12ème dimanche, année C, Lc 9,18-24 /
« Pour la foule qui suis-je ?… Pour vous qui suis-je ? » La question que Jésus renvoie à ses contemporains et à ses disciples reste toujours d’une grande actualité. Dans les sociétés de tradition chrétienne on ne peut éluder la question, il faut bien se positionner, car de l’identité du Christ dépend le sens de notre monde et le sens de notre vie ! À moins que l’on se contente de réponses rapides, rassurantes et qui consistent, en fait, à refuser de se poser véritablement la question, l’évangile de ce jour nous dit que l’identité du Christ ne peut se découvrir que dans une certaine intimité et dans un engagement à sa suite. Quel type de réponse avançons-nous ? Quelle intimité avec le Christ ? Quel engagement à sa suite ?
Quel type de réponse ?
La plupart des non-croyants occidentaux éludent la question, par des réponses superficielles et un peu déplacées : « Les religions ? Ce sont les causes des guerres et des fanatismes ?… Le christianisme ? Ce sont les croisades, l’inquisition, la misogynie, l’intolérance, l’obscurantisme… Jésus ? Un doux rêveur, une invention des chrétiens ou même un inconnu… » Aussi, en ai-je fait l’expérience quelques fois, il faut d’abord désamorcer toutes ces questions pièges avant que nos contemporains puissent, éventuellement, entendre vraiment la question : « Mais pour vous qui est Jésus Christ ; cet homme qui a bel et bien existé, qui a suscité des millions de disciples qui le considèrent Fils de Dieu, mort et ressuscité ; cet homme-Dieu, pour lequel un nombre impressionnant des plus grands penseurs d’occident, des plus grands bienfaiteurs de l’histoire, des plus grands artistes ont donné leur vie ! » Mais, effectivement, accepter la question peut bousculer et on préfère l’éviter ou l’oublier ! Car elle interroge notre profondeur existentielle, le sens de notre vie et de nos engagements…
Quelle intimité avec le Christ ?
Vous avez peut-être remarqué qu’il y a comme trois « groupes » dans l’évangile de ce jour : les foules, les disciples, et Jésus en communion avec le Père et l’Esprit. Le texte commence, en effet, par la mention que Jésus priait à l’écart, et enchaîne sur la question de l’identité : « Pour la foule qui suis-je ? » Je crois foncièrement que Jésus de Nazareth a du découvrir petit à petit son identité profonde, justement dans cette intimité avec son Père. Il a du inventer sa façon de vivre sa mission : non pas à la manière d’un messie triomphant mais à la manière du serviteur souffrant prophétisé par Isaïe. Au plus loin, il y a la foule qui n’a pas vécu d’intimité avec Jésus et qui ne trouve pour réponses que des étiquettes connues : « Jean-Baptiste… Elie… Un prophète d’autrefois… » ; à la manière de nos contemporains qui donne ces réponses faciles : « Un idéaliste, un fondateur de secte, un illuminé… » Et puis, dans notre texte, entre Jésus et la foule se situent les disciples, qui ont vécu, eux, une certaine intimité avec le Christ et qui, par la bouche de Pierre, disent ce qu’ils ont perçu : « Tu es le Messie de Dieu… » Mais que mettent-ils derrière ce titre ? Certainement pas la même chose que Jésus car il s’empresse d’interdire de colporter ce titre et de préciser que le Fils de l’Homme doit souffrir, être mis à mort et ressusciter. Nous qui avons cultivé une certaine intimité avec le Christ qu’avancerions-nous comme réponse, sans tomber dans des formules toutes faites qui seront toujours en porte à faux ?
Quel engagement ?
Nouvelle surprise du texte, Jésus enchaîne avec : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » Au cœur de la question de l’identité de Jésus, ce situe donc celle de l’engagement : « Vous voulez savoir qui je suis ?… Venez à ma suite… » Eh oui, je vous le disais si on veut vraiment se poser la question de l’identité de Jésus cela engage loin ! N’est-ce pas dans cette suite jusqu’à l’évangélisation des peuples et jusqu’au martyr que les apôtres découvriront, enfin, la pleine identité du Christ. N’est-ce pas dans le service des pauvres, dans une fidélité à l’Église, pas toujours évidente, que les saints découvriront l’identité du Christ ? Croyons-nous pouvoir emprunter un autre chemin, et nous poser la question de l’identité du Christ sans nous mouiller ? Jean-Claude Guilbaud, décrit bien sa conversion en des termes semblables à ceux-ci : « Après avoir été séduit par la figure du Christ dans une démarche plutôt intellectuelle, je me suis retrouvé comme au pied du plongeoir, il fallait, cette fois, accepter de me lancer à l’eau ». Soyons-en certain, si nous attendons de tout comprendre et connaître du Christ pour marcher à sa suite nous ne serons jamais disciple du Christ ! Ce n’est que dans l’engagement à sa suite que l’on pourra, de l’intérieur, découvrir son identité profonde.
Alors pour vous… Qu’en est-il ?
Éludez-vous la question par de fausses réponses bien pratique ?
Ou bien…
Cultivez-vous l’intimité avec le Christ afin de pouvoir le découvrir ?
Et plus encore…
Acceptez-vous de marcher à sa suite, et de vous laisser entraîner loin… Très loin ?…
Pour vous ?
12ème dimanche, année C, Lc 9,18-24 /
« Pour la foule qui suis-je ?… Pour vous qui suis-je ? » La question que Jésus renvoie à ses contemporains et à ses disciples reste toujours d’une grande actualité. Dans les sociétés de tradition chrétienne on ne peut éluder la question, il faut bien se positionner, car de l’identité du Christ dépend le sens de notre monde et le sens de notre vie ! À moins que l’on se contente de réponses rapides, rassurantes et qui consistent, en fait, à refuser de se poser véritablement la question, l’évangile de ce jour nous dit que l’identité du Christ ne peut se découvrir que dans une certaine intimité et dans un engagement à sa suite. Quel type de réponse avançons-nous ? Quelle intimité avec le Christ ? Quel engagement à sa suite ?
Quel type de réponse ?
La plupart des non-croyants occidentaux éludent la question, par des réponses superficielles et un peu déplacées : « Les religions ? Ce sont les causes des guerres et des fanatismes ?… Le christianisme ? Ce sont les croisades, l’inquisition, la misogynie, l’intolérance, l’obscurantisme… Jésus ? Un doux rêveur, une invention des chrétiens ou même un inconnu… » Aussi, en ai-je fait l’expérience quelques fois, il faut d’abord désamorcer toutes ces questions pièges avant que nos contemporains puissent, éventuellement, entendre vraiment la question : « Mais pour vous qui est Jésus Christ ; cet homme qui a bel et bien existé, qui a suscité des millions de disciples qui le considèrent Fils de Dieu, mort et ressuscité ; cet homme-Dieu, pour lequel un nombre impressionnant des plus grands penseurs d’occident, des plus grands bienfaiteurs de l’histoire, des plus grands artistes ont donné leur vie ! » Mais, effectivement, accepter la question peut bousculer et on préfère l’éviter ou l’oublier ! Car elle interroge notre profondeur existentielle, le sens de notre vie et de nos engagements…
Quelle intimité avec le Christ ?
Vous avez peut-être remarqué qu’il y a comme trois « groupes » dans l’évangile de ce jour : les foules, les disciples, et Jésus en communion avec le Père et l’Esprit. Le texte commence, en effet, par la mention que Jésus priait à l’écart, et enchaîne sur la question de l’identité : « Pour la foule qui suis-je ? » Je crois foncièrement que Jésus de Nazareth a du découvrir petit à petit son identité profonde, justement dans cette intimité avec son Père. Il a du inventer sa façon de vivre sa mission : non pas à la manière d’un messie triomphant mais à la manière du serviteur souffrant prophétisé par Isaïe. Au plus loin, il y a la foule qui n’a pas vécu d’intimité avec Jésus et qui ne trouve pour réponses que des étiquettes connues : « Jean-Baptiste… Elie… Un prophète d’autrefois… » ; à la manière de nos contemporains qui donne ces réponses faciles : « Un idéaliste, un fondateur de secte, un illuminé… » Et puis, dans notre texte, entre Jésus et la foule se situent les disciples, qui ont vécu, eux, une certaine intimité avec le Christ et qui, par la bouche de Pierre, disent ce qu’ils ont perçu : « Tu es le Messie de Dieu… » Mais que mettent-ils derrière ce titre ? Certainement pas la même chose que Jésus car il s’empresse d’interdire de colporter ce titre et de préciser que le Fils de l’Homme doit souffrir, être mis à mort et ressusciter. Nous qui avons cultivé une certaine intimité avec le Christ qu’avancerions-nous comme réponse, sans tomber dans des formules toutes faites qui seront toujours en porte à faux ?
Quel engagement ?
Nouvelle surprise du texte, Jésus enchaîne avec : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » Au cœur de la question de l’identité de Jésus, ce situe donc celle de l’engagement : « Vous voulez savoir qui je suis ?… Venez à ma suite… » Eh oui, je vous le disais si on veut vraiment se poser la question de l’identité de Jésus cela engage loin ! N’est-ce pas dans cette suite jusqu’à l’évangélisation des peuples et jusqu’au martyr que les apôtres découvriront, enfin, la pleine identité du Christ. N’est-ce pas dans le service des pauvres, dans une fidélité à l’Église, pas toujours évidente, que les saints découvriront l’identité du Christ ? Croyons-nous pouvoir emprunter un autre chemin, et nous poser la question de l’identité du Christ sans nous mouiller ? Jean-Claude Guilbaud, décrit bien sa conversion en des termes semblables à ceux-ci : « Après avoir été séduit par la figure du Christ dans une démarche plutôt intellectuelle, je me suis retrouvé comme au pied du plongeoir, il fallait, cette fois, accepter de me lancer à l’eau ». Soyons-en certain, si nous attendons de tout comprendre et connaître du Christ pour marcher à sa suite nous ne serons jamais disciple du Christ ! Ce n’est que dans l’engagement à sa suite que l’on pourra, de l’intérieur, découvrir son identité profonde.
Alors pour vous… Qu’en est-il ?
Éludez-vous la question par de fausses réponses bien pratique ?
Ou bien…
Cultivez-vous l’intimité avec le Christ afin de pouvoir le découvrir ?
Et plus encore…
Acceptez-vous de marcher à sa suite, et de vous laisser entraîner loin… Très loin ?…