Comment vous faire partager quelques éléments de mon quotidien ici ? Hier, 29°, ciel couvert mais un peu de vent, la journée est très agréable, je ne sais pas si les degrés sont moins forts ici ou si on s’habitue… Ce matin 25° presque frais… Le samedi permet une grâce matinée : lever 6h15 au lieu de 5h30 ! Chez les voisins, là où donne ma fenêtre, le réveil est plutôt vers 4h45… Peut-être que de décrire les sons alentours vous donnerait une petite idée. 4h45 c’est l’appel à la prière de nos frères musulmans, et tout de suite des bruits de seaux que l’on remplit chez les voisins. Assez rapidement les coqs et autres chèvres se mettent de la partie. La mère chèvre appelle souvent son petit avec insistance… Vers 6h c’est le clocher de la cathédrale qui sonne l’angélus… Deux routes assez passantes, encadre le quartier, et les camions qui peinent dans la côte sont parfois bruyants, surtout la nuit. Les « Z » bien sûr, vrombissent dès le petit matin : ce sont les motos privées ou taxi, le moyen de déplacement le plus répandu en ville. Plus tard dans la journée, le jeu des enfants du voisinage prend le relais, ils semblent bien profiter de leur innocence ! À toute heure de la journée, surtout en matinée ou en soirée, c’est le groupe de prière évangélique du coin qui s’en donne à cœur joie : chants d’exaltation, mais aussi cris d’exorcismes et de combats contre le diable !!! Bien sûr un chantier proche ne manque pas de nous bercer de coups de marteaux répondant à la scierie voisine qui ne cesse de débiter ses planches. Ce matin, nous avons eu droit à un spécial de la part des voisins : pendant une heure et demie la même chanson en boucle, style reggae, sur… le divorce… « Le choix que j’ai fait n’a pas marché… les femmes belles sont toujours le jeu d’autres hommes… je n’avais pas compris les belles parole de l’Évangile… Il faut être prêt à l’humilité et au pardon… » (Résumé en gros) Je crains que le couple voisin aie quelques difficultés. Finalement vers 7h45 c’est le bruit du pilon qui a prit le relais…
Quand je vous disais que l’Afrique déborde d’énergie ! Je crains de regretter ces bruits quand nous serons installés en dehors de la ville dans notre nouveau « monastère » !
On pourrait ici paraphraser Jean de La Fontaine (encore !) et dire « Poésie, poésie quand tu nous tiens… ! » Quelle magnifique description des lieux, et des us et coutumes, de la vie ordinaire de chez vous, P. Benoît ! On rit beaucoup, on s’impatiente (moi, en tout cas), on tremble un petit peu aussi (moi, en tout cas) ! Mais surtout, on a l’impression d’être là-bas, dans votre Togo ! Bravo et merci !