Qui règne sur nos vies ?

22 novembre 2015, Christ Roi de l’Univers année B, Jn 18,33b-37 /

ChristRoi2La fête du Christ Roi, en ce dernier dimanche de l’année liturgique, n’a pas forcément une couleur très moderne. Surtout dans un pays, comme la France, où l’on a guillotiné le dernier roi et cru envoyer la religion aux oubliettes ! On se veut libre, seul maître à bord et n’être sous le joug de personne. Et pourtant… sommes-nous si libres que cela ? Qui règne sur nos vies ? Qu’avons-nous à craindre en faisant de Jésus Christ notre roi ?

Qui règne sur nos vies ?

Dans notre monde, où l’on se dit soi-disant libre, les gourous, les faux dieux et les maîtres ne manquent pas : l’argent bien sûr ; le confort ; le travail pour certains ; l’Internet indispensable ; le téléphone portable ;  le feuilleton que je ne dois pas rater ; la cigarette ; la pornographie à portée de clic ; la drogue ; la pensée unique du moment ; le dernier journaliste à la mode ; le coach (très à la mode) ; le dernier gourou-psy qui vous promet le bonheur en vous massant les oreilles ou en rigolant sur commande ; le pasteur déjanté qui garantit la santé, la richesse et l’amour si vous chantez très fort dans son église et mettez de grosses sommes dans son escarcelle, etc., etc. Regardons-y de près : qui règne sur nos vies ? Un bon test consiste, déjà, à évaluer le temps nous donnons à chacune de nos activités… On a voulu évacuer la religion chrétienne reçue de nos ancêtres, mais comme l’espace a horreur du vide, qu’y avons-nous mis à la place ?

Qu’avons-nous à craindre en faisant de Jésus Christ notre roi ?

Les chantres de l’athéisme ont vu dans la religion un opium pour le peuple. Je ne dis pas que cela fut toujours faux, car dans toute forme de religiosité il y a des risques. Mais, quand on contemple les merveilleuses personnes – les saints, connus et inconnus – fruits du christianisme ; quand on lit les merveilleux penseurs chrétiens qui ont réfléchi, critiqué intelligemment, pensé notre monde et la foi chrétienne depuis deux millénaires ; quand on voit, aujourd’hui encore, toutes celles et ceux qui sont animés de belles valeurs et qui s’engagent au nom de leur foi chrétienne… Je constate que l’Église n’a rien d’une secte et que ceux qui vivent en profondeur et de l’intérieur leur foi au Christ ont tout à gagner et rien à perdre ! Voyez-vous dans l’Évangile des passages où Jésus aliène ceux qu’il rencontre ? Jamais ! Il passe son temps à libérer, à remettre debout, à guérir les cœurs et les corps blessés. « Celui qui fait entrer le Christ, ne perd rien, rien – absolument rien de ce qui rend la vie libre, belle et grande. Non ! Dans cette amitié seulement, s’ouvrent largement les portes de la vie. Dans cette amitié seulement, se libèrent réellement les grandes potentialités de la condition humaine. […] Chers jeunes: n’ayez pas peur du Christ ! Il n’enlève rien, et il donne tout. Celui qui se donne à lui, reçoit le centuple. Oui, ouvrez, ouvrez tout grand les portes au Christ – et vous trouverez la vraie vie. » (Benoît XVI, Homélie de la messe inaugurale de son pontificat)

Comment vérifier que c’est bien le Christ qui règne sur nos vies ?

Notre fondateur, le père Emmanuel d’Alzon, nous a laissé de merveilleuses pages sur le Règne de Dieu. La devise qu’il nous a laissée : « Que ton Règne vienne ! », se déploie, sous sa plume, avec bien des harmonies. Il s’agit, dit-il, de travailler à l’avènement du Règne de Dieu « en nos âmes » et « dans le monde », c’est-à-dire en nous et autour de nous. Mais il déploie encore ce thème avec d’autres mots : « Nous souhaitons concourir, autant qu’il dépend de nous, à l’avènement du règne des trois personnes de la Sainte Trinité, et par là, nous combattrons les trois grandes erreurs des temps modernes.[…] Règne de Dieu le Père dans l’univers, règne de Dieu le Fils dans l’Église, règne de Dieu le Saint-Esprit dans les âmes, telle doit donc être, ce me semble, la pensée mère de la famille de l’Assomption» (Troisième lettre au maître des novices, 1868, E.S. p.161). Ce texte a suscité un outil spirituel qu’on appelle : l’Examen du Règne. J’en redonne ma propre version : Qu’est-ce qui, au cours de la journée, de la semaine, du mois, passés a contribué, ou s’est opposé, à l’avènement du Règne de Dieu : en moi (Règne de l’Esprit Saint), entre nous (Règne de Dieu le Fils) et autour de nous (Règne de Dieu le Père) ? Ces trois dimensions développant la dimension personnelle, communautaire et missionnaire… (Voir l’Examen du Règne sur mon blog)

Oui, en cette fête du Christ Roi,  posons-nous ces questions :

Qui règne sur nos vies ?

Qu’avons-nous à craindre en faisant de Jésus Christ notre roi ?

Comment vérifier que c’est bien le Christ qui règne sur nos vies ?

 

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