce à elle. Ou, plus proche de nous, à une marche interreligieuse qui dynamise les jeunes pour s’engager dans leurs Églises ou Mosquées respectives… Chacun remplissant sa barque…
Oui le Seigneur veut rejoindre les attentes de bonheur et d’absolu de chaque homme !
Oui, le Seigneur a besoin, pour cela, de notre aide !
Oui, c’est avec nos frères d’autres Églises et même d’autres religions que nous pourrons recueillir la pêche miraculeuse que le Seigneur veut réaliser grâce à nous !
Sommes-nous prêts à répondre : « Me voici, envoie-moi ! » ?