22 août 2010, 21° dimanche C, Lc 13,22-30 /
Comme dans l’évangile de ce jour, nous nous posons parfois la question de savoir qui sera sauvé, combien le seront et si nous ferons partie des élus ? Qu’en est-il du salut de ceux qui ne connaissent pas le Christ ? etc… Jésus nous invite à passer de spéculations théoriques : « N’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? » (Lc 13,23) à une éthique personnelle de vie : « Efforcez vous d’entrer par la porte étroite ! » (Lc 13,24) Une porte étroite… Une cohérence de vie… Une relation vivante…
Une porte étroite…
Le contexte de notre passage d’évangile est important. Jésus, c’est-à-dire Dieu fait homme, vient à la rencontre de l’humanité, en prenant chair dans le peuple juif, le peuple élu, le peuple préparé à l’accueil du vrai Dieu. Or, nous le savons, un certain nombre de juifs suivra le Christ mais un grand nombre ne le reconnaîtra pas comme Sauveur. Alors face aux questions liées au salut, à longueur d’Evangile, le Christ proclame que l’enjeu n’est pas de se conformer à la Loi ou de se conforter dans son appartenance au peuple élu, mais qu’il s’agit de l’accueillir Lui-même, de marcher à sa suite puisqu’il est l’unique porte, l’unique chemin, l’unique pasteur pour accéder à la vie en Dieu. Nous imaginons mal, l’aspect révolutionnaire de cette affirmation au sein du judaïsme ! Mais aujourd’hui encore cela fait scandale, comment les chrétiens osent-ils affirmer qu’eux seuls détiennent la vérité et la porte du salut ? En fait, il faut être bien précis dans nos prétentions… nous ne prétendons pas détenir la vérité ni les clefs du salut mais nous prétendons que le Christ est l’unique vérité et l’unique porte du salut. Or c’est justement cette unicité du Christ qui fonde son universalité ! Le Christ ne fait pas nombre parmi les sages de ce monde, ou les fondateurs de religions… Il est le lieu, la personne de la Trinité, en qui Dieu ouvre sa Vie à l’humanité. Ainsi, quelles que soient son appartenance, sa religion, sa non-religion, l’accès à la Vie en Dieu ne peut se faire que par le Christ. L’unique porte…
Une cohérence de Vie…
Pour entrer par cette porte étroite, les chrétiens sont logés, quasiment, à la même enseigne que tous les autres. Ce n’est pas notre titre de chrétien, notre baptême, notre appartenance ecclésiale, qui nous donnent automatiquement accès à la Vie en Dieu. C’est notre disponibilité à vivre de la Vie du Christ, à vivre sous la mouvance de son Esprit, à vivre de sa Grâce (c’est-à-dire du don gratuit de la Vie de Dieu) qui nous fait entrer dès maintenant, et pour l’éternité, dans la Vie de Dieu. Concrètement cela signifie que ce ne sont ni nos titres, ni nos œuvres qui nous obtiennent le salut mais, la qualité de notre vie, de nos actes, de nos relations atteste, ou non, que l’Esprit du Christ irrigue toutes les dimensions de notre vie. La cohérence de notre vie quotidienne avec le nom de « chrétien » que nous prétendons porter, contresigne notre adhésion au Christ. En tant que chrétiens, nous bénéficions donc de cette connaissance de l’Évangile et de la grâce des sacrements, mais ces « outils », ces « moyens », ne dispensent pas de l’effort nécessaire pour entrer par la porte étroite, de l’effort nécessaire pour une cohérence de vie. Ces remarques sont importantes dans notre prétention à affirmer que le Christ est l’unique porte du Salut. En effet, toute personne peut vivre de la Vie du Christ, peut vivre en cohérence avec l’amour de Dieu et du prochain, même si elle ne connaît pas le nom du Christ : « On viendra du nord et du midi prendre place au festin dans le Royaume de Dieu ! » (Lc 13,29)
Une relation vivante…
C’est certainement très bien de connaître le nom du Christ, mais c’est encore mieux d’être connu de Lui : « Je ne sais pas d’où vous êtes (« Je ne vous ai jamais connu » chez Matthieu 7,23). Eloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal. » (Lc 13,27) En fait il y a une connaissance du Christ qui n’en est pas vraiment une, comme lorsqu’on dit de quelqu’un que c’est une connaissance, cela veut dire qu’on se connaît de loin… Comme on dit, également, de quelqu’un qu’on le connaît de nom, c’est-à-dire par ouï-dire… Or, on le sait bien, la connaissance, au sens biblique, implique une connaissance intime. Luc dénonce cette fausse connaissance de Dieu chez ceux qui n’ont pas reconnu le Christ et l’on pourrait dénoncer aujourd’hui cette fausse connaissance du Christ chez ceux qui le connaissent de nom, mais qui ne prennent jamais le temps de venir le rencontrer dans la prière, dans la vie ecclésiale, dans le visage des humains en attente de fraternité. Si nous tissons, au contraire, une relation vivante avec le Christ, il nous reconnaîtra au temps du Salut… Et nous serons peut-être étonnés de ceux et celles qu’il reconnaîtra alors que nous les pensions loin de lui…
Oserons-nous proclamer à travers une vie cohérente que le Christ est La porte étroite ?
Et que c’est pourtant là que se fonde l’universalité du Salut ?
Un salut universel ?
22 août 2010, 21° dimanche C, Lc 13,22-30 /
Comme dans l’évangile de ce jour, nous nous posons parfois la question de savoir qui sera sauvé, combien le seront et si nous ferons partie des élus ? Qu’en est-il du salut de ceux qui ne connaissent pas le Christ ? etc… Jésus nous invite à passer de spéculations théoriques : « N’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? » (Lc 13,23) à une éthique personnelle de vie : « Efforcez vous d’entrer par la porte étroite ! » (Lc 13,24) Une porte étroite… Une cohérence de vie… Une relation vivante…
Une porte étroite…
Le contexte de notre passage d’évangile est important. Jésus, c’est-à-dire Dieu fait homme, vient à la rencontre de l’humanité, en prenant chair dans le peuple juif, le peuple élu, le peuple préparé à l’accueil du vrai Dieu. Or, nous le savons, un certain nombre de juifs suivra le Christ mais un grand nombre ne le reconnaîtra pas comme Sauveur. Alors face aux questions liées au salut, à longueur d’Evangile, le Christ proclame que l’enjeu n’est pas de se conformer à la Loi ou de se conforter dans son appartenance au peuple élu, mais qu’il s’agit de l’accueillir Lui-même, de marcher à sa suite puisqu’il est l’unique porte, l’unique chemin, l’unique pasteur pour accéder à la vie en Dieu. Nous imaginons mal, l’aspect révolutionnaire de cette affirmation au sein du judaïsme ! Mais aujourd’hui encore cela fait scandale, comment les chrétiens osent-ils affirmer qu’eux seuls détiennent la vérité et la porte du salut ? En fait, il faut être bien précis dans nos prétentions… nous ne prétendons pas détenir la vérité ni les clefs du salut mais nous prétendons que le Christ est l’unique vérité et l’unique porte du salut. Or c’est justement cette unicité du Christ qui fonde son universalité ! Le Christ ne fait pas nombre parmi les sages de ce monde, ou les fondateurs de religions… Il est le lieu, la personne de la Trinité, en qui Dieu ouvre sa Vie à l’humanité. Ainsi, quelles que soient son appartenance, sa religion, sa non-religion, l’accès à la Vie en Dieu ne peut se faire que par le Christ. L’unique porte…
Une cohérence de Vie…
Pour entrer par cette porte étroite, les chrétiens sont logés, quasiment, à la même enseigne que tous les autres. Ce n’est pas notre titre de chrétien, notre baptême, notre appartenance ecclésiale, qui nous donnent automatiquement accès à la Vie en Dieu. C’est notre disponibilité à vivre de la Vie du Christ, à vivre sous la mouvance de son Esprit, à vivre de sa Grâce (c’est-à-dire du don gratuit de la Vie de Dieu) qui nous fait entrer dès maintenant, et pour l’éternité, dans la Vie de Dieu. Concrètement cela signifie que ce ne sont ni nos titres, ni nos œuvres qui nous obtiennent le salut mais, la qualité de notre vie, de nos actes, de nos relations atteste, ou non, que l’Esprit du Christ irrigue toutes les dimensions de notre vie. La cohérence de notre vie quotidienne avec le nom de « chrétien » que nous prétendons porter, contresigne notre adhésion au Christ. En tant que chrétiens, nous bénéficions donc de cette connaissance de l’Évangile et de la grâce des sacrements, mais ces « outils », ces « moyens », ne dispensent pas de l’effort nécessaire pour entrer par la porte étroite, de l’effort nécessaire pour une cohérence de vie. Ces remarques sont importantes dans notre prétention à affirmer que le Christ est l’unique porte du Salut. En effet, toute personne peut vivre de la Vie du Christ, peut vivre en cohérence avec l’amour de Dieu et du prochain, même si elle ne connaît pas le nom du Christ : « On viendra du nord et du midi prendre place au festin dans le Royaume de Dieu ! » (Lc 13,29)
Une relation vivante…
C’est certainement très bien de connaître le nom du Christ, mais c’est encore mieux d’être connu de Lui : « Je ne sais pas d’où vous êtes (« Je ne vous ai jamais connu » chez Matthieu 7,23). Eloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal. » (Lc 13,27) En fait il y a une connaissance du Christ qui n’en est pas vraiment une, comme lorsqu’on dit de quelqu’un que c’est une connaissance, cela veut dire qu’on se connaît de loin… Comme on dit, également, de quelqu’un qu’on le connaît de nom, c’est-à-dire par ouï-dire… Or, on le sait bien, la connaissance, au sens biblique, implique une connaissance intime. Luc dénonce cette fausse connaissance de Dieu chez ceux qui n’ont pas reconnu le Christ et l’on pourrait dénoncer aujourd’hui cette fausse connaissance du Christ chez ceux qui le connaissent de nom, mais qui ne prennent jamais le temps de venir le rencontrer dans la prière, dans la vie ecclésiale, dans le visage des humains en attente de fraternité. Si nous tissons, au contraire, une relation vivante avec le Christ, il nous reconnaîtra au temps du Salut… Et nous serons peut-être étonnés de ceux et celles qu’il reconnaîtra alors que nous les pensions loin de lui…
Oserons-nous proclamer à travers une vie cohérente que le Christ est La porte étroite ?
Et que c’est pourtant là que se fonde l’universalité du Salut ?