En cette semaine mondiale des missions, voici que je me retrouve du côté des missionnaires… À vrai dire, du côté de l’image que l’on a habituellement du missionnaire : le « père blanc » en Afrique. Mais étais-je moins missionnaire durant mes neuf années à Québec ou dans le travail de pastorale jeunesse à Cachan, à Strasbourg ou à Lille ? J’aurais tendance, non seulement à répondre par la négative, mais encore à affirmer que le lieu où je me suis confronté à la mission la plus difficile était certainement en France, auprès de jeunes évoluant dans une culture si éloignée de la « culture de l’Église ». Mon expérience m’incite donc à mesurer le degré de la mission en fonction de l’effort de sortie de soi que cela demande. Certes, il est vrai que se retrouver sur un autre continent demande un certain nombre de déplacements, mais franchement cette dimension est relativement négligeable comparée à l’énergie à fournir pour rejoindre une culture sécularisée. Bref, je suppose que vous voyez où je veux en venir : j’ai l’impression que vous – qui me lisez en Occident – êtes plus confrontés aux défis de la mission que moi-même dans une culture où Dieu est omniprésent et le catholicisme déjà bien implanté. Tout ceci demanderait bien des nuances, car nombre de valeurs évangéliques marquent fortement l’Occident, même si elles ne se réfèrent plus directement à Jésus Christ : tolérance, dignité de la personne, liberté de l’individu, solidarité, etc., tandis que des cultures traditionnellement croyantes véhiculent des images de Dieu et des rapports humains toujours plus à évangéliser.
Décidément, moi qui voulais sortir du cliché : « nous sommes tous missionnaire », m’y retrouve pleinement… Je vous souhaite donc une bonne mission dans vos milieux, et n’oubliez pas ces autres missionnaires au loin, confrontés eux aussi à l’annonce de l’Évangile, une annonce qui va de pair, ici comme chez vous, avec la mise en place d’une société plus juste, plus fraternelle, plus solidaire… mais avec des moyens non comparables cette fois-ci !
Petite chronique du quotidien !
L’eau courante est revenue depuis lundi matin, au neuvième jour de la pénurie… Il fallait garder l’espoir ! La deuxième session de récolte du maïs s’est bien passée et mon teint a pris quelques couleurs… Le menuisier du coin a enfin réussi à nous réaliser un jeu de dame chinoise et les novices ont pu découvrir ce divertissement hautement stratégique. Notre communauté de Ouagadougou vient de tenir son chapitre local dans l’enthousiasme de jeunes religieux fondateurs… Et le dernier pré-postulant – Thomas – a enfin rejoint la communauté de Komah ! Nous devions partir la semaine prochaine pour la première rencontre de l’inter-noviciat mais, apparemment, la session devra être reportée en raison de problèmes de calendrier, liés de loin à la venue du pape au Bénin dans quelques semaines… Ceci ne nous a pas empêchés d’entrer dans le vif du sujet avec une mini session, tenue au noviciat, sur la relecture de l’histoire de notre vie affective ! Si l’inter-noviciat est effectivement reporté, cela nous permettra d’avoir un peu de temps devant nous pour mettre en place les activités apostoliques !