Vingt ans déjà…

Mon noviciat, il y a vingt ans

Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas très fort sur les dates anniversaires, aussi me suis-je rendu compte, par concours de circonstances, mercredi dernier, alors que le père Iosif annonçait ses quinze ans de vie religieuse pour le 21 septembre, que ce mercredi 19 était justement le jour anniversaire de mes vingt ans de vie religieuse ! Vingt ans déjà ! Cela m’invite à une relecture rapide du chemin parcouru… Ce qui me vient spontanément à l’esprit, c’est le formidable élargissement de ma vie dont j’ai bénéficié, grâce à cet engagement à la suite du Christ. Et je crois que c’est bien là le but de la vie chrétienne : entrer toujours plus avant dans une fraternité plus large, plus universelle, n’est-ce pas cela le Royaume de Dieu ?

Ce parcours m’a donc permis de tisser des liens de fraternité en Côte d’Ivoire (mes deux années de postulat) ; à Strasbourg (avec deux séjours de quatre puis trois années) ; à Lille (pour deux ans) ; à Québec (durant neuf ans) ; à Juvisy (pour une année de formation) et enfin au Togo depuis un peu plus d’un an… Élargissement géographique donc, mais aussi élargissement d’expériences : enseignement, activités d’été pour les jeunes, travail en aumônerie d’étudiants, travail en paroisse, animation d’un Centre de Culture et Foi, et finalement Maître des novices… Quelle joie, quelle action de grâce pour tout ce que le Seigneur m’a donné de vivre durant ces années ! Pouvais-je m’imaginer, il y a vingt ans, que mon engagement me mènerait sur des routes aussi riches et variées ? Par ailleurs, je crois, à certains échos, que le Seigneur a pu agir modestement à travers moi pour aider quelques-un(e)s sur le chemin de leur vie… Je n’en retire aucune gloriole personnelle, car je connais bien mes limites relationnelles et mes résistances à sortir de moi-même, mais, en même temps, je veux témoigner que si l’on donne au Seigneur toute sa bonne volonté, si l’on accepte, jour après jour, de dire oui à ce que nous demande notre vie religieuse, par le biais de nos supérieurs, alors la vie peut jaillir en nous et autour de nous malgré toutes nos limites…

J’aime répéter, à mes jeunes frères, qu’il y a plus de joie et de fruit à creuser son sillon, là où l’on s’engage, malgré tous les aléas de la vie, qu’à entretenir l’illusion que « l’herbe est plus verte ailleurs ». Car, de toute façon, si l’on quitte son engagement en raison de certaines difficultés qui nous sont personnelles, on emporte avec soi ces difficultés… Il faudra bien un jour accepter de les voir en face et de les traverser ! C’est en tout cas mon expérience car, au cours de ces vingt années, je ne peux pas dire que les doutes ou que certaines épreuves (relativement modestes somme toute), ne m’ont pas rejoint. Mais, en acceptant de poursuivre le chemin, de tenir mes engagements, de m’en remettre à la miséricorde du Seigneur, je crois vraiment avoir pu grandir humainement et affermir ma foi ! Je m’en remets donc au Seigneur et à ma congrégation pour la suite de l’aventure, sans aucun regret, et rempli d’action de grâce et de confiance pour tout ce que le Seigneur me donnera encore à vivre !

Et vous, quelle relecture faites-vous de votre histoire ? Une action de grâce ? Des regrets ? Ou un profond consentement à la vie qu’il vous a été donné de vivre ?

 

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2 réponses à Vingt ans déjà…

  1. Bernard dit :

    « je veux témoigner que si l’on donne au Seigneur toute sa bonne volonté, si l’on accepte, jour après jour, de dire oui à ce que nous demande notre vie religieuse, par le biais de nos supérieurs, alors la vie peut jaillir en nous et autour de nous malgré toutes nos limites… »
    je retiens ce passage de votre témoignage qui est pour moi, plus un conseil d’un homme expérimenté qu’une simple narration d’une histoire de vie. aujourd’hui, dans l’homélie de la messe d’entrée à Lavigerie, nous recevions à peu près les mêmes recommandations. le célébrant nous disait que Dieu croit en nous, et si nous étions conscients du nombre de choses que nous pourrions accomplir quand l’amour de Dieu est avec nous, nous laisserions de coté notre pessimisme.
    merci pour ce beau témoignage, félicitation pour ce parcours de vie, félicitations au Père Iosif, et félicitations aux novices qui sont sur le point de faire mieux que leurs prédécesseurs ! Chacun a son sillon à creuser! C’est, vrai que la photo nous montre deux beaux jeunes creusant des sillons! Belle illustration!

  2. Louise Melançon dit :

    D’abord, félicitations pour le 20 ans de vie religieuse! J’aime beaucoup la manière dont vous faites la relecture de ces 20 ans!
    Ensuite, merci de m’aider ainsi : je vis une période de relecture de ma vie… où les regrets sont souvent plus présents que la reconnaissance de ce que j’ai reçu… une épreuve pour la vieillesse de voir d’un autre oeil les diverses étapes de notre vie…

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