Il n’est pas toujours évident d’aborder la page blanche de la fin de semaine, surtout lorsqu’apparemment il n’y a pas d’événement majeur à partager. Il me semble que pour la méditation dominicale c’est plus simple, la matière première –l’évangile du dimanche– nous est fournie… Et pourtant, nos journées, nos semaines, notre quotidien ne sont-ils pas également pages d’Évangile, pleines de rencontres, d’interpellations, de paraboles, d’enseignements ?… Mais avons-nous le regard suffisamment aiguisé pour les accueillir sur ce mode-là ? Et puis, comment partager ce qui relève parfois de l’indicible, ou de l’intime ? La poésie, paraît-il, peut permettre ce dépassement, alors même si je ne suis pas poète, je me lance…
Impressions togolaises !
Tristesse d’un pays avec ses vieux démons
Tristesse de corruption et de mal-gouvernance
Colère : sales incendiaires, sales pollueurs, sales violeurs
Tristesse d’une jeunesse, pourtant pleine de promesses
Force de la nature si puissante et fragile
Forces mystérieuses, occultes ou bienfaitrices
Violence de la bêtise, injuste et destructrice
Force de cette jeunesse, vraiment pleine de promesses
Et encore cette Église souvent trop cléricale
Et encore cette pratique, régulièrement magique
Foisonnement de piétés non évangélisées
Et encore une jeunesse, en quête de promesses
Confiance en l’être humain, malgré les apparences
Confiance en cette vie, plus forte que la mort
Dépassement de chacun pour inventer demain
Confiance en la jeunesse, toujours pleine de promesses
Rencontres véritables qui dépassent tout clivage
Rencontres improbables et pourtant quotidiennes
Des relations tenaces à force de pardons
Rencontre d’une jeunesse, annonce de promesses
Semences d’Évangile dans d’autres religions
Semences d’Évangile même dans la Tradition
L’Esprit souffle en Afrique plus fort que l’harmattan
Semences d’Évangile… Africaine jeunesse !
La poésie seule, ce discours des dieux, dit, en effet, l’indicible et l’intime. Voici ma réponse à votre confidence. Je n’ai pas su dans ma maladresse ajuster la rime mais qu’à cela ne tienne, n’est-ce pas ?
Chante, cœur vaillant, ta tristesse et ton courage
Ou crains que ne soient engloutis tes grands espoirs
Ulysse avait les mêmes accents.
Redis cent fois les mots trop longtemps retenus
Ainsi l’orgueil des grands et le désert brûlant
Gronderont en vain, et leurs désarmants échos
Ebruiteront plutôt l’amour qui est le tien.