25 septembre 2011, 26ème dimanche A, Mt 21,28-32 /
Nous sommes tous pécheurs et Dieu le sait bien ! Nous avons en nous une réticence spontanée, voire une incapacité, à vivre selon l’Évangile… D’une certaine manière le problème ne se situe pas là, mais bien dans notre attitude par rapport à notre péché : Croyons-nous que Jésus nous en a délivrés ? Croyons-nous que nous sommes aimés en tant que pécheurs ? Sommes-nous capable de reconnaître notre péché ? Osons-nous regarder en arrière nos gestes et nos paroles pour éventuellement nous en repentir et reprendre sans cesse le chemin dela Vie ?
Une réticence spontanée…
« Mon enfant, va travailler aujourd’hui à ma vigne. » Le premier répondit : « Je ne veux pas. » La réponse du second fut : « Oui, Seigneur ! »… et il n’y alla pas. (cf. Mt 21,29) Nous avons, ici, deux formes de cette réticence spontanée à répondre à l’appel de l’Évangile : soit notre volonté se cabre lorsqu’il s’agit d’entreprendre une démarche qui nous coûte ; soit notre énergie nous fait défaut pour mettre en œuvre ce à quoi nous nous sommes engagés depuis notre baptême, notre profession de foi, notre confirmation, notre mariage, nos vœux, etc. Le refus est parfois sournois, puisqu’il se fait, dans certains cas, au nom même de « la religion », de « ma » religion : c’est le cas des pharisiens qui défendent la « vraie religion » contre Jésus qui vient tout bouleverser. Les responsables de communautés chrétiennes connaissent bien cette forme de résistance : « On a toujours fait comme ça ! » Toutes ces attitudes sont naturelles, spontanées, seulement l’Evangile nous demande des attitudes surnaturelles et, pour cela, il faut passer outre notre spontanéité.
Dépasser notre spontanéité…
« Pris de remords, il y alla » (Mt 21,29) C’est ici que tout se joue ! Oui, nous avons nos refus impulsifs, nos paroles vives, notre instinct de conservatisme, mais après coup, à tête reposée, dans la prière, qu’en ferons-nous ? Aurons-nous assez d’humilité pour revenir sur nos paroles ou sur nos décisions ? Cela demande un vrai travail intérieur comme nous le mentionnions, il y a quelques semaines, à propos des démarches de pardon. La seconde lecture, tirée de la lettre aux Philippiens, nous en donne une belle formulation : « Ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même, mais aussi des autres. » (Ph 2,3-4) Oui, dans le vif de l’action, ma langue a pu s’emballer… « Il faut dire qu’un tel m’agace sérieusement ! » Mais, dans la prière, à tête reposée, au-delà de tout ce qui m’indispose ou m’énerve chez cette personne, suis-je capable de reconnaître ses qualités, les dons que le Seigneur lui a confiés – qui ne remettent pas en cause mes propres dons – suis-je capable de dépasser mes réactions instinctives pour accueillir ce frère, cette sœur et l’aider à grandir ? Ce retour sur soi peut même être tardif : « Les publicains, eux, et les prostituées ont cru en Jean le Baptiste; et vous, devant cet exemple, vous n’avez même pas eu un remords tardif qui vous fît croire en lui. » (Mt 21,32 traduction de la Bible de Jérusalem)
Reprendre sans cesse le chemin de la vie !
C’est vraiment ici que se situe le cœur de la Bonne Nouvelle : quels que soient nos refus, nos chemins de traverse, nos promesses non tenues, Dieu propose sans cesse de revenir sur le chemin de la vie ! Cela fut vérifié tout au long de l’histoire d’Israël quand, à l’infidélité de son peuple, Dieu répondait par sa miséricorde en ouvrant de nouveaux chemins pour l’Alliance. Cette ténacité de Dieu le mena même jusqu’à la mort du Christ en croix, pour ouvrir à l’humanité entière le chemin de la vie ! Comment répondre, à notre mesure, à ce don infini ? Non pas par une vie parfaite (même si nous devons en cultiver le désir) mais en ne nous enfermant pas dans notre péché, en nous rappelant nos engagements et les élans de notre jeunesse, en remettant sans relâche l’ouvrage sur le métier, en relisant notre vie jour après jour pour revenir inlassablement sur le chemin de la vie ! « Pris de remords, il y alla ! »
Oui, l’amour de Dieu pour le pécheur est tenace !
Ne demeurons pas troublé par notre péché, nos infidélités et nos réactions spontanées,
Mais prenons le temps de la relecture, du repentir, du remords,
Pour être capable de revenir sans cesse sur le chemin de la vie !
Le dernier paragraphe sur le désir (qui parle du désencombrement) nous a rappelé une histoire de mère Térésa. Un jour, un riche italien lui offrit une villa dans un quartier cossu. Avant de prendre sa décision, elle alla prier. À son retour elle remercia le donateur et refusa en disant que pour le moment elle ne savait pas comment la maison pouvait lui être utile. Le prêtre qui l’accompagnait lui suggéra d’accepter le cadeau quitte à la vendre. Mais elle lui répondit d’un ton décidé: Tout ce qui ne m’est pas nécessaire m’encombre .
Daniela et Christian
Du blogue du 25 septembre 2011, je veux retenir la réflexion profonde de frère Benoït : «La vie humaine n’est-elle pas notre lieu de Noviciat pour l’apprentissage de la vie en Dieu. » Merci au Maitre des novices de Togo et d’ailleurs ! TLV