Pour celles et ceux qui n’auraient pas l’occasion d’aller lire la lettre apostolique du pape François envoyée à tous les consacrés, je me propose de vous faire un résumé… D’autant plus que cette lettre ne s’adresse pas qu’aux consacrés mais aussi aux laïcs engagés en « alliance » avec les diverses familles religieuses ; à tout le peuple chrétien ; aux personnes consacrées d’autres confessions chrétiennes ; aux moines, moniales et autres formes de fraternités religieuses présentes dans toutes les grandes religions ; et finalement aux évêques…
Dans une première partie, le pape rappelle les 3 objectifs de cette Année de la Vie Consacrée. Il s’agit d’abord de « regarder le passé avec reconnaissance », que chaque institut se rappelle l’élan de sa fondation et de son histoire, afin de garder vivante son identité, de raffermir son unité, le sens d’appartenance de ses membres et de tirer les leçons du passé. Le deuxième objectif consiste à nous inviter à « vivre le présent avec passion » : Jésus est-il au cœur de notre vie ? Nos œuvres, nos implantations, répondent-elles à la tradition de notre institut et aux défis de l’Église et de la société aujourd’hui ? Troisièmement, il nous faut « embrasser l’avenir avec espérance. » Ne pas trop se fier aux chiffres, à nos réussites ou à nos échecs, mais uniquement en Celui en qui nous avons mis notre confiance.
Dans la seconde partie, le pape identifie 5 attentes pour cette année de la vie consacrée : Premièrement, que les consacrés rayonnent de joie et témoignent que Dieu est capable de combler nos cœurs et d’épanouir nos vies. Deuxièmement, que les consacrés soient des prophètes, qu’ils réveillent le monde et se tiennent près des pauvres en inventant toujours de nouveaux lieux où puisse se vivre la logique évangélique. Troisièmement, qu’ils soient des experts en communion, et qu’à partir de ce qu’ils vivent en communauté, par cercles concentriques, l’idéal de fraternité se répande autour d’eux. Il s’agit d’être artisans de communion particulièrement là où la cohabitation est difficile entre des cultures différentes, et pourquoi ne pas développer des œuvres communes à plusieurs instituts plutôt que de ne compter que sur ses propres forces. Quatrièmement, comme à tous les membres de l’Église, le pape demande aux consacrés d’aller aux « périphéries existentielles » : « C’est une humanité entière qui attend […] Ne vous repliez pas sur vous-mêmes, ne vous laissez pas asphyxier par les petites disputes de maison, ne restez pas prisonniers de vos problèmes. Ils se résoudront si vous allez dehors aider les autres à résoudre leurs problèmes et annoncer la bonne nouvelle. Vous trouverez la vie en donnant la vie, l’espérance en donnant l’espérance, l’amour en aimant. » Enfin, cinquième attente : « Que toute forme de vie consacrée s’interroge sur ce que Dieu et l’humanité d’aujourd’hui demande » : « Personne, cette Année, ne devrait se soustraire à une vérification sérieuse concernant sa présence dans la vie de l’Église et sur la manière de répondre aux demandes nouvelles continuelles qui se lèvent autour de nous, au cri des pauvres. »
Dans une dernière partie, le pape François élargit son propos à d’autres catégories de personnes. Premièrement « aux laïcs qui, avec les personnes consacrées, partagent idéaux, esprit, missions », ce qu’on appelle les laïcs associés où les laïcs de l’Alliance (dans notre jargon assomptionniste). Il les encourage à vivre eux aussi cette année comme une année de grâce, à se rassembler à l’occasion entre laïcs associés à différentes familles religieuses et à se soutenir mutuellement. Le pape s’adresse ensuite à tout le peuple de Dieu. Pour que les chrétiens prennent toujours davantage conscience du don qu’est la présence de tant de consacrés, pour qu’ils se retrouvent autour d’eux, qu’ils se réjouissent avec eux et qu’ils partagent leurs difficultés… La coïncidence entre l’Année de la Vie Consacrée et le Synode sur la famille est aussi l’occasion de mieux vivre la complémentarité de nos vocations respectives. Le pape invite ensuite à la rencontre avec les personnes consacrées des autres Églises chrétiennes : que grandissent la connaissance mutuelle, l’estime, la collaboration réciproque, de manière à ce que l’œcuménisme de la vie consacrée soit une aide à la marche plus large vers l’unité entre toutes les Églises. Le pape appelle aussi à s’enrichir des formes de consécration, de monachisme, de vie fraternelle présentes dans les grandes traditions religieuses. Et d’apprendre à se connaître et à collaborer ensemble. Il s’adresse enfin à ses frères évêques pour qu’ils fassent preuve d’une sollicitude particulière pour les différentes formes de vie consacrée et aident le peuple chrétien à mieux apprécier la valeur et la beauté de la vie consacrée.
Évidemment ces beaux propos du pape sonnent d’autant plus juste qu’il n’oublie pas qu’il est lui-même un consacré : « Je vous écris comme Successeur de Pierre… et je vous écris comme votre frère, consacré à Dieu comme vous. »