Des livres à portée de main…

 

Nous avons la chance en communauté d’avoir des bibliothèques bien fournies, même ici au Togo grâce à de généreux bienfaiteurs… La difficulté consiste, en fait, à faire le bon choix ou à prendre son courage à deux mains pour aborder des livres « qu’il faudrait lire », mais qui ne nous séduisent pas d’emblée… La semaine plus calme qu’il m’a été donné de vivre fut justement l’occasion de quelques découvertes : j’avais lu plusieurs ouvrages de Bernard Werber, mais pas encore son best-seller Les Fourmis, c’est maintenant chose faite. Dans le contexte de notre maison entourée de termitières hautes de plusieurs mètres et de fourmis de tout acabit, y compris les fameuses fourmis magnans, la lecture était saisissante d’actualité. D’un tout autre ordre, l’ouvrage de Simon-Pierre Arnold (moine bénédictin, simonpierred’origine belge, vivant au Pérou depuis de nombreuses années), sur la vie religieuse[1], fut souvent cité dans mon parcours, mais je n’avais pas encore eu l’occasion de le lire. J’y découvre de belles convictions rejoignant fortement les miennes, en voici quelques exemples :

« Dans la vie religieuse, nombreuse sont les expressions qui traduisent ou valorisent une peur de soi-même, la crainte de l’initiative et de la décision personnelles. Rien n’est plus contraire à l’esprit de refondation [de la vie religieuse]. » (p.18)

« L’autoritarisme et la rigidité de bon nombre de modes de gouvernement ont pour conséquence la timidité, la soumission et l’angoisse avec lesquelles se vit une obéissance mal comprise, dans des catégories de peur. » (p.20)

« Je suis de plus en plus convaincu que ce n’est pas dans la sainteté, au sens ascétique du mot, ni dans la mission, comprise comme expression du dévouement généreux de tout l’être, que réside le défi principal de la vie religieuse, mais bien dans la quête de Dieu et le cheminement en sa présence. » (p.42)

« Il n’y aurait donc, dans la perspective de la refondation, qu’un seul vœu : la tâche de la conversion permanente, selon les critères du Royaume, pour revenir ainsi, par les chemins de l’obéissance, avec l’obstination persévérante de l’amour, à Celui dont l’éloignement, du fait de notre désobéissance, nous est insupportable. Quelle différence qualitative entre l’autosuffisance mortelle de « l’état » de perfection religieuse et la tâche de conversion permanente à laquelle nous nous consacrons par les vœux ! » (p.45)

Et vous, quels sont les beaux livres à portée de main que vous saisissez, ou ressaisissez, en ce temps de vacances ?


La vie par ici

Les novices étaient cette semaine en retraite afin de se préparer aux premiers vœux… Durant ce temps, le noviciat poursuit ses travaux champêtres : récolte des arachides, sarclage du maïs, semi d’haricots…

La 5ème édition des voyages d’intégration africaine est passée par Sokodé du 1er au 5 août, avant de se rendre à Lomé jusqu’au 12 ou 13 août. En voici quelques échos, par les participants eux-mêmes : voyage d'intégration

SYNTHESE DE LA JOURNEE DU 02 AOUT 2013

La cinquième édition des voyages d’intégration africaine a démarré le 1er Aout avec l’arrivée des différentes délégations dans la ville de Sokodé, première étape du voyage. Les participants ont été hébergés à l’OCDI (Organisation Catholique pour le Développement Intégral).

En ce qui concerne précisément la journée du vendredi 02 aout, elle a débuté avec le réveil à 6h30 et le petit déjeuner à 7h30. Les activités proprement dites ont commencé à 9h avec l’installation des commissions. Au total sept commissions ont été mises en place. Il s’agit de :

– La commission secrétariat et communication

– La commission santé

– La commission comptabilité et finance

– La commission animation et divertissement

– La commission restauration

– La commission hébergement

– La commission matériel et sécurité

Après l’installation, il y eut la présentation générale des participants. Période qui nous a permis de mieux nous connaître les uns et les autres. La présentation a laissé place à la lecture et à l’amendement du programme du voyage. La matinée à pris fin autour de 12h40 avec le déjeuner.

L’après-midi de cette journée a été consacré à la première communication portant sur le thème « Valeurs de la tradition africaine et formation de la jeunesse à la citoyenneté ». La thématique a été développée par Mme BOYODE/NOMBRE Marie-Thérèse, Parajuriste, responsable de la Commission Justice et Paix du diocèse de SOKODE et Membre de la commission santé de l’OCDI.

Articulée en trois grands points, cette communication a permis aux participants de bénéficier d’éléments de réflexions. Du premier point sur la vie spirituelle africaine, l’on retient que la religion a été un moyen d’intégration des peuples africains et qu’également, l’homme ne nait pas homme, il le devient. De plus, on ne nait pas africain, on le devient.

Quant au deuxième point sur l’Afrique moderne et la nécessité d’une éducation citoyenne des jeunes, elle a fait ressortir que la jeunesse est victime d’une civilisation libertine. Elle doit par conséquent prendre ses responsabilités pour participer et vaincre le sentiment d’impuissance, renoncer à l’attitude passive tout en condamnant toute forme de violence.

Après cette intervention de Mme BOYODE, s’en est suivie une série de questions et de préoccupations auxquelles elle a apporté des réponses. Le Père Jean- Paul SAGADOU a apporté sa contribution à l’intervention de Mme BOYODE par des conseils pratiques à l’endroit des jeunes, avant de terminer par une visite guidée du centre culturel Saint Augustin qui a accueilli la conférence.

Les participants ont rejoint le site d’hébergement à la marche sur une distance d’environ 5 km. Après le repas pris à 20h, les participants ont suivi deux films sur les précédents voyages du Benin (2010) et du Mali (2011).

La commission Secrétariat et communication

 


 

[1] Simon-Pierre ARNOLD, Au risque de Jésus-Christ, une relecture des vœux, Editions Lessius, 2007, Bruxelles, 144 p.

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3 réponses à Des livres à portée de main…

  1. Thérèse L.-Vézina dit :

    Des livres à portée de main … en vacances :

    1- « Eichmann à Jérusalem : rapport sur la banalisation »
    Hannah Arendt (1963)

    2- « Les désorientés » : roman
    Amin Maalouf (2012)

    • Monique dit :

      Excellentes suggestions, je confirme ! Je suis contente que Madame Vézina attire notre attention sur ces lectures. Jointes au beau film vu en salle dernièrement, « Hannah Arendt », elles donnent à penser !

  2. Monique dit :

    La semaine dernière, c’est mon ordinateur qui a pris des vacances – il a le chic de me faire ça chaque fois que mon technicien est hors de portée… parce qu’il est en vacances : vacances de Noël, vacances scolaires d’été et vacances de « la relâche » d’octobre et de mars. Comme un sort qui me tombe dessus inexorablement. Mais au fond, ces vacances forcées sont, vous avez raison, P. Benoît, l’occasion de nous régaler de lectures. S’il n’y avait le stress qui nous saisit quand on nous enlève notre ordinateur, ce serait le paradis ! Mais y a le f… stress…

    Merci encore de garder l’énergie de nous écrire chaque semaine et de garder solide le contenu de vos écrits, même en temps de vacances ; enfin des vacances qui ne sont pas pour vous, ou à peine, à ce qu’il semble…. Il est bon de savoir que les lectures de vos brèves vacances vous ont réjoui et cette phrase de vous : « J’y découvre de belles convictions rejoignant fortement les miennes » nous réjouit à notre tour. Il n’y a, dit-on, que le bien commun qui lie des gens, et la lecture est un bien commun, les idées sont un bien commun, les belles convictions, les idéaux sont un bien commun. Pour paraphraser le pape François : les idées, les belles convictions, les idéaux, sont une sorte de « lieu où les hommes peuvent habiter ensemble » (Lumen Fidei, § 50) ; en eux, « nous apprenons à voir la réalité avec les yeux de l’autre » (§ 47). Il est important, dit François, de « sortir du désert du « moi » autoréférentiel » (§ 46). D’où l’on comprend que partager nos lectures, convictions et autres idées et idéaux « ne consiste pas tant à donner son assentiment à un ensemble de vérités abstraites » (§ 45) que chacun aurait le loisir de partager ou de refuser, mais de nous rendre compte que sans ce partage librement et consciemment accepté… les vacances n’ont pas de sens ! ! Tout simplement. Car se sentir en vacances quand on a négligemment pris le parti de ne pas se soucier du bien commun, c’est pure illusion, il me semble. Pourrait-on aller jusqu’à le dire ? on croira que j’exagère encore mais je rappelle ici tout simplement qu’Héraclite avait peut-être raison de dire que c’est « dormir tout éveillé ». Votre question « Et vous, quels sont les beaux livres à portée de main que vous saisissez, ou ressaisissez, en ce temps de vacances ? » est plus que parler pour parler ; elle dit . « Hé ! êtes-vous toujours là avec moi ? »

    Par ailleurs, et tout à fait dans une autre ligne : Grand merci pour le montage vacances aux accents de la Joconde détendue ! C’est génial ! ! C’est vous qui avez trafiqué ainsi l’illustre tableau ? Si c’est vous, alors, Benoît, vous êtes aussi iconoclaste que moi ! ! Mais vous n’êtes pas iconoclaste (!), tout le monde sait cela ; donc… ? !

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