Trouver la paix et la sérénité…

2 février 2014, Présentation du Seigneur au Temple,  Lc 2,22-40 /

« Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s’en aller dans la paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples : lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d’Israël ton peuple. » (Lc 2,29-32) Ce cri de foi, ce cri de joie, ce cri d’espérance de Syméon ne vous interpelle-t-il pas ? Dans la vie religieuse, nous le reprenons chaque soir à l’office des Complies, une façon de remettre notre nuit, notre vie, notre avenir, notre mort entre les mains de Dieu. Cela vaut la peine de nous arrêter sur ces quelques mots de Syméon : Que désirons-nous profondément ? Qu’est-ce qui peut nous donner la paix et la sérénité ? Notre cœur est-il en quête du bonheur –du salut– pour tous les peuples ?

Quel est notre désir profond ?

Je suis toujours surpris par l’unanimité des commentateurs de ce texte à nous parler du vieillard Syméon ! Or, nulle part dans l’évangile, on ne parle de l’âge de cet homme ! Un peu plus loin, au contraire, on précise que la prophétesse Anne avait atteint 84 ans… Est-ce la raison pour laquelle certains nous parlent des deux vieillards ? Ou en raison du fait que cet homme, qui « attendait la Consolation d’Israël », se dit maintenant prêt à mourir ? Le texte me semble encore plus impressionnant, si cet homme reconnaît avoir trouvé la paix et être prêt à mourir alors qu’il est peut-être encore jeune !… On sent que Syméon était tout tendu vers l’attente du Messie, l’attente du Sauveur, non seulement pour la « Gloire d’Israël », mais aussi, pour toutes « les nations païennes » ! Et c’est donc ce désir ardent qui va lui permettre de trouver la paix à la simple vision du Messie. Aussi interrogeons-nous : quel est notre désir profond ? Qu’est-ce qui pourra nous apporter la paix et la sérénité ?

Qu’est-ce qui peut nous donner la paix et la sérénité ?

Je me souviens d’une expérience de jeunesse, où j’avais fait l’expérience de la mort d’un proche qui, au-delà de la peine de la séparation, fut également une expérience d’une paix profonde, indicible, mais de l’ordre de cette conviction : « Puisque le Christ a vaincu le mal et la mort, plus aucun mal, plus aucune souffrance, ni même la mort n’a le dernier mot… Ainsi tous nos maux ici-bas ne sont que des vagues en surface qui n’entament pas la paix, la sérénité du courant profond qui anime nos vies. Avec la conviction de retrouver un jour cet ami disparu. » Je me rappelle, également, lors de ma courte expérience dans un service de soins palliatifs, de certaines personnes en fin de vie qui envisageaient leur départ soit avec révolte, soit avec sérénité… Ces dispositions étaient en partie liées à la foi du mourant, à son espérance mais dépendaient aussi de la sérénité dans ses relations avec ses proches, des conflits résolus ou non, des réconciliations vécues ou en attentes… Syméon, habité par l’Esprit, vivait son attente avec espérance, mais aussi peut-être avec des périodes de doutes, or, en contemplant le Messie, ses doutes disparaissent, son espérance devient sereine, et il est prêt à partir… N’est-ce pas une invitation à contempler sans cesse le visage du Christ, à nous laisser revêtir par l’Esprit, pour d’une part revisiter nos relations ici-bas afin de vivre les réconciliations nécessaires et d’autre part raviver notre espérance en la Résurrection vainqueur de tout mal et de toute mort ? Et ainsi envisager avec sérénité notre mort ?…

Notre désir est-il pour tous les peuples ?

Une troisième dimension est présente dans ce cantique de Syméon… Sa sérénité ne vient pas seulement d’une espérance raffermie pour son avenir personnel, ou celui de son peuple, mais de l’assurance d’un salut pour « tous les peuples », pour « toutes les nations païennes ». Au-delà de nos propres angoisses existentielles, nous touchons-là un autre point qui peut déstabiliser notre sérénité. Il s’agit de nos questionnements sur le sens de la vie, sur le bonheur possible pour tous, sur notre désir de fraternité universelle qui est mis à mal par les conflits, les guerres, les divisions… Et finalement du sentiment plus ou moins conscient que l’on ne peut faire son bonheur seul, en sachant des frères humains dans le malheur. Au contraire, le bonheur de Syméon est plénier, car il sait que le bonheur est maintenant possible et en marche, pour lui, pour ses proches (son peuple) et pour tous (tous les peuples) ! Sommes-nous également en quête de ce bonheur universel ?

Voici donc ce que nous fêtons dans cette fête de la présentation de Jésus au Temple :

Une explicitation des conséquences de la naissance du Messie…

Nos désirs profonds peuvent trouver en Lui leur « consolation »…

Une paix et une sérénité profonde peuvent désormais nous habiter…

Car le Salut –le Bonheur– est en marche pour moi, pour mes proches et pour tous !

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