Dimanche des Rameaux et de la Passion, année C, Lc 22,14 – 23,56 /
Semaine Sainte : voici la grande semaine de l’année liturgique ! Et comme chaque année, nous méditerons par deux fois le récit de la Passion : toujours selon saint Jean pour le Vendredi Saint et suivant l’évangéliste de l’année pour le jour des Rameaux. C’est donc la Passion selon saint Luc (année C) qui est proposée à notre méditation en ce dimanche, et vous ne serez pas surpris de constater que, même dans ce récit dramatique, l’évangéliste Luc ne dément pas son titre d’évangéliste de la tendresse et de la miséricorde de Dieu ! Notre méditation pourra donc certainement rejoindre l’invitation de notre nouveau pape François : « Rappelons-nous que la haine, l’envie, l’orgueil souillent la vie ! Garder veut dire alors veiller sur nos sentiments, sur notre cœur, parce que c’est de là que sortent les intentions bonnes et mauvaises : celles qui construisent et celles qui détruisent ! Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, et même pas non plus de la tendresse ! »[1] Contemplons donc la figure du Christ bon et tendre jusqu’au bout, qui veille sur ses sentiments, en relevant les accents spécifiques rapportés par Luc.
Il guérit jusqu’au bout !
Luc est d’abord le seul à rapporter ce geste de bonté de Jésus : « L’un d’eux frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l’oreille droite. Jésus répondit : « Laissez donc faire ! » Et, touchant l’oreille de l’homme, il le guérit. » (Lc 22,50-51) Jésus Fils de Dieu ne peut s’empêcher de servir la vie ! Ce geste de compassion a certainement porté plus de fruit –ne serait-ce que dans le cœur de ce serviteur et des témoins de la scène– qu’un acte violent de défense de son bon droit ! Sommes-nous capables de chambouler les cœurs, nous aussi, par notre bonté, par notre service des hommes, même de nos ennemis, plutôt que par nos réactions spontanées de défensive ou de combat ?
Il manifeste sa tendresse jusqu’au bout !
Luc est encore le seul évangéliste à rapporter le regard de miséricorde de Jésus envers Pierre après la trahison de ce dernier : « Et à l’instant même, comme il parlait encore, un coq chanta. Le Seigneur, se retournant, posa son regard sur Pierre » (Lc 22,60) Et nous connaissons bien la nature de ce regard qui n’a rien d’un regard accusateur ! Luc est encore le seul à rapporter la compassion de Jésus envers les femmes de Jérusalem : « Des femmes se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus. Il se retourna et leur dit : « Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ! » (Lc 23,27-28) Poser un regard de tendresse sur nos frères et sœurs, tel est le grand défi de notre vie chrétienne ! J’aime souvent rappeler aux jeunes novices ou aux pénitents que, lorsque nous avons des difficultés relationnelles envers quelqu’un qui nous dit des paroles blessantes ou qui se met en colère contre nous, qu’en fait, ce n’est pas vraiment à nous que cette personne en veut, mais que ses réactions manifestent plutôt ses propres difficultés à aimer et à se sentir aimé ; et cela doit bien plutôt susciter en nous de la compassion et de la tendresse plutôt qu’une violence réciproque…
Il pardonne jusqu’au bout !
Cela peut vous paraître surprenant, car chacun de nous a construit dans sa mémoire un unique récit de la Passion, et pourtant Luc est le seul à nous parler du bon Larron ! Jean n’en parle pas, Matthieu et Marc disent : « Même les brigands crucifiés avec lui l’outrageaient de la sorte. » Alors que Luc nous rapporte la bonté de cœur qui peut exister même chez un brigand et la promesse de Jésus : « Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » (Lc 23,43) Même surprise, peut-être, de constater que Luc est le seul à rapporter cette Parole de Jésus « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font ! » (Lc 23,34)
Quel cadeau que ce récit de la Passion selon saint Luc !
Ne cessons donc pas de contempler les attitudes de Jésus jusque dans ces moments dramatiques,
afin de pouvoir, comme Lui, faire preuve de bonté et de tendresse dans toute situation !
« Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, et même pas non plus de la tendresse ! »
Mes voeux les meilleurs, Père Benoît, pour votre nomination comme délégué provincial pour l’Afrique de l’Ouest.
Votre confiance en notre prière motive davantage notre participation à la cause assomptionniste. TLV
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En ce dimanche des Rameaux 2016, mes vœux et ma réflexion du
28 mars 2013 demeurent.
Reconnaissance pour cet accompagnement spirituel dépassant
les frontières de l’Afrique de l’Ouest. TLV