6 novembre 2016, 32e Dimanche ordinaire, année C, Lc 20,27-38 /
Les textes de ce dimanche nous renvoient à nos questions fondamentales sur ce qui se passe après la mort… Ressusciterons-nous ? Comment cela se passera-t-il ? Quand sera-t-il des relations qui auront marqué notre vie ici-bas ? Bien sûr, nous pouvons aborder ces questions à partir de nos propres raisonnements ou de façon cynique, à la manière des Saducéens de notre passage d’évangile… Eux, qui ne croient pas en la résurrection, se sont déjà fait leur opinion et cherche à utiliser les Écritures et à piéger Jésus à partir d’un exemple abracadabrantesque. L’autre façon d’aborder la question, surtout si l’on se dit chrétien, c’est de reconnaître que nous ne pouvons sonder l’au-delà à partir de notre seul raisonnement et donc de se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu et à l’école de Jésus Christ, verbe de Dieu fait chair, venu parachever la révélation. Alors prenons ce chemin si vous le voulez bien… Que nous révèle la Parole de Dieu ? Résurrection : oui ! Prolongement de notre vie ici-bas : en partie seulement ! Retrouvaille avec ceux que nous avons aimés : oui et plus encore !
Résurrection : oui !
Tous les peuples, toutes les cultures, toutes les religions se posent la question de la vie après la mort et disons, qu’à part le phénomène récent et très restreint d’un athéisme pur et dur qui parlerait de néant après la mort, toutes les autres réponses envisagent une vie après la mort sous diverses formes. Dans le peuple juif de l’Ancien Testament, jusqu’au IIIe ou IIe on ne croyait pas vraiment à une résurrection des morts, tout juste à une errance des « ombres » des morts dans le shéol, lieu de silence, de ténèbres, d’oubli : « Ce ne sont pas les morts qui louent le Seigneur, eux qui tous descendent au Silence. (Ps 115,17). Une longue vie ici-bas était une bénédiction de Dieu et une vie courte une malédiction… Mais la persécution d’Antiochus Épiphane va marquer une nouvelle étape dans l’accueil de la révélation. C’est ce que nous lisons dans la première lecture, un texte qui date d’environ 175 av. Jésus Christ… Les juifs, et en particulier les jeunes qui meurent martyrs en raison de leur fidélité à Dieu, ne peuvent pas être maudit par lui. Et s’affirme alors une foi en la résurrection des justes : « Mieux vaut mourir par la main des hommes, quand on attend la résurrection promise par Dieu, tandis que toi, tu ne connaîtras pas la résurrection pour la vie éternelle. » (2 Maccabées 7,14) La venue de Jésus Christ marquera une nouvelle étape de la compréhension avec une résurrection universelle : « Ne soyez pas surpris ; l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux vont entendre Sa voix, et ils sortiront : ceux qui ont fait le bien, ressuscitant pour entrer dans la vie ; ceux qui ont fait le mal, ressuscitant pour être jugés. » (Jean 5,28-29) Ou encore dans l’évangile de ce jour : « Dieu n’est pas le Dieu des morts mais des vivants. Tous, en effet vivent pour lui. » (Lc 20,38) Bref, notre foi en la résurrection n’est pas le résultat d’un résonnement humain mais l’accueil d’une révélation. Donc, Résurrection : oui !
Prolongement de notre vie ici-bas : en partie seulement !
Mais comment cela va-t-il se faire ? « Je crois à la résurrection de la chair » proclamons-nous dans le symbole des apôtres. Le mot chair ici ne désignent pas « la viande et les os », mais tout ce qui a donné chair à notre vie, tout ce qui a donné de l’épaisseur à notre vie, « ce par quoi je suis en relation avec les autres et avec le monde dans lequel je vis. Et il faut sans doute dire aussi que le corps est bien plus que ce que limite ma peau : mon vêtement, ma maison, les relations qui me façonnent ne sont-ils pas aussi quelque chose de ma réalité corporelle ? […] La chair, pour les hommes de la Bible, c’est l’homme dans sa réalité corporelle, dans sa réalité mondaine. Cela veut dire que quand les chrétiens parlent de résurrection, ils n’affirment pas que l’homme reviendra à la vie qu’il connaît aujourd’hui, à la réalité matérielle pesante qu’est le corps tel que nous en parle les biologistes. Il s’agit bien d’une vie nouvelle spirituelle, une vie en Dieu. Et très vite l’Église a compris l’ambigüité de la formule « résurrection de la chair » puisque le symbole de Nicée – Constantinople, fruit des querelles christologiques et rédigé par ces deux conciles (Nicée 325 ; Constantinople 381) a remplacé cette formule par ‘j’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir’. » (cf. Jean-Louis Vincent ) Donc tout ce qui a donné de la chair à notre vie sera suscité de nouveau, re-suscité, mais non pas sous la forme que nous avons connue ici-bas, puisque notre corps sera un corps spirituel…
Retrouvaille avec ceux que nous avons aimés : oui et plus encore !
Nous en arrivons donc à l’exemple des Sadducéens : « la femme qui a eu sept maris ici-bas duquel sera-t-elle l’épouse ? » Et Jésus de répondre qu’au ciel, il n’y a plus ni épouse, ni mari. D’autant plus que la loi du Lévirat concernait l’enfantement, « pour donner une descendance à son frère », alors qu’au ciel on enfante plus… Cela voudrait-il dire que nous n’aurons plus de lien avec ceux que nous avons aimé ici-bas, non bien sûr cela contredirait ce que je viens de dire plus haut, à savoir que la résurrection, c’est le rétablissement de ce qui a donné chair à notre vie. Mais ces liens ne sont plus du même ordre et surtout, nous serons rendus capables d’un amour beaucoup plus large que notre amour ici-bas. Notre vie en Dieu sera l’ouverture à la communion de tous les sauvés, c’est-à-dire un amour agapè beaucoup plus universel que nos petites expériences d’amour d’ici-bas. Donc oui, nous retrouverons ceux que nous avons aimés… et plus encore !
Ne nous enfermons donc pas dans notre petite compréhension humaine de la vie après la mort !
Jésus Christ nous a révélé : le bienfondé de la foi en la résurrection,
la continuité entre notre vie céleste et ce que fut notre vie ici-bas,
mais aussi la réalité toute nouvelle de cette vie en Dieu !
ien présent dans P Benoit
Merci pour votre commentaire sur la résurrection c’est un sujet qui me pose beaucoup de questions J’y ai trouvé réponses Merci encore
J’espère que vous allez bien Moi je vais bien et je suis toujours au Montmartre
Vous êtes b