1er dimanche de l’Avent, année C, Lc 21,25-28.34-36 /
« Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde » (Lc 21, 26), mais vous : « quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête. » (Lc 21, 28) Quelle actualité dans ces versets de l’évangile dominical, au moment où nous traversons un temps de désarrois, de violence et de peur. Car la liste des malheurs s’abattant sur notre monde est tristement longue : attentats, guerres larvées interminables, populations devant fuir leurs terres, inégalités qui s’accroissent, insécurité, environnement malmené, etc. etc. Comme croyant, quelle attitude adopter : Mourir de peur ou relever la tête ? Mettre en avant une espérance béate ou relever les manches ? Voir surtout les signes d’espérance ou se tenir au côté de ceux qui souffrent ? Nous n’avons pas vraiment le choix : notre réponse doit être multiple mais, dans tous les cas, fondée sur notre espérance chrétienne : un regard d’espérance, des mains d’espérance, un cœur d’espérance qui proclament haut et fort que le monde ancien s’en est allé et qu’un nouveau monde est déjà né !
Un regard d’espérance !
Sans s’aveugler, il s’agit d’abord de « relever la tête », de regarder les évènements que nous vivons, non seulement avec le cœur mais aussi avec notre intelligence. Notre société médiatique met forcément le projecteur sur les évènements impressionnants et souvent dramatiques. À l’époque où nous vivions chacun dans notre bulle, sans beaucoup de moyens de communication, nous ne savions pas qu’à l’autre bout du monde telle catastrophe était en train de se produire et nous dormions tranquilles, sur nos deux oreilles. Notre monde ne va pas plus mal qu’avant, mais nous sommes certainement plus informés et plus conscients des catastrophes et des misères qui sévissent aujourd’hui. Cela ne doit pas fausser notre regard… Par exemple, en 1972, il y a eu 18 000 morts sur les routes de France et 387 000 blessés. En 2014, ces chiffres sont tombés à environ 3 400 morts et 73 000 blessés. Cela veut dire, premièrement, que le nombre de morts et d’accidentés sur les routes a été divisé par 5, et même bien plus, proportionnellement, si l’on tient compte de l’augmentation de la circulation : les routes sont donc beaucoup plus sûres qu’il y a 40 ans ! D’autre part, cela signifie qu’aujourd’hui encore, avec 3 400 morts par an, on a beaucoup plus de risques de mourir sur la route que lors d’attentats, et donc que nous devrions avoir plus peur de la circulation routière que des terroristes !… Par ailleurs, il y a 1,6 milliard de musulmans de par le monde… Combien y a-t-il de fanatiques violents parmi eux ? Quelques dizaines de milliers semble-t-il, et ils font beaucoup parler d’eux, ils créent beaucoup de dégâts mais ils ne représentent rien : peut-être, au maximum, 0,01 % des musulmans et 0,002 % de la population mondiale. Enfin, même s’il y a encore beaucoup de violence dans le monde, il n’y a jamais eu autant de gens de bonne volonté qui dialoguent, créent des ponts, cherchent à bâtir la paix et un monde meilleur à travers les organismes internationaux dont s’est dotée l’humanité ou à travers les réalisations locales, modestes mais efficaces ! Ne nous laissons donc pas conduire uniquement par les émotions du moment et cultivons un regard intelligent et plein d’espérance !
Des mains d’espérance !
Il nous faut ensuite mettre en œuvre notre espérance. Comme le disait le pape Benoît XVI dans son encyclique Spe Salvi : « Tout agir sérieux et droit de l’homme est espérance en acte » (n°35). L’espérance chrétienne en une vie, belle et bonne, après la mort, loin de nous démobiliser pour ici-bas, est au contraire un formidable moteur pour agir avec joie et sérénité pour un monde meilleur dès maintenant. Car le Royaume de Dieu qui vient n’est pas autre chose qu’un accomplissement de notre « Création qui gémit encore dans les douleurs de l’enfantement » (Rm 8,22). Oui, nous croyons au Royaume de Dieu en marche et cela nous engage à lutter, jour après jour, pour un monde plus juste, plus beau, plus paisible. Regardez les saints, tous illustrent cette cohérence de vie entre leur espérance et leur agir. Face à la misère, à la violence, à l’injustice, à l’exploitation démesurée des ressources de notre planète, etc., il nous faut des mains d’espérance ! Des mains qui consolent ; des mains qui construisent la paix ; des mains qui n’hésitent pas à se salir pour lutter contre la violence avec des moyens proportionnés ; des mains qui créent plus de justice et donc d’espérance et de sens, afin que des jeunes fragilisés ne soient plus récupérés par des réseaux fanatiques de tous bords ; des mains qui prennent soin de la Terre et la respecte.
Un cœur d’espérance !
Comment, enfin, ne jamais désespérer des évènements, des personnes, de notre monde ? Tout simplement, en cultivant un cœur d’espérance ! Non pas une espérance naïve et hors sol, mais une espérance tenace et concrète. Non, il n’y a pas de monstres ici-bas : tout être humain est créé à l’image de Dieu et le pire des hommes peut revenir à sa bonté profonde. Non, il n’y a pas de guerre interminable : des peuples qui se sont opposés durant des siècles ont accepté de faire ensemble une partie du chemin – pensons au bel exemple des peuples européens. Non, le mal, la souffrance et la mort n’ont pas le dernier mot. Non, notre monde n’avance pas dans un mur ou vers le chaos, mais vers le Royaume de Dieu.
En ce temps de l’Avent, en ce temps de préparation à Noël, revenons à notre espérance chrétienne. L’enfant de la crèche nous dit que c’est la Vie qui gagne, que Dieu s’est engagé à nos côtés, et que les soubresauts de l’histoire ne sont que les douleurs d’un enfantement : celui du monde nouveau qui se déploie.
Le monde ancien s’en est allé, un nouveau monde est déjà né !
Alors cultivons un regard d’espérance,
des mains d’espérance,
un cœur d’espérance !
Un nouveau monde est déjà né !
1er dimanche de l’Avent, année C, Lc 21,25-28.34-36 /
« Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde » (Lc 21, 26), mais vous : « quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête. » (Lc 21, 28) Quelle actualité dans ces versets de l’évangile dominical, au moment où nous traversons un temps de désarrois, de violence et de peur. Car la liste des malheurs s’abattant sur notre monde est tristement longue : attentats, guerres larvées interminables, populations devant fuir leurs terres, inégalités qui s’accroissent, insécurité, environnement malmené, etc. etc. Comme croyant, quelle attitude adopter : Mourir de peur ou relever la tête ? Mettre en avant une espérance béate ou relever les manches ? Voir surtout les signes d’espérance ou se tenir au côté de ceux qui souffrent ? Nous n’avons pas vraiment le choix : notre réponse doit être multiple mais, dans tous les cas, fondée sur notre espérance chrétienne : un regard d’espérance, des mains d’espérance, un cœur d’espérance qui proclament haut et fort que le monde ancien s’en est allé et qu’un nouveau monde est déjà né !
Un regard d’espérance !
Sans s’aveugler, il s’agit d’abord de « relever la tête », de regarder les évènements que nous vivons, non seulement avec le cœur mais aussi avec notre intelligence. Notre société médiatique met forcément le projecteur sur les évènements impressionnants et souvent dramatiques. À l’époque où nous vivions chacun dans notre bulle, sans beaucoup de moyens de communication, nous ne savions pas qu’à l’autre bout du monde telle catastrophe était en train de se produire et nous dormions tranquilles, sur nos deux oreilles. Notre monde ne va pas plus mal qu’avant, mais nous sommes certainement plus informés et plus conscients des catastrophes et des misères qui sévissent aujourd’hui. Cela ne doit pas fausser notre regard… Par exemple, en 1972, il y a eu 18 000 morts sur les routes de France et 387 000 blessés. En 2014, ces chiffres sont tombés à environ 3 400 morts et 73 000 blessés. Cela veut dire, premièrement, que le nombre de morts et d’accidentés sur les routes a été divisé par 5, et même bien plus, proportionnellement, si l’on tient compte de l’augmentation de la circulation : les routes sont donc beaucoup plus sûres qu’il y a 40 ans ! D’autre part, cela signifie qu’aujourd’hui encore, avec 3 400 morts par an, on a beaucoup plus de risques de mourir sur la route que lors d’attentats, et donc que nous devrions avoir plus peur de la circulation routière que des terroristes !… Par ailleurs, il y a 1,6 milliard de musulmans de par le monde… Combien y a-t-il de fanatiques violents parmi eux ? Quelques dizaines de milliers semble-t-il, et ils font beaucoup parler d’eux, ils créent beaucoup de dégâts mais ils ne représentent rien : peut-être, au maximum, 0,01 % des musulmans et 0,002 % de la population mondiale. Enfin, même s’il y a encore beaucoup de violence dans le monde, il n’y a jamais eu autant de gens de bonne volonté qui dialoguent, créent des ponts, cherchent à bâtir la paix et un monde meilleur à travers les organismes internationaux dont s’est dotée l’humanité ou à travers les réalisations locales, modestes mais efficaces ! Ne nous laissons donc pas conduire uniquement par les émotions du moment et cultivons un regard intelligent et plein d’espérance !
Des mains d’espérance !
Il nous faut ensuite mettre en œuvre notre espérance. Comme le disait le pape Benoît XVI dans son encyclique Spe Salvi : « Tout agir sérieux et droit de l’homme est espérance en acte » (n°35). L’espérance chrétienne en une vie, belle et bonne, après la mort, loin de nous démobiliser pour ici-bas, est au contraire un formidable moteur pour agir avec joie et sérénité pour un monde meilleur dès maintenant. Car le Royaume de Dieu qui vient n’est pas autre chose qu’un accomplissement de notre « Création qui gémit encore dans les douleurs de l’enfantement » (Rm 8,22). Oui, nous croyons au Royaume de Dieu en marche et cela nous engage à lutter, jour après jour, pour un monde plus juste, plus beau, plus paisible. Regardez les saints, tous illustrent cette cohérence de vie entre leur espérance et leur agir. Face à la misère, à la violence, à l’injustice, à l’exploitation démesurée des ressources de notre planète, etc., il nous faut des mains d’espérance ! Des mains qui consolent ; des mains qui construisent la paix ; des mains qui n’hésitent pas à se salir pour lutter contre la violence avec des moyens proportionnés ; des mains qui créent plus de justice et donc d’espérance et de sens, afin que des jeunes fragilisés ne soient plus récupérés par des réseaux fanatiques de tous bords ; des mains qui prennent soin de la Terre et la respecte.
Un cœur d’espérance !
Comment, enfin, ne jamais désespérer des évènements, des personnes, de notre monde ? Tout simplement, en cultivant un cœur d’espérance ! Non pas une espérance naïve et hors sol, mais une espérance tenace et concrète. Non, il n’y a pas de monstres ici-bas : tout être humain est créé à l’image de Dieu et le pire des hommes peut revenir à sa bonté profonde. Non, il n’y a pas de guerre interminable : des peuples qui se sont opposés durant des siècles ont accepté de faire ensemble une partie du chemin – pensons au bel exemple des peuples européens. Non, le mal, la souffrance et la mort n’ont pas le dernier mot. Non, notre monde n’avance pas dans un mur ou vers le chaos, mais vers le Royaume de Dieu.
En ce temps de l’Avent, en ce temps de préparation à Noël, revenons à notre espérance chrétienne. L’enfant de la crèche nous dit que c’est la Vie qui gagne, que Dieu s’est engagé à nos côtés, et que les soubresauts de l’histoire ne sont que les douleurs d’un enfantement : celui du monde nouveau qui se déploie.
Le monde ancien s’en est allé, un nouveau monde est déjà né !
Alors cultivons un regard d’espérance,
des mains d’espérance,
un cœur d’espérance !