Baptême du Seigneur, année C, Lc 3,15…22 /
Ne trouvez-vous pas étonnant, dans ce texte du baptême de Jésus, que, d’une part, l’évangéliste nous parle du ciel qui s’ouvre, d’une voix qui se fait entendre, de l’Esprit Saint qui prend forme de colombe pour descendre sur Jésus et que, d’autre part, il reste totalement silencieux sur d’éventuelles réactions de la foule à ces manifestations ? Pas un seul disciple de Jean Baptiste ne semble, ici, se tourner vers Jésus !… Scrutons donc de plus près ce manque de réaction. N’est-il pas le signe que l’identité du Christ demeurera toujours une identité non évidente qu’on ne peut découvrir ni par des manifestations grandioses, ni par des moyens collectifs, mais uniquement par une expérience personnelle fruit, en général, d’un long compagnonnage ? En ces temps de Nouvelle Évangélisation interrogeons nos pratiques…
Une scène mystérieuse
Nous avons ici le seul texte des évangiles qui nous présente une manifestation tangible de la Sainte Trinité –la voix du Père, la colombe de l’Esprit et le Fils se faisant baptiser– d’où les nombreuses représentations de cette scène dans l’iconographie chrétienne… Et pourtant, cette scène reste mystérieuse ! Regardons les différentes versions : chez Matthieu et Marc, on précise que c’est Jésus qui bénéficie de cette vision : « Et aussitôt, remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit comme une colombe descendre vers lui. » (Mc 1,10) ; chez Marc et chez Luc, la voix ne s’adresse qu’à Jésus : « et une voix vint des cieux: « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute ma faveur. » » (Mc 1,11) ; par contre chez Matthieu, la voix semble s’adresser au peuple : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé… » (Mt 3,17) ; enfin chez Jean, c’est Jean-Baptiste qui témoigne : « J’ai vu l’Esprit descendre, tel une colombe venant du ciel, et demeurer sur lui. » (Jn 1,32) Une fois de plus, nous prenons d’abord conscience que les évangiles sont des témoignages de foi qui veulent transmettre un message théologique et non pas des reportages scientifiques sur les évènements. La scène était-elle grandiose ou plutôt intime ? Une théophanie pour tous ou réservée à Jésus et éventuellement à Jean-Baptiste ? La logique de la narration, où Jésus, au seuil de sa vie publique, doit se décider sur son identité et sa façon de vivre sa mission (cf. les tentations au désert qui suivent ce texte) vont plutôt dans le sens d’une révélation intime… Ce qui pourrait expliquer le manque de réactions de la foule…
Des moyens collectifs ?
Par ailleurs, et toujours dans la logique de l’Évangile, Jésus n’impose jamais son identité par des manifestations grandioses visibles par tous. Pourquoi ? Tout simplement parce que reconnaître Jésus comme le Fils de Dieu implique une adhésion et un engagement personnels en toute liberté, une démarche de foi qui ne peut être forcée de l’extérieur. Jean Baptiste prépare le terrain avec des moyens collectifs : le peuple était venu auprès de lui… tous se demandaient si Jean n’était pas le Messie… Jean s’adressa alors à tous… tout le peuple se faisait baptiser… et cependant… aucun ne découvre l’identité de Jésus ! Ne faudra-t-il pas trois longues années aux apôtres pour découvrir l’identité de celui qu’ils côtoyèrent quotidiennement, et encore ce n’est qu’à la Pentecôte, grâce à la lumière de l’Esprit, qu’ils comprendront enfin.
Quelle évangélisation ?
Si l’on s’en tient aux récits des évangiles, seuls deux disciples de Jean Baptiste, dont André, sont devenus disciples de Jésus (Jn 2,35-39) ! Et les récits d’appel des premiers disciples nous montrent au contraire Jésus interpellant personnellement telle ou telle personne croisée sur sa route. La véritable évangélisation ne peut donc se faire par des moyens de masse, par le baptême de foules ou par la conversion d’un roi afin de convertir son peuple, comme on le fit naguère. Cela n’aboutit qu’à une « liturgisation » des foules et non pas à une évangélisation, obtenant ainsi éventuellement des foules pratiquantes et non des croyants qui auraient fait une expérience personnelle du Christ. Nous sommes aujourd’hui plus avertis et Benoît XVI et les Pères du Synode sur la nouvelle évangélisation formulent ainsi notre tâche : « L’Église ressent le devoir de s’asseoir aux côtés des hommes et des femmes de notre temps, pour rendre présent le Seigneur dans leur vie, afin qu’ils puissent le rencontrer, car lui seul est l’eau qui donne la vie véritable et éternelle. […]Conduire les hommes et les femmes de notre temps à Jésus, à la rencontre avec lui, est une urgence qui touche toutes les régions du monde. » (Extraits du Message du Synode au Peuple de Dieu n°1 et 2)
Cette scène du baptême de Jésus demeure donc mystérieuse,
Loin des apparentes manifestations grandioses décrites,
Elle évoque, une fois de plus, la nécessité d’une rencontre personnelle avec le Christ,
Avez-vous fait cette expérience ?
Avez-vous le désir de conduire d’autres personnes à cette rencontre salvatrice ?
Une identité non évidente !
Baptême du Seigneur, année C, Lc 3,15…22 /
Ne trouvez-vous pas étonnant, dans ce texte du baptême de Jésus, que, d’une part, l’évangéliste nous parle du ciel qui s’ouvre, d’une voix qui se fait entendre, de l’Esprit Saint qui prend forme de colombe pour descendre sur Jésus et que, d’autre part, il reste totalement silencieux sur d’éventuelles réactions de la foule à ces manifestations ? Pas un seul disciple de Jean Baptiste ne semble, ici, se tourner vers Jésus !… Scrutons donc de plus près ce manque de réaction. N’est-il pas le signe que l’identité du Christ demeurera toujours une identité non évidente qu’on ne peut découvrir ni par des manifestations grandioses, ni par des moyens collectifs, mais uniquement par une expérience personnelle fruit, en général, d’un long compagnonnage ? En ces temps de Nouvelle Évangélisation interrogeons nos pratiques…
Une scène mystérieuse
Nous avons ici le seul texte des évangiles qui nous présente une manifestation tangible de la Sainte Trinité –la voix du Père, la colombe de l’Esprit et le Fils se faisant baptiser– d’où les nombreuses représentations de cette scène dans l’iconographie chrétienne… Et pourtant, cette scène reste mystérieuse ! Regardons les différentes versions : chez Matthieu et Marc, on précise que c’est Jésus qui bénéficie de cette vision : « Et aussitôt, remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit comme une colombe descendre vers lui. » (Mc 1,10) ; chez Marc et chez Luc, la voix ne s’adresse qu’à Jésus : « et une voix vint des cieux: « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute ma faveur. » » (Mc 1,11) ; par contre chez Matthieu, la voix semble s’adresser au peuple : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé… » (Mt 3,17) ; enfin chez Jean, c’est Jean-Baptiste qui témoigne : « J’ai vu l’Esprit descendre, tel une colombe venant du ciel, et demeurer sur lui. » (Jn 1,32) Une fois de plus, nous prenons d’abord conscience que les évangiles sont des témoignages de foi qui veulent transmettre un message théologique et non pas des reportages scientifiques sur les évènements. La scène était-elle grandiose ou plutôt intime ? Une théophanie pour tous ou réservée à Jésus et éventuellement à Jean-Baptiste ? La logique de la narration, où Jésus, au seuil de sa vie publique, doit se décider sur son identité et sa façon de vivre sa mission (cf. les tentations au désert qui suivent ce texte) vont plutôt dans le sens d’une révélation intime… Ce qui pourrait expliquer le manque de réactions de la foule…
Des moyens collectifs ?
Par ailleurs, et toujours dans la logique de l’Évangile, Jésus n’impose jamais son identité par des manifestations grandioses visibles par tous. Pourquoi ? Tout simplement parce que reconnaître Jésus comme le Fils de Dieu implique une adhésion et un engagement personnels en toute liberté, une démarche de foi qui ne peut être forcée de l’extérieur. Jean Baptiste prépare le terrain avec des moyens collectifs : le peuple était venu auprès de lui… tous se demandaient si Jean n’était pas le Messie… Jean s’adressa alors à tous… tout le peuple se faisait baptiser… et cependant… aucun ne découvre l’identité de Jésus ! Ne faudra-t-il pas trois longues années aux apôtres pour découvrir l’identité de celui qu’ils côtoyèrent quotidiennement, et encore ce n’est qu’à la Pentecôte, grâce à la lumière de l’Esprit, qu’ils comprendront enfin.
Quelle évangélisation ?
Si l’on s’en tient aux récits des évangiles, seuls deux disciples de Jean Baptiste, dont André, sont devenus disciples de Jésus (Jn 2,35-39) ! Et les récits d’appel des premiers disciples nous montrent au contraire Jésus interpellant personnellement telle ou telle personne croisée sur sa route. La véritable évangélisation ne peut donc se faire par des moyens de masse, par le baptême de foules ou par la conversion d’un roi afin de convertir son peuple, comme on le fit naguère. Cela n’aboutit qu’à une « liturgisation » des foules et non pas à une évangélisation, obtenant ainsi éventuellement des foules pratiquantes et non des croyants qui auraient fait une expérience personnelle du Christ. Nous sommes aujourd’hui plus avertis et Benoît XVI et les Pères du Synode sur la nouvelle évangélisation formulent ainsi notre tâche : « L’Église ressent le devoir de s’asseoir aux côtés des hommes et des femmes de notre temps, pour rendre présent le Seigneur dans leur vie, afin qu’ils puissent le rencontrer, car lui seul est l’eau qui donne la vie véritable et éternelle. […]Conduire les hommes et les femmes de notre temps à Jésus, à la rencontre avec lui, est une urgence qui touche toutes les régions du monde. » (Extraits du Message du Synode au Peuple de Dieu n°1 et 2)
Cette scène du baptême de Jésus demeure donc mystérieuse,
Loin des apparentes manifestations grandioses décrites,
Elle évoque, une fois de plus, la nécessité d’une rencontre personnelle avec le Christ,
Avez-vous fait cette expérience ?
Avez-vous le désir de conduire d’autres personnes à cette rencontre salvatrice ?