Je suis très heureux de voir que dans le texte de lancement de l’année jubilaire de la miséricorde (Misericordiae Vultus), le pape n’évoque pas le dimanche de la divine miséricorde et la « grande neuvaine » qui lui est attachée… Mais valorise plutôt l’initiative des « 24 heures pour le Seigneur » les vendredi et samedi qui précèdent le 4ème dimanche de Carême, car il est beaucoup plus logique, liturgiquement, de développer la pratique de la confession durant le carême que durant l’octave de Pâques !
Je ne sais pas pourquoi, je semble être le seul à être choqué par l’insertion d’une neuvaine à la divine miséricorde pendant le Triduum Pascal et l’octave de Pâques… (puisqu’elle va normalement du vendredi saint au 2e dimanche de Pâque). Neuvaine tout à fait déconnectée, dans ses textes, des fêtes célébrées et qui déroule simplement des catégories d’âmes à présenter au Seigneur chaque jour, dans une théologie anté-conciliaire et un langage suranné. Alors qu’en principe, toute fête qui tomberait ces jours-là (comme l’Annonciation certaines années) est supprimée ou reportée (solennité) après l’octave de Pâques ! Choqué surtout quand des paroissiens font pression pour que l’on intègre cette pratique dévotionnelle dans les célébrations elles-mêmes : c’est un non-sens liturgique. Ou que l’on demande avec insistance au gens d’aller se confesser durant l’octave de Pâque alors qu’on vient de vivre cette confession en fin de carême, et que nous ne sommes plus dans un temps pénitentiel mais dans le temps de la joie pascale !
Merci encore au pape François de dater sa bulle d’indiction, comme il se doit, à savoir : Donné à Rome, près Saint Pierre, le 11 avril 2015, Veille du IIème Dimanche de Pâques ou de la Divine Miséricorde.
Par ailleurs cette bulle d’indiction n’est pas juridique pour un sou, mais donne un très bel enseignement sur la miséricorde de Dieu :
N°6 :‘«La miséricorde est le propre de Dieu dont la toute-puissance consiste justement à faire miséricorde». Ces paroles de saint Thomas d’Aquin montrent que la miséricorde n’est pas un signe de faiblesse, mais bien l’expression de la toute-puissance de Dieu.’
(Entre parenthèses, on n’a pas attendu sœur Faustine pour savoir que Dieu est miséricordieux…)
N’hésitez pas à lire cette bulle d’indiction !