2 mars 2014, 8ème dimanche du temps ordinaire, année A, Mt 6,24-34 /
Quelle mesure employer pour mesurer la qualité de notre vie ? « La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture ?… Le corps ne vaut-il pas plus que les vêtements ? » (cf. Mc 6,25) Notre vie dépend-elle du regard des autres sur nous, ou même du regard que nous portons sur nous ? : « Pour ma part, je me soucie fort peu de votre jugement sur moi, ou de celui que prononceraient les hommes ; d’ailleurs, je ne me juge même pas moi-même. » (cf. seconde lecture de ce dimanche 1 Co 4,3)… Dans ce recentrage sur l’essentiel, les textes du jour nous donnent en exemple le lis des champs dont les lettres nous renvoient à trois attitudes fondamentales : L.I.S. Liberté… Insouciance… Solidarité…
Liberté !
La page d’évangile proposée à notre méditation ne nous dit pas de vivre de façon inconsciente ou paresseuse…Les oiseaux, donnés en exemple, travaillent beaucoup pour rechercher la nourriture mise à leur disposition, ils font d’ailleurs parfois des milliers de kilomètres pour cela… Mais l’évangile nous dit de ne pas nous laisser asservir par nos besoins ou désirs de biens matériels, mais de cultiver d’abord la liberté par rapport à l’argent, à la nourriture, aux vêtements, aux biens que l’on possède : l’essentiel n’est pas là ! Et cela rejoint la seconde lecture : ne vous souciez pas de ce que l’on dit de vous, qui ne se fonde bien souvent que sur les apparences, sur vos avoirs, sur vos signes extérieurs de richesse ou de pauvreté… Ne fondez même pas votre vie sur le regard que vous posez sur vous-même, regard qui peut être faussé vers une survalorisation ou, au contraire, une dévalorisation de vous-même ; mais ne vous souciez que du regard que Dieu pose sur vous-même : « Attendez la venue du Seigneur, car il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et il fera paraître les intentions secrètes. Alors, la louange qui revient à chacun lui sera donnée par Dieu. » ( 1 Co 4,5) La valeur d’un billet de 50 000 F CFA dépend-elle de l’apparence de ce billet ? Il peut être froissé ou sale, même déchiré en partie, il vaudra toujours 50 000 F CFA. Ainsi la valeur d’une personne ne dépend pas de ses atours extérieurs, de ce qu’elle possède, mais de la qualité de son cœur ! « Soyez donc libres par rapport aux biens », nous dit l’évangile !
« In-souciance » !
Le mot insouciance n’est peut-être pas tout à fait le mot juste, mais comme il correspondait à la deuxième lettre du « lis », je l’ai conservé… Je voudrais surtout exprimer ici qu’il ne s’agit pas de cultiver l’inquiétude et les soucis mais plutôt la confiance : confiance en l’autre, confiance en Dieu… « Même si une femme pouvait oublier le fils de ses entrailles, moi, je ne t’oublierai pas, dit le Seigneur » (cf. Is 49,15) Mais attention, cela ne veut pas dire que Dieu va pourvoir magiquement à tous nos besoins ! Mais qu’au cœur même de nos épreuves, Dieu est présent à nos côtés et nous ouvre un avenir… Un avenir ici-bas, ou un avenir auprès de lui. Une jeune fille très croyante, mais aux prises avec une maladie incurable qui la condamnait à court terme, s’était dit d’abord : « J’essaie de ne pas en vouloir à Dieu ! » et puis un peu plus tard, la maladie avançant, elle se fit cette réflexion : « Peut-être que Dieu a de plus grands projets pour moi que j’en avais pour mon avenir ! » Cette confiance est certainement liée également à un décentrement de soi et à une vie plus tournée vers le Royaume de Dieu : « Cherchez d’abord le Royaume, le reste vous sera donné… » (Mt 6, 33) Être tourné vers le Royaume, cela veut dire deux choses : de ne pas s’arrêter à l’horizon terrestre de notre vie, et de travailler à l’avènement du Royaume dès ici-bas ! D’où ce troisième mot :
Solidarité !
Ils sont nombreux, celles et ceux qui se sont engagés au service des autres, à plus de justice, à plus de solidarité, à plus de dignité… À avoir fait l’expérience d’une vie comblée de bonheur et même du nécessaire pour ici-bas… Car, lorsqu’on se donne totalement et avec générosité pour nos frères et sœurs les hommes, et particulièrement pour les plus pauvres, Dieu ne manque jamais de pourvoir à nos besoins. Et sans aller du côté du magico-religieux, on constate que beaucoup de personnes sont prêtes à nous soutenir dans notre action, si l’on sent que cette action est juste, vraie, utile pour les démunis… Et cette solidarité ne vient pas d’abord des nantis (surtout au début d’une œuvre) mais des pauvres eux-mêmes et des gens modestes… Oui, vraiment, les témoignages sont nombreux qui illustrent l’évangile de ce jour : « Cherchez d’abord son Royaume et sa justice, et tout cela [nourriture, boisson, vêtements] vous sera donné par-dessus le marché. »
À y bien regarder donc, notre passage d’Évangile n’est pas une invitation à la nonchalance,
Mais à rayonner comme les L.I.S. des champs,
Par notre Liberté, notre In-souciance/confiante et notre Solidarité !
Comme le LIS des champs !
2 mars 2014, 8ème dimanche du temps ordinaire, année A, Mt 6,24-34 /
Quelle mesure employer pour mesurer la qualité de notre vie ? « La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture ?… Le corps ne vaut-il pas plus que les vêtements ? » (cf. Mc 6,25) Notre vie dépend-elle du regard des autres sur nous, ou même du regard que nous portons sur nous ? : « Pour ma part, je me soucie fort peu de votre jugement sur moi, ou de celui que prononceraient les hommes ; d’ailleurs, je ne me juge même pas moi-même. » (cf. seconde lecture de ce dimanche 1 Co 4,3)… Dans ce recentrage sur l’essentiel, les textes du jour nous donnent en exemple le lis des champs dont les lettres nous renvoient à trois attitudes fondamentales : L.I.S. Liberté… Insouciance… Solidarité…
Liberté !
La page d’évangile proposée à notre méditation ne nous dit pas de vivre de façon inconsciente ou paresseuse…Les oiseaux, donnés en exemple, travaillent beaucoup pour rechercher la nourriture mise à leur disposition, ils font d’ailleurs parfois des milliers de kilomètres pour cela… Mais l’évangile nous dit de ne pas nous laisser asservir par nos besoins ou désirs de biens matériels, mais de cultiver d’abord la liberté par rapport à l’argent, à la nourriture, aux vêtements, aux biens que l’on possède : l’essentiel n’est pas là ! Et cela rejoint la seconde lecture : ne vous souciez pas de ce que l’on dit de vous, qui ne se fonde bien souvent que sur les apparences, sur vos avoirs, sur vos signes extérieurs de richesse ou de pauvreté… Ne fondez même pas votre vie sur le regard que vous posez sur vous-même, regard qui peut être faussé vers une survalorisation ou, au contraire, une dévalorisation de vous-même ; mais ne vous souciez que du regard que Dieu pose sur vous-même : « Attendez la venue du Seigneur, car il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et il fera paraître les intentions secrètes. Alors, la louange qui revient à chacun lui sera donnée par Dieu. » ( 1 Co 4,5) La valeur d’un billet de 50 000 F CFA dépend-elle de l’apparence de ce billet ? Il peut être froissé ou sale, même déchiré en partie, il vaudra toujours 50 000 F CFA. Ainsi la valeur d’une personne ne dépend pas de ses atours extérieurs, de ce qu’elle possède, mais de la qualité de son cœur ! « Soyez donc libres par rapport aux biens », nous dit l’évangile !
« In-souciance » !
Le mot insouciance n’est peut-être pas tout à fait le mot juste, mais comme il correspondait à la deuxième lettre du « lis », je l’ai conservé… Je voudrais surtout exprimer ici qu’il ne s’agit pas de cultiver l’inquiétude et les soucis mais plutôt la confiance : confiance en l’autre, confiance en Dieu… « Même si une femme pouvait oublier le fils de ses entrailles, moi, je ne t’oublierai pas, dit le Seigneur » (cf. Is 49,15) Mais attention, cela ne veut pas dire que Dieu va pourvoir magiquement à tous nos besoins ! Mais qu’au cœur même de nos épreuves, Dieu est présent à nos côtés et nous ouvre un avenir… Un avenir ici-bas, ou un avenir auprès de lui. Une jeune fille très croyante, mais aux prises avec une maladie incurable qui la condamnait à court terme, s’était dit d’abord : « J’essaie de ne pas en vouloir à Dieu ! » et puis un peu plus tard, la maladie avançant, elle se fit cette réflexion : « Peut-être que Dieu a de plus grands projets pour moi que j’en avais pour mon avenir ! » Cette confiance est certainement liée également à un décentrement de soi et à une vie plus tournée vers le Royaume de Dieu : « Cherchez d’abord le Royaume, le reste vous sera donné… » (Mt 6, 33) Être tourné vers le Royaume, cela veut dire deux choses : de ne pas s’arrêter à l’horizon terrestre de notre vie, et de travailler à l’avènement du Royaume dès ici-bas ! D’où ce troisième mot :
Solidarité !
Ils sont nombreux, celles et ceux qui se sont engagés au service des autres, à plus de justice, à plus de solidarité, à plus de dignité… À avoir fait l’expérience d’une vie comblée de bonheur et même du nécessaire pour ici-bas… Car, lorsqu’on se donne totalement et avec générosité pour nos frères et sœurs les hommes, et particulièrement pour les plus pauvres, Dieu ne manque jamais de pourvoir à nos besoins. Et sans aller du côté du magico-religieux, on constate que beaucoup de personnes sont prêtes à nous soutenir dans notre action, si l’on sent que cette action est juste, vraie, utile pour les démunis… Et cette solidarité ne vient pas d’abord des nantis (surtout au début d’une œuvre) mais des pauvres eux-mêmes et des gens modestes… Oui, vraiment, les témoignages sont nombreux qui illustrent l’évangile de ce jour : « Cherchez d’abord son Royaume et sa justice, et tout cela [nourriture, boisson, vêtements] vous sera donné par-dessus le marché. »
À y bien regarder donc, notre passage d’Évangile n’est pas une invitation à la nonchalance,
Mais à rayonner comme les L.I.S. des champs,
Par notre Liberté, notre In-souciance/confiante et notre Solidarité !