Apprendre à aimer !

            La dernière session d’Inter-Noviciat fut consacrée au thème de la sexualité et de la maturité affective. La Sr Mary Lembo, psychologue, de la congrégation des Sœurs de Sainte Catherine, a conduit cette session avec beaucoup de tact et de sincérité, et fut très appréciée de tous les participants. Les objectifs de cette session, qui s’adressait à 60 pré-postulant(e)s, postulant(e)s et novices, étaient multiples :

Sr Mary

Sr Mary

    • Prendre conscience de son monde affectif
    • Le nommer
    • L’accueillir
    • L’accepter/ assumer
    • L’intégrer
    • L’Orienter vers un don

Dans un premier temps, la sœur a d’abord fourni plusieurs éléments de compréhension du développement psycho-sexuel chez l’être humain, puis elle a évoqué la question des sentiments, de l’estime de soi, du rapport à son corps, des déviations sexuelles, du lien entre sexualité et spiritualité et, enfin, elle a proposé un certain nombre de pistes pour permettre de « gérer » sa sexualité dans le cadre de la vie religieuse.

Les questions et les échanges, à partir de cas concrets, n’ont pas manqué, notamment grâce à une boîte à questions permettant de sauvegarder l’anonymat… Espérons que cette session ait permis au plus grand nombre de se situer et de mieux discerner les difficultés, les défis  et les exigences pour une vie religieuse équilibrée et vraie qui fasse place à cette dimension de toute vie humaine.

Nous avons notamment réaffirmé que les trois fonctions de la sexualité – à savoir, la fonction fécondité, la fonction relationnelle et la fonction plaisir – doivent trouver place dans une vie religieuse féconde, ouverte à tous, et se ménageant des temps de gratuité et de plaisirs sains. Tout en rappelant que la suite du Christ, qui est promesse de plénitude, implique un certain nombre de renoncements et d’exigences, quel que soit l’état de vie choisi… Prendre conscience de ses besoins ne signifie pas vouloir les satisfaire tous et tout de suite, mais peut nous aider à creuser en nous le désir d’une plénitude… J’aime beaucoup ces réflexions d’Henri Boulad, sur la chasteté dans la vie religieuse :

 « Dieu ne comble pas le vide de notre cœur en y versant sa consolation. Non ! Dieu n’est pas un substitut à l’amour humain, il ne compensera jamais l’absence d’une femme dans notre vie »… « Lorsque nous sommes loin de ceux que nous aimons, nous devons tenir bon sans combler l’absence, c’est une très grande consolation, car le fait de laisser le vide béant sauve le lien qui nous unit. » … « Dieu ne comble pas le cœur qui se donne à lui : il le laisse vide, et ce vide est justement sa présence en creux au fond de nous ! » (Henri Boulad, Chasteté et consécration, Anne Sigier, Québec, 2003, p.15 et 16

             Quel que soit notre état de vie, n’oublions jamais que la vie est le temps qui nous est donné pour apprendre à aimer ! Pour certains, ce sera à travers le mariage, pour d’autres, à travers le célibat… La dimension sexuée de notre vie est profondément le signe de ce manque existentiel qui nous habite, d’un désir de plénitude, que seul Dieu pourra combler… « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi ! » (St Augustin)


La vie par ici

Au sortir des deux sessions sur la relecture de son histoire affective, et sur la sexualité, nous avons hâte de reprendre un rythme plus régulier… Ce sont donc les rencontres habituelles qui marqueront cette semaine : parcours sur la vie religieuse, classe de chant, relecture des sessions, accompagnement spirituel, histoire de la congrégation, parcours sur la règle de vie, cours avec les postulants, émission de radio, groupe biblique, etc…

Cette semaine, nous fêterons également, particulièrement, le 21 novembre, jour du retour au Père de notre fondateur ; nous serons en union de prière avec tous les frères sœurs et laïcs de la famille de l’Assomption… Je vous laisse donc avec cette prière en partage :

1-Pour que l’Assomption cherche avant  tout le Royaume de Dieu et que lui soit donné par surcroit tout le reste : des frères, l’unité, la joie et le courage de servir.

Fais venir ton Règne, Seigneur

2– Pour que l’Assomption soit fidèle à l’Esprit de son fondateur dans son Amour pour le Christ, la Vierge et l’Église.

Fais venir ton Règne, Seigneur

3– Pour que l’Assomption, fidèle à la mission du Christ, soit, comme Lui, présente au monde et qu’elle soit gardée du mal.

Fais venir ton Règne, Seigneur

4– Pour que l’Assomption aime et serve l’Église à la suite du Christ qui l’a aimée et s’est livré pour elle.

Fais venir ton Règne, Seigneur

 5– Pour que l’Assomption, dans l’espérance et la prière attende le jour ou l’Église reconnaitra la sainteté du vénérable  Emmanuel d’Alzon.

Fais venir ton Règne, Seigneur

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Une réponse à Apprendre à aimer !

  1. Monique dit :

    Petite coïncidence amusante : nous sommes, dans le cours Platon, à étudier son enseignement sur l’amour, et notre groupe d’études a peiné hier à tenter de conjuguer l’amour et la sexualité. Pas facile dans le monde d’aujourd’hui, à ce qu’il semble. Et pourtant on sent, chez les jeunes, un tel besoin de démêler toutes ces choses…

    J’aime beaucoup le passage que vous transcrivez du livre d’Henri Boulad. Si on y pense bien, ce texte concerne aussi ceux et celles qui ne sont pas dans la vie religieuse : « Dieu n’est pas un substitut à l’amour humain, il ne compensera jamais l’absence d’une femme dans notre vie »…Si je la paraphrasais, pour l’actualiser à ce que je veux dire, cette phrase donnerait : « …Le fait est que l’autre dans notre vie, l’aimé, est en quelque sorte toujours absent car toujours nous attendons de lui, ou d’elle, une sorte d’impossible absolu. » Aussi je vous rejoins, Benoît, quand vous dites: « La dimension sexuée de notre vie est profondément le signe de ce manque existentiel qui nous habite, d’un désir de plénitude, que seul Dieu pourra combler… »

    Et c’est ce à quoi les étudiants sont arrivés, hier, au terme de deux heures d’études dans le dialogue que j’anime. Pas besoin de vous dire la surprise ! Et la peur aussi. La peur ? Devant l’incommensurable dimension de l’amour, même considéré d’un point de vue purement humain. – Platon n’était pas chrétien : on n’est pas chrétien des 400 ans avant le mot. Et pourtant, c’est ce qui m’impressionne, il a vu que l’amour et la sexualité ne vont pas sans une certaine nostalgie de l’éternité… Pas mal, hein ? Moi, ça m’impressionne.

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