« Jésus posa son regard sur lui… »

102B18 janvier 2015, 2e dimanche ordinaire, année B, Jn 1,35-42 /

Pour commencer ce temps ordinaire, l’Église nous propose le récit de l’appel des premiers disciples. Les récits varient sensiblement d’un évangéliste à l’autre. Chez Marc et Mathieu, Jésus appelle les pêcheurs dans leurs barques : Simon et André, puis Jacques et Jean, les fils de Zébédée. Chez Luc, cela se passe toujours au lac de Génésareth où Simon, Jacques et Jean se mettent à la suite de Jésus. Enfin chez Jean, proposé à notre méditation ce dimanche, c’est André et un autre disciple qui se mettent à la suite de Jésus suite à l’invitation de Jean-Baptiste,  puis c’est au tour de Simon, par l’intermédiaire de son frère André qui le conduit à Jésus. Par ailleurs la première lecture nous parle de l’appel de Samuel qui ne s’éclairera qu’à la parole d’Élie. Dans tous ces cas, la réponse à l’appel du Seigneur n’est pas une affaire de seul à seul avec lui, mais passe par un frère, un ami ou un aîné dans la foi. Regardons-y de plus près !

Se soutenir dans l’aventure de la foi !

N’oublions pas que nous parlons ici des premiers appelés. Ne trouvez-vous pas éminemment humain la façon dont se passe ce premier appel ? Voici un inconnu envers lequel des hommes ressentent un attrait singulier et qui invite à marcher à sa suite… Vont-ils tout quitter pour une aventure incertaine ? Que signifie cet attrait ? Quelle garantie ont-ils ?… Alors les frères s’encouragent mutuellement « N’as-tu pas ressenti la même chose que moi ? Ne penses-tu pas qu’il vaut la peine de s’engager ? Allez ! Allons-y, je veillerai sur toi et si jamais cela se passe mal, nous rentrerons à la maison… »  Bien sûr pour nous, aujourd’hui, c’est beaucoup plus facile de nous engager à la suite du Christ, car nous avons deux-mille ans de christianisme et de témoins qui nous ont précédés, mais c’est toujours l’engagement dans une aventure inconnue et sans garantie ! Alors oui, nous avons besoin de frères, d’amis, de sœurs pour nous encourager sur la route. Dans notre congrégation nous avons eu, ainsi, pas mal de fratries qui se sont engagées au cours de nos 170 années d’existence. Tâchons donc d’être toujours aussi humains que le Christ, que nous soyons du côté des appelés ou du côté des appelants, respectons les limites humaines et les besoins de sécurité de ceux qui veulent donner leur vie au Christ. Le Christ ne s’en offusque pas…

Mieux comprendre l’appel ressenti !

Samuel, pourtant très disponible, ne comprend pas l’appel dont il est l’objet, et Élie, lui-même, aura besoin d’un certain temps pour comprendre ce que vivait Samuel et lui indiquer la bonne attitude. André et « l’autre disciple » étaient en recherche d’absolu et de vérité puisqu’ils s’étaient mis à la suite de Jean-Baptiste, mais voici que Jean laisse entendre que ce n’est plus lui qu’il faut suivre mais « l’Agneau de Dieu », et « les deux disciples entendant ce qu’il disait » se mettent à suivre Jésus. Ne percevez-vous pas tout ce travail de recherche et de dialogue pour comprendre l’appel ressenti ? Voilà encore un bel enseignement pour nous aujourd’hui. Souvent nous avons tel ou tel élan intérieur, mais comment le vérifier : cela vient-il de Dieu ? Il n’y a pas d’autre solution que de partager son intuition avec un frère aîné, un accompagnateur, un ami dans la foi… La prière, pourtant nécessaire, ne suffit pas ! Un discernement, surtout vocationnel, se fait toujours en Église !

Faire confiance au Seigneur !

« Que cherchez-vous ? » Il me semble que spontanément nous nous attendrions, suite à cette question de Jésus, à une réponse profonde, existentielle de l’ordre de : « Un sens à notre vie… Un bonheur durable… À faire la volonté de Dieu… Un Maître spirituel… » Or, la réponse des disciples tombe à plat : « Maître, où demeures-tu ? » Un peu comme s’ils étaient pris au dépourvu et ne savaient pas quoi dire. -Cela me fait penser à Pierre encore, lors de la Transfiguration : « dressons trois tentes », et le texte précise « il ne savait pas ce qu’il disait. »- Jésus, lui, ne semble pas surpris de la question et leur dit « Venez et voyez » et, un peu plus loin, il posera sur Pierre son regard d’amour. Oui, l’appel ressenti en nous n’est pas toujours très clair, certains admirent les beaux habits du prêtre, d’autres la belle maison des religieux, d’autres encore voudraient se rendre utiles

… Ne nous soucions pas trop d’être au clair sur nos motivations pour marcher à la suite du Christ, mais mettons-nous en route et faisons confiance au Seigneur qui veut le meilleur pour nous. Il nous accueille, là où nous en sommes, et se chargera, par la suite et avec la médiation de nos accompagnateurs, de purifier nos intentions et nos motivations.

Le Seigneur appelle toujours à marcher à sa suite…

L’autre disciple, compagnon d’André, dont nous parle l’évangéliste Jean, ne serait-ce pas nous ?

Alors n’hésitons pas à nous lancer plus avant à la suite du Christ :

des frères sont là pour nous soutenir dans l’aventure de la foi,

pour chercher à comprendre avec nous cet appel,

et pour nous placer face au regard d’amour du Christ !

 

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2 réponses à « Jésus posa son regard sur lui… »

  1. Thérèse L.-Vézina dit :

    Là où elle en est dans sa marche, la présence du maître et le rayonnement des
    « Couleurs du Noviciat » allègent les pas de l’octogénaire québécoise.
    Merci à chacun ! TLV

  2. Daniela et Christian Sacy dit :

    C’est tout à fait vrais ce que dit Thérèse. Le ‘rayonnement du noviciat’ arrive jusqu’à nous et nous en sommes heureux de pouvoir en profiter.

    Merci

    Daniela et Christian

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