« Consolez, consolez mon peuple ! »

consolation7 décembre 2014, 2ème dimanche de l’Avent, année B, Mc 1,1-8 /

       « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. » C’est par cette très belle invitation que débute ce qu’on appelle ‘le livre de la consolation d’Israël’ (cf. première lecture de ce dimanche), au sein du grand livre du prophète Isaïe ! Je trouve qu’elle résume très bien la tâche des chrétiens pour aujourd’hui et en particulier en ce temps de l’Avent. Reprenons d’abord conscience que l’humanité est le peuple de Dieu, c’est-à-dire son héritage, sa descendance, sa passion, sa raison d’être ! En conséquence que l’humanité n’avance pas au hasard mais qu’elle s’inscrit dans le grand projet d’amour de Dieu pour son peuple, avec une origine et une fin, un sens, une destinée ! Enfin que, malgré les apparences, le Royaume se déploie, le Seigneur vient à notre rencontre, la Bonne Nouvelle est en marche ! La voix qui crie dans le désert, aujourd’hui, doit être une voix de consolation et non de condamnation, une voix qui redonne espérance, qui redonne sens, qui remet en route et donc permet la conversion. Ne nous trompons pas sur les propos de Jean Baptiste, si les foules viennent à lui, ce n’est pas d’abord parce qu’il les invective sèchement, mais bien parce qu’il réveille l’espérance de la venue du Messie, un  temps de consolation, de libération, de joie et de paix ! N’est-ce pas le message de Noël que nous avons à faire de nouveau entendre dans un monde désabusé, désenchanté et déprimé ?

Consolez, consolez mon peuple !

      Le pape François ne cesse de traduire avec ses mots cette tâche qui est la nôtre. Ecoutons par exemple un extrait de sa récente lettre apostolique aux consacrés, pour lancer l’année de la vie consacrée : « C’est une humanité entière qui attend : personnes qui ont perdu toute espérance, familles en difficulté, enfants abandonnés, jeunes auxquels tout avenir est fermé par avance, malades et personnes âgées abandonnées, riches rassasiés de biens et qui ont le cœur vide, hommes et femmes en recherche de sens de la vie, assoiffés de divin… Ne vous repliez pas sur vous-mêmes, ne vous laissez pas asphyxier par les petites disputes de maison, ne restez pas prisonniers de vos problèmes. Ils se résoudront si vous allez dehors aider les autres à résoudre leurs problèmes et annoncer la bonne nouvelle. Vous trouverez la vie en donnant la vie, l’espérance en donnant l’espérance, l’amour en aimant. » Chacun à notre mesure, dans notre contexte, avec nos propres forces, voyons comment nous pouvons être des consolateurs, des témoins d’espérance, des hérauts de la Bonne Nouvelle !

Consolez, en hâtant la venue du jour de Dieu !

       La nouvelle traduction liturgique nous redonne quelques pistes intéressantes de lecture. Dans la seconde lecture, nous lisions précédemment « Vous qui attendez avec tant d’impatience la venue du jour de Dieu. » (2P 3,12), or la nouvelle traduction, plus proche du texte original transcrit : « Vous qui attendez, vous qui hâtez l’avènement du jour de Dieu. » C’est ce que nous disions la semaine dernière : l’Avent (cf. l’avènement), consiste notamment à travailler à ce que le Royaume de Dieu advienne en nous et autour de nous. Lorsque nous évoquons la consolation, il ne s’agit donc pas d’une consolation mièvre qui consisterait à fuir dans des bondieuseries les réalités du monde. Non, il s’agit bien de consoler en hâtant la venue du jour de Dieu : « Vous trouverez la vie en donnant la vie, l’espérance en donnant l’espérance, l’amour en aimant » et on pourrait ajouter le bonheur en rendant heureux !

Consolez, en transmettant la Bonne Nouvelle de l’Évangile !

       « Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, le Fils de Dieu » ou « Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. » (nouvelle traduction liturgique). Voilà tout le programme de Marc contenu dans ce premier verset, c’est-à-dire que ce qu’il nous annonce est une Bonne Nouvelle : ce Jésus de Nazareth est le Christ, l’Oint, le Messie et plus encore il est le Fils de Dieu.  Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu ! Il est venu, Il vient, Il viendra ! Non, décidément, la consolation dont nous parle l’Évangile n’est pas une consolation superficielle. La Bonne Nouvelle de Jésus Christ consiste à annoncer que les aspirations profondes de l’homme à une vie de plénitude, à un monde de paix, à un bonheur, à une vie éternelle, à un amour absolu, ne sont pas des illusions à combattre, des projections de notre inconscient ou le résultat de la complexe alchimie de notre cerveau -comme l’affirment certains-. Mais elles sont plutôt des parcelles du divin déposées en nous, cette image et cette ressemblance à Dieu qui nous travaille de l’intérieur. Et plus encore, la Bonne Nouvelle, c’est qu’en Jésus Christ, la vie humaine est libérée de ses entraves, du mal, de toute mort et peut avancer librement vers sa plénitude en Dieu !

« Consolez, consolez mon peuple,

en hâtant la venue de mon jour,

en transmettant la Bonne Nouvelle de l’Évangile

et vous trouverez la consolation ! »

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