Communier à la communion !

            La régularité du blog n’est plus ce qu’elle était, mais cela vous permet de ne pas

Communion dans la diversité

Communion dans la diversité

crouler sous des tas de messages que vous ne prendriez plus le temps de lire…

            Juste un petit mot pour accompagner la méditation de l’Évangile dominical, en cette fête du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, je nous invite particulièrement à prier pour l’unité des chrétiens. Comment se fait-il que le sacrement de l’unité soit devenu source de division ? Ne serait-ce pas parce que certains théologiens ont essayé maladroitement de faire entrer, dans des catégories philosophiques inadaptées, ce qui est de l’ordre du mystère ? Ne serait-ce pas parce que la différence fait toujours peur, et que l’on a vite fait de faire feu de tout bois lorsqu’on veut dénigrer son ennemi ? Ne serait-ce pas parce que notre quête identitaire s’exprime de façon passionnée en absolutisant des nuances bien légitimes ?

            Je rappelle que non, la plupart de nos frères protestants ne sont pas contre la foi en la présence réelle du Christ lors de la célébration de la Sainte Cène, mais qu’ils ne sont pas d’accord avec la formulation catholique de celle-ci ! (surtout avec la catégorie de Transsubstantiation, dont d’ailleurs la plupart des catholiques ne savent pas ce qu’elle signifie…) Voir l’article précédent dans mon blog sur ce sujet.

            Je rappelle que non, la communion à laquelle nous sommes appelés n’est pas de l’ordre de l’uniformité mais, à l’image de la Sainte Trinité, de l’ordre de la communion dans la différence !

            Je rappelle que non, notre identité de chrétien ou de catholique ne doit pas s’exprimer d’abord dans les processions, les « fêtes Dieu » d’antan, ou les soutanes à 33 boutons, mais dans notre configuration au Christ qui se porte « partout où Dieu est menacé en l’homme et partout où l’homme est menacé comme image de Dieu ! » (cf. Règle de vie des Augustins de l’Assomption n°4)

             À notre époque où la peur de l’autre, de l’étranger, de celui qui croit autrement est toujours vive ; où le repli identitaire, le chacun pour soi, les frontières et les murs rejaillissent ; où les signes extérieurs d’appartenance sont brandis comme autant d’étendards contre les autres ; je crois et j’espère que les chrétiens peuvent être signes d’unité, artisans de dialogue et instruments de paix.

Peut-on communier à la division ? (le mot grec diabolos, signifie le diviseur !)

N’est-il pas évident qu’on ne peut que communier à la communion ? (entre les personnes,  les peuples, les religions…)

Cela ne semble pas évident pour tout le monde !

En cette fête du Saint Sacrement, ne nous trompons pas de fête !


 La Vie par ici

Les semaines passées, une fois encore, furent bien remplies, d’où le silence de la semaine dernière. Dès mon retour d’Europe, j’ai enchaîné avec une rencontre de nos deux communautés de Sokodé… L’accompagnement des novices qui avaient beaucoup à dire… La prédication d’une retraite d’une semaine pour des sœurs de Sokodé… La commission formation d’Afrique de l’Ouest qui devait faire le tour des jeunes candidats ou religieux aux différentes étapes… Et enfin, la rédaction de six rapports de fin d’année pour les novices. Sans parler de certaines situations délicates à traiter…

Mercredi dernier, nous avons également eu une conférence du P. Aristide, la dernière de l’année à l’Espace d’Alzon, portant sur l’Alliance laïcs religieux. Malheureusement la période d’examen qui bat son plein et les défauts de communication font que nous ne nous sommes retrouvés quasiment qu’entre religieux et religieuses… Mais tout de même une trentaine…

Je suppose que vos semaines furent bien remplies également,

De tout cœur avec vous,

Que le Seigneur fasse toujours de vous des artisans d’unité, de paix, de communion !

Fraternellement,

Fr. Benoît

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Une réponse à Communier à la communion !

  1. Monique dit :

    À lire tout le défilé de vos occupations depuis votre retour, P. Benoît, on se demande comment vous avez aussi l’énergie pour rendre vos textes d’enseignement du blog aussi denses, de plus en plus denses ! Un bel exemple est souligné par Madame Vézina quand elle relève votre définition de la chair. Vous le savez, ce thème de la chair est un souci pour moi depuis plusieurs années : que veut dire le mot « chair » ? Là, ce que vous dites est, selon moi, très éclairant. Et reposant. À méditer, en effet.

    Par ailleurs, et sur un tout autre registre, je regrette que vous doutiez de la fidélité de vos lecteurs : que signifient, sinon, ces trois points de suspension de votre premier paragraphe ? Mais ce n’est pas d’hier, n’est-ce pas, que la fidélité est fragile, même chez les amis ! – Cette phrase est ridicule : est-on fidèle à nos ennemis ? Elle veut dire en réalité que de la part d’amis, que s’estompe la fidélité, l’assiduité, et on est particulièrement étonnés. Particulièrement touchés. Pourtant, cela s’est vu il y a 2000 ans quelque part au Proche-Orient… ; cela s’était vu avant, il y a 2400 ans dans la Grèce antique… ; cela s’est vu combien de fois depuis ? Mais je suis d’accord, cela méritera toujours des points de suspension !

    À votre second paragraphe qui parle de l’unité des chrétiens et qui énumère trois grandes raisons possibles à la division, j’ai envie d’ajouter une quatrième raison : une des caractéristiques des humains, dit-on (chez les philosophes !), c’est qu’ils aiment avoir raison. Bien plus, ils sont persuadés d’avoir raison. Si cela est vrai, alors comment tel peut s’entendre, vivre en bonne entente, avec cet autre tel qui ne pense pas comme lui ? C’est logiquement impossible ! Les guerres ont toutes été faites d’après ce principe, guerres de territoires ou guerres de religions ; toutes. À partir de là, comment imaginer l’unité des chrétiens ? Tout chrétien n’est-il pas homme ? Nœud gordien ! Si on demande à un prisonnier pourquoi il s’est retrouvé en prison, il dira : « C’est que je me suis fait prendre par les policiers ». Ce n’est pas une blague et ceux qui connaissent les prisonniers peuvent le confirmer : aucune référence au crime ou au méfait. Ce sont les policiers qui empêchent les humains d’être libres ! J’ai eu cette expérience moi-même alors que je demandais à un grand ado de 15 ans qui venait d’assassiner un autre ado à coups de bâton de baseball pourquoi il se trouvait écroué au Centre-Jeunesse jusqu’à ses 18 ans. Le plus spontanément et le plus naïvement du monde, il me répond – je m’en souviendrai longtemps : « C’est parce que la police m’a attrapé ». Et elle t’a attrapé… pourquoi ? « Parce que j’ai pas couru assez vite ». J’avoue que pendant un moment je ne savais plus comment orienter la conversation… !

    Par quel miracle, donc, l’unité entre les hommes pourra-t-elle exister pour de vrai ? Je veux dire « dans la réalité » ? N’est-ce pas anthropologiquement impossible ? …

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