14 mai 2017, 5e dimanche de Paques, Année A, Jn 14,1-12 /
Nous sommes tous à la recherche d’un sens à notre vie, à la recherche de bonheur et de plénitude, et bien, la Bonne Nouvelle de l’Évangile nous annonce que nous avons un but, un chemin et un guide pour atteindre nos aspirations profondes, n’est-ce pas formidable ? Le but c’est le Père, ou si vous préférez la vie en Dieu, le Royaume, le Paradis, la Vie éternelle, notre véritable Patrie… Le chemin c’est le Fils, Jésus Christ, qui nous a ouvert la voie et nous apprends à vivre… Le guide c’est l’Esprit Saint, qui nous garde sur ce chemin et nous donne la force de poursuivre la route…
Un but : le Père !
« Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurai-je dit : ‘Je pars vous préparer une place.’» (Jn 14,2) Notre véritable patrie, comme dirait saint Augustin, est en Dieu, le lieu de notre repos et de notre plénitude. Certes nous sommes habités par de multiples désirs, mais tous les grands spirituels nous disent que ces désirs convergent finalement vers un seul désir profond, le désir de Dieu, le désir de plénitude, le désir d’Amour ! Mais pour faire place à ce véritable désir encore faut-il savoir faire silence dans nos vies, sortir du cercle étourdissant des activités multiples, des responsabilités écrasantes, de la consommation effrénée… Et ceci sans avoir peur du silence, de se retrouver face à soi-même et face à Dieu… Saint Augustin en témoigne formidablement : « Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors, et c’est là que je te cherchais, et sur la grâce de ces choses que tu as faites, pauvre disgracié, je me ruais ! Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi ; elles me retenaient loin de toi, ces choses qui pourtant, si elles n’existaient pas en toi, n’existeraient pas. » (Confessions 10.27.38) Oui, nous avons tendances à courir vers de multiples satisfactions de nos désirs, mais ne croyez-vous pas que seul l’Auteur de toute chose, celui en qui nous-même et toute chose existe, peut véritablement nous combler ? Voilà donc notre véritable but, notre véritable plénitude : la vie en Dieu !
Un chemin : le Fils !
Après avoir identifié le but, comment l’atteindre ? « Pour aller où je vais, vous savez le chemin… Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. » (Jn 14,4.6) Voici une autre révélation essentielle : pour bien conduire sa vie, il ne s’agit pas d’observer des règles, des lois, des commandements, des dévotions, mais de vivre avec la plus grande intimité possible notre relation à Jésus Christ. Car le chemin c’est quelqu’un ! Transmettre la foi, ne consistera donc pas à transmettre des préceptes, des pratiques, des traditions, mais à conduire quelqu’un vers l’expérience de Jésus Christ… Comme, par exemple, lorsqu’on propose à des jeunes un séjour en monastère ou, dans une autre approche, une expérience de proximité avec les pauvres par le biais d’une communauté religieuse engagée dans ce type de service…. Les novices, dont j’ai la charge, rentrent de stages apostoliques (auprès d’enfants handicapés, de malades du sida, d’orphelins liés aux conséquences de cette épidémie, de lépreux et d’autres malades…). Et ils témoignent que l’essentiel qui leur a permis de tenir dans ces engagements difficiles, fut de faire l’expérience de la rencontre de Jésus Christ dans ces pauvres et ces petits… Une fois que l’on a fait une expérience forte de Jésus Christ alors on prend le goût de prendre ce chemin-là, de contempler sa vie et de vivre comme lui… Malheureusement, parfois on inverse le processus, en demandant d’imiter Jésus Christ, alors que cela n’a pas vraiment de sens pour qui n’a pas fait l’expérience intime de la présence du Christ dans sa vie.
Un guide : l’Esprit Saint !
« Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. » (Jn 16,13) Le Père, nous ne le voyons pas encore ; le Fils, il est retourné auprès du Père ; mais l’Esprit, lui, est notre compagnon de chaque jour… Je découvrais chez un auteur récemment la différence entre la carte et le guide. Bien souvent on se croit assez fort pour se débrouiller tout seul avec une carte, c’est-à-dire avec des règles et des lois, mais ,tout à coup, on perd pied et s’égare dans les maraiscages de la vie, alors l’Esprit vient à notre secours… Mais au lieu de s’en remettre dorénavant totalement à ce guide personnel, on préfère se référer encore et toujours à la carte : c’est-à-dire à nos habitudes, aux règles, aux commandements… Quand nous abandonnerons-nous totalement à ce guide personnel, qu’est l’Esprit de Dieu en nous ? Car non seulement il a la capacité de nous guider, lui qui connait le Père et le Fils c’est-à-dire le but et le chemin ; mais encore il nous donne ces dons pour avoir toute la nourriture nécessaire pour le chemin : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité, maîtrise de soi… Ces dons que nous avons reçus à notre baptême mais qui demeurent trop souvent enfouis en nous, étouffés par nos égarements et nos désirs contradictoires…
En ce temps de Pâques et bientôt d’Ascension et de Pentecôte,
Reprenons conscience du formidable chemin de vie que nous offre la foi chrétienne :
Un but : le Père ! Un chemin : le Fils ! Un guide : l’Esprit !
Malheureusement, parfois on inverse le processus, en demandant d’imiter Jésus Christ, alors que cela n’a pas vraiment de sens pour qui n’a pas fait l’expérience intime de la présence du Christ dans sa vie.
C’est spécial un tel énoncé ! Vers les plus démunis je rencontre le Christ dans ses pauvres et leur souffrance, donc j’imite Jésus, je fais l’expérience intime de la présence du Christ. Ça me paraît simultané ce processus. Que veut donc dire : on inverse le processus ? Imiter ? Faire comme lui, répéter ses agissements, nécessitent de le connaître évidemment mais la connaissance est un acte de raison non une « expérience intime » pour que l’imitation soit vraie . Donc celle-ci vient dans l’action vers le prochain ?
C’est mêlant, non ? Heureusement, dites-vous, il y a un guide ? Mais Lui, le paraclet, comment intégrer qu’Il est là chaque jour. Avoir la foi, ce n’est pas une sinécure ! C’est comme ce matin : encore un peu de temps vous ne me reverrez plus….encore un peu de temps vous me reverrez. Ma petite tête peut-elle comprendre la théologie ? Mais » encore Il nous donne ses dons ». Il me reste à réceptionner ! Puisque recevoir semble trop simple.