Inventer sa fidélité sous le souffle de l’Esprit…

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En accompagnant des jeunes sur le chemin de leur suite du Christ, je m’aperçois qu’ils ont à la fois besoin de modèles, de références, de sœurs, de frères aînés dont la vie « leur parle » et qu’à la fois il leur faut inventer leur propre manière d’être fidèles à l’Évangile sans vouloir copier telle ou telle vie…

Par exemple, au retour de leur temps de stage, temps fort s’il en est, au milieu de malades du sida, d’orphelins, de lépreux, de jeunes et moins jeunes malmenés par la vie, les novices assomptionnistes ont pu admirer l’engagement de laïcs et de sœurs dont la vie les a fortement impressionnés. Mais en même temps, ils ne se sont pas engagés dans une congrégation hospitalière, le bilan de leur stage ne consiste donc pas à recopier ce qu’ils ont vu là-bas mais à répondre à d’autres défis, d’autres enjeux, mis en lumière par leur expérience, à inventer leur manière de répondre aux « grandes causes » de l’Afrique de l’Ouest aujourd’hui : « L’esprit du fondateur nous pousse à faire nôtres les grandes causes de Dieu et de l’homme, à nous porter là où Dieu est menacé dans l’homme et l’homme menacé comme image de Dieu. Nous avons à faire preuve d’audace, d’initiative et de désintéressement… » (Règle de vie n°5)

À l’heure où la liturgie nous invite à faire mémoire du départ de Jésus vers son Père (Ascension) et du don de l’Esprit (Pentecôte), il me semble que c’est toujours la même fidélité inventive dont il s’agit. Les apôtres, en effet, du vivant de Jésus ne firent guère preuve d’initiative et d’audace, ils étaient simplement dans le temps de l’admiration, de la suite, de la consolation… Ne fallait-il pas que le Christ se rende absent et qu’il envoie son Esprit, pour que les disciples prennent toute leur place et déploient leurs propres richesses intérieures, leurs propres dons ? Ils n’ont pas, alors, copié le Christ, même si, bien-sûr, il fut La référence de leur vie, mais ils ont su inventer leur propre fidélité au Christ sous le souffle de l’Esprit.

Ce temps de l’Ascension et de la Pentecôte est donc un temps favorable pour grandir en maturité, en autonomie, en inventivité à la suite du Christ… J’ose vous renvoyer l’interpellation de notre règle de vie : Quelles grandes causes de Dieu et de l’homme vous mobilisent aujourd’hui ? N’est-il pas temps de quitter une vie trop étriquée pour lui donner un surcroit de vie au service du monde ? Lorsqu’on se donne on reçoit au centuple !

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