11 janvier 2015, Baptême du Seigneur, année B, Mc 1,7-11 /
« Les cieux se déchirèrent… » Cette simple expression résume, à merveille, ce dont il est question dans la scène du baptême de Jésus, ce dont il est question en ce temps de Noël, ce dont il est question dans chaque baptême, et finalement ce à quoi l’humanité aspire secrètement : les retrouvailles entre Dieu et l’humanité ! Mais qui a fermé les cieux ? L’homme ? Dieu ? Et les cieux sont-ils réellement fermés ? Qu’en est-il de cette communion entre le monde de Dieu et le monde des hommes qui semble de nouveau possible au moment de cette scène du baptême de Jésus ?
Est-ce l’homme qui s’est fermé au monde de Dieu ?
Oui, certainement, en partie… Car, sans penser la chose de façon chronologique, le « péché originel » nous parle effectivement de cette fermeture de l’être humain à une vie selon le projet de Dieu : fermeture à la vie de Dieu, fermeture à la vie en l’autre, fermeture à la vie en nous, fermeture à la vie agissante dans la Création ! L’homme marqué par le péché voit en Dieu un rival ou l’ignore et veut faire sa vie loin de la face de Dieu… « L’homme et la femme se cachèrent loin de la face de Dieu au milieu des arbres du jardin… » (Gn 3,8) N’est-ce pas ce qu’illustre, encore tout récemment, Michel Houellebecq en disant que l’on ne peut pas être intelligent et croire à l’existence de Dieu ! Oui, l’homme, se prenant pour unique référence, a tendance à se fermer à toute communication avec Dieu et, à ce moment-là, Dieu, respectant infiniment la liberté de l’homme, ne peut pas faire grand-chose… En Jésus de Nazareth, au contraire, homme pleinement accompli, la communication avec le Père est incessante : le ciel est déchiré ! Avant de se plaindre du silence ou de l’éloignement de Dieu, interrogeons-nous sur notre manière de barrer à Dieu l’accès à notre vie !
Est-ce Dieu qui a fermé l’accès à son monde ?
La Genèse semble bien nous dire cela. « Alors le Seigneur Dieu le renvoya du jardin d’Éden, pour qu’il travaille la terre d’où il avait été tiré. Il expulsa l’homme, et il posta, à l’orient du jardin d’Éden, les chérubins, armés d’un glaive fulgurant, pour interdire l’accès de l’arbre de vie. » (Gn 3,23) Mais quel est le sens de cette expulsion ? Pour punir l’homme ? Certainement pas, cela ne correspond pas à ce que nous connaissons du Dieu Père et plein d’amour révélé en Jésus Christ. Il s’agit, bien plutôt d’une mise au monde, de l’envoi de l’homme dans le monde pour qu’il remplisse sa tâche de co-créateur, pour qu’il apprenne à vivre comme Dieu et se prépare à partager la vie divine… Pour le dire autrement, le récit de la Genèse, qui n’est pas à prendre dans un sens historique ou chronologique, mais plutôt en un sens existentiel, nous révèle que la vie terrestre est ce temps donné à l’homme pour participer à la Création et pour apprendre à vivre de la vie de Dieu. Cela implique une juste autonomie, une juste distance entre le monde de Dieu et le monde de l’homme, car il ne s’agit pas de saisir comme un voleur la vie divine mais bien plutôt de prendre le temps de réaliser cette ressemblance à laquelle nous sommes promis. L’incarnation de Jésus Christ manifeste, d’une certaine manière, que l’humanité était suffisamment mûre pour rouvrir l’accès du ciel aux hommes : et les cieux se déchirent. Avant de se plaindre de la fermeture des cieux, réfléchissons à ce que signifient notre vie humaine et ce temps qui nous est donné pour apprendre à vivre !
Et les cieux se déchirèrent…
Depuis l’incarnation, le baptême, la mort et la résurrection de Jésus Christ, non seulement les cieux se sont ouverts de nouveau, mais ils ne se sont jamais plus refermés ! Non seulement le Seigneur est venu à nous, mais il vient à nous chaque jour, notamment par les sacrements. Le texte précise que Jésus « vit » les cieux se déchirer : non seulement les cieux sont ouverts mais, encore faut-il le voir, le percevoir et s’engager dans la brèche. Sommes-nous bien conscients que, depuis l’incarnation de Jésus Christ, depuis cet instant qui marque le tournant du monde, les cieux nous sont ouverts, la communication avec Dieu est possible, le partage de la vie même de Dieu, en Jésus Christ, par la vie sacramentelle, est possible ? Avant de se plaindre du silence de Dieu, prenons-nous les moyens de nourrir notre vie spirituelle, de cultiver notre intimité avec le Seigneur, de communier à sa vie ?
Oui, non seulement les cieux se déchirèrent il y a deux mille ans,
Mais les cieux nous sont ouverts depuis…
Désirons-nous vivre pleinement notre baptême
qui nous ouvre, de nouveau, à la vie de Dieu ?
« Les cieux se déchirèrent ! »
« Les cieux se déchirèrent… » Cette simple expression résume, à merveille, ce dont il est question dans la scène du baptême de Jésus, ce dont il est question en ce temps de Noël, ce dont il est question dans chaque baptême, et finalement ce à quoi l’humanité aspire secrètement : les retrouvailles entre Dieu et l’humanité ! Mais qui a fermé les cieux ? L’homme ? Dieu ? Et les cieux sont-ils réellement fermés ? Qu’en est-il de cette communion entre le monde de Dieu et le monde des hommes qui semble de nouveau possible au moment de cette scène du baptême de Jésus ?
Est-ce l’homme qui s’est fermé au monde de Dieu ?
Oui, certainement, en partie… Car, sans penser la chose de façon chronologique, le « péché originel » nous parle effectivement de cette fermeture de l’être humain à une vie selon le projet de Dieu : fermeture à la vie de Dieu, fermeture à la vie en l’autre, fermeture à la vie en nous, fermeture à la vie agissante dans la Création ! L’homme marqué par le péché voit en Dieu un rival ou l’ignore et veut faire sa vie loin de la face de Dieu… « L’homme et la femme se cachèrent loin de la face de Dieu au milieu des arbres du jardin… » (Gn 3,8) N’est-ce pas ce qu’illustre, encore tout récemment, Michel Houellebecq en disant que l’on ne peut pas être intelligent et croire à l’existence de Dieu ! Oui, l’homme, se prenant pour unique référence, a tendance à se fermer à toute communication avec Dieu et, à ce moment-là, Dieu, respectant infiniment la liberté de l’homme, ne peut pas faire grand-chose… En Jésus de Nazareth, au contraire, homme pleinement accompli, la communication avec le Père est incessante : le ciel est déchiré ! Avant de se plaindre du silence ou de l’éloignement de Dieu, interrogeons-nous sur notre manière de barrer à Dieu l’accès à notre vie !
Est-ce Dieu qui a fermé l’accès à son monde ?
La Genèse semble bien nous dire cela. « Alors le Seigneur Dieu le renvoya du jardin d’Éden, pour qu’il travaille la terre d’où il avait été tiré. Il expulsa l’homme, et il posta, à l’orient du jardin d’Éden, les chérubins, armés d’un glaive fulgurant, pour interdire l’accès de l’arbre de vie. » (Gn 3,23) Mais quel est le sens de cette expulsion ? Pour punir l’homme ? Certainement pas, cela ne correspond pas à ce que nous connaissons du Dieu Père et plein d’amour révélé en Jésus Christ. Il s’agit, bien plutôt d’une mise au monde, de l’envoi de l’homme dans le monde pour qu’il remplisse sa tâche de co-créateur, pour qu’il apprenne à vivre comme Dieu et se prépare à partager la vie divine… Pour le dire autrement, le récit de la Genèse, qui n’est pas à prendre dans un sens historique ou chronologique, mais plutôt en un sens existentiel, nous révèle que la vie terrestre est ce temps donné à l’homme pour participer à la Création et pour apprendre à vivre de la vie de Dieu. Cela implique une juste autonomie, une juste distance entre le monde de Dieu et le monde de l’homme, car il ne s’agit pas de saisir comme un voleur la vie divine mais bien plutôt de prendre le temps de réaliser cette ressemblance à laquelle nous sommes promis. L’incarnation de Jésus Christ manifeste, d’une certaine manière, que l’humanité était suffisamment mûre pour rouvrir l’accès du ciel aux hommes : et les cieux se déchirent. Avant de se plaindre de la fermeture des cieux, réfléchissons à ce que signifient notre vie humaine et ce temps qui nous est donné pour apprendre à vivre !
Et les cieux se déchirèrent…
Depuis l’incarnation, le baptême, la mort et la résurrection de Jésus Christ, non seulement les cieux se sont ouverts de nouveau, mais ils ne se sont jamais plus refermés ! Non seulement le Seigneur est venu à nous, mais il vient à nous chaque jour, notamment par les sacrements. Le texte précise que Jésus « vit » les cieux se déchirer : non seulement les cieux sont ouverts mais, encore faut-il le voir, le percevoir et s’engager dans la brèche. Sommes-nous bien conscients que, depuis l’incarnation de Jésus Christ, depuis cet instant qui marque le tournant du monde, les cieux nous sont ouverts, la communication avec Dieu est possible, le partage de la vie même de Dieu, en Jésus Christ, par la vie sacramentelle, est possible ? Avant de se plaindre du silence de Dieu, prenons-nous les moyens de nourrir notre vie spirituelle, de cultiver notre intimité avec le Seigneur, de communier à sa vie ?
Oui, non seulement les cieux se déchirèrent il y a deux mille ans,
Mais les cieux nous sont ouverts depuis…
Désirons-nous vivre pleinement notre baptême
qui nous ouvre, de nouveau, à la vie de Dieu ?