« Nous n’avons pas le choix de vivre ce qui nous est donné de vivre, mais nous avons le choix de lui donner un sens ! » C’est dans la logique de cette réflexion que les novices ont vécu la désormais traditionnelle session de relecture de son histoire affective : relecture d’abord de l’histoire de ses liens familiaux, en construisant son « arbre généalogique » pour y faire apparaître les relations bonnes, très bonnes, conflictuelles, très conflictuelles ou neutres, puis réalisation, dans un second temps, d’un poster illustrant les évènements, les personnes, les lieux marquants de notre histoire.
Il s’agit de pouvoir mieux se connaître, de pouvoir identifier ce qui fait notre force mais aussi les blessures qui nous habitent… Et surtout de pouvoir consentir à notre vie ! Car finalement autant l’amour reçu que les blessures dont nous avons souffert, constituent ce que nous sommes aujourd’hui. Si notre vie avait été lisse et sans accrocs, nous ne nous serions pas construits tels que nous sommes, et nous aurions certainement une personnalité insipide et sans saveur… Mais toutes les défenses que nous avons dû mettre en place, tous les combats que nous avons dû mener, toutes les fragilités que nous portons en nous, ont forgé ce que nous sommes aujourd’hui, ont fait de nous des êtres sensibles, fragiles et forts, des êtres capables d’amour.
On peut alors, si l’on a intégré cela, entrer dans une véritable démarche de consentement à ce que fut notre vie ! Ce qui implique aussi, habituellement, de pardonner aux personnes qui nous ont blessés ou mal aimés, de pardonner à notre vie et finalement de nous pardonner nous-mêmes… Pardonner, c’est choisir la vie !
Et puis, dans une approche plus évangélique, n’est-ce pas cette fragilité qui permet au Seigneur de nous rejoindre ? Si nous étions des sphères parfaites et sans faille, le Seigneur n’aurait aucune porte d’entrée dans notre vie, à la manière des pharisiens de l’évangile qui mettent leur espérance dans l’observance parfaite de la loi « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : ‘Nous voyons !’ votre péché demeure. » (Jn 9, 41), mais au contraire ce sont tous les blessés de la vie que le Seigneur pourra rejoindre : les malades, les aveugles, les pécheurs etc. Le Seigneur ne vient donc pas nous rejoindre malgré nos fragilités et notre péché, mais justement grâce à nos fragilités et notre péché…
Avez-vous déjà eu l’occasion de relire ainsi votre vie, et de l’exposer à l’amour du Seigneur ? Cela ne demande pas beaucoup de moyens mais certainement une oreille attentive…