« Vous êtes des dieux ! »

Dans la controverse de l’évangile proposé à notre méditation ce vendredi (Jn 10,31-39), Jésus défend son titre de Fils de Dieu en s’appuyant sur une citation du psaume 82,6 : « Je le déclare : vous êtes des dieux, vous êtes tous des fils du Très-Haut ! » Ce thème de la divinisation de l’homme fut particulièrement développé dans la spiritualité des chrétiens d’Orient avec notamment cette formulation « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu ! »… Et pourtant ne parle-t-on pas d’un péché suprême de l’homme qui consisterait à vouloir se faire Dieu ? Qu’est-ce à dire ?

Il faut ici apporter quelques précisions : ce qui est connoté négativement dans la démarche humaine, c’est cette prétention de l’homme à se prendre pour le centre du monde, à vouloir être seul juge de ses choix, à se croire tout puissant ! Or ce dieu là, n’a rien à voir avec le Dieu révélé par l’évangile ! Jésus poursuit d’ailleurs son argumentation en interpellant ses détracteurs : « Quand bien même vous refuseriez de me croire, croyez en mes œuvres. » La divinité de Jésus se donne à voir dans ses gestes de miséricorde, de guérison, de relèvement, de service des plus pauvres etc… Le vrai Dieu n’est justement pas un Dieu omnipotent, qui n’aurait de compte à rendre à personne, mais un Dieu fragile, aimant, dont toutes les œuvres sont orientées vers son projet d’amour. Un Dieu dépendant de ses créatures… Vouloir être comme ce Dieu là est une très bonne chose et la vie est justement le temps qui nous est donné pour faire cet apprentissage et recevoir cette divinisation de Dieu lui-même.

C’est précisément cela que nous allons célébrer durant la semaine sainte : Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu !

Dans l’institution de l’eucharistie, nous célébrons cette union rendue possible en devenant nous même Corps du Christ… Dans la passion et la mort en croix de Jésus, Dieu a rejoint l’homme jusqu’en ses zones les plus sombre de façon à ce qu’aucune misère humaine ne soit plus en dehors de la vie de Dieu… Enfin dans la résurrection du Christ, nous célébrons le fait que l’union au Christ nous rend capable de passer de la mort à la vie, de notre vie humaine à une vie divine. Jamais par nos propres œuvres, qui ne sont que des signes de cette union à Dieu, mais bien en laissant le Christ accomplir son œuvre en nous : Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu !

Que les célébrations pascales nous replacent face à cet essentiel !

La vie ici…

Après la poussière de l’harmattan, voici le temps de la chaleur :34°C, sans vent, sans ventilateur (en raison de notre maison toujours sans électricité), et sans eau fraiche si ce n’est quelques heures en soirée… Il paraît que cela annonce la saison des pluies… mais pour quand ?

Après le temps des récollections (voir les lettres passées), ce fut le marathon des confessions (4 soirs de suite, durant deux heures) et au milieu de la semaine une conférence, dans le cadre de notre Espace d’Alzon intitulée « Si Dieu est amour pourquoi le mal ? ». Cela rappellera surement quelque chose à plusieurs d’entre vous… puisque j’avais développé cela durant la retraite dans la vie au Montmartre en 2009… D’ailleurs le texte fut publié sur le blogue il y a quelque temps, vous pouvez le retrouver ici ! La conférence a rassemblé une bonne quarantaine de participants ce qui m’a agréablement surpris vu la teneur plutôt théologique du thème. Quant à la semaine sainte, elle débutera en avance puisque la messe chrismale aura lieu ce samedi, veille des Rameaux à la cathédrale de Sokodé !

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