20 septembre 2015, 25ème dimanche, année B, Mc 9,30-37 /
« De quoi discutiez-vous en chemin ? » (Mc 9, 33) Et si Jésus nous posait la question aujourd’hui : « De quoi discutez-vous le plus souvent ? Qu’elles sont vos préoccupations du moment ? Où investissez-vous vos énergies ?…» Quelle serait notre réponse ? Semblable à celle des disciples ?… Rappelons-nous le contexte de la question : Jésus vient d’annoncer à ses disciples qu’il devra être livré aux mains des hommes, qu’ils le tueront et que, trois jours plus tard, il ressuscitera. Et quelle est leur préoccupation à eux : « Ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. » (Mc 9,34) !!! Saint Jacques dans la seconde lecture de ce jour évoque le même questionnement : qu’est-ce qui habite nos cœurs : la convoitise, la jalousie, les rivalités ? Et que demandons-nous à Dieu, des choses bonnes pour notre âme ou des choses « mauvaises, puisque c’est pour tout dépenser en plaisirs » (Jc 4,3) En même temps, il me semble que nous ne pouvons pas, non plus, être toujours sur le mode de la gravité, de l’altruisme, de la compassion… Alors quel équilibre trouver, dans nos préoccupations quotidiennes, entre les grands défis du moment, les préoccupations légitimes liées à notre état de vie, et une certaine légèreté et gratuité également nécessaires ?
« De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Des grands défis du moment ?
« Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes… » (Mc 9,31) C’est ainsi que Jésus parlait de sa Passion… Sauf que celle-ci est loin d’être terminée. Même si le Salut a été acquis une fois pour toutes et que la Résurrection est en marche, il n’empêche que les fils d’hommes souffrent encore et toujours de la folie des autres hommes et de bien d’autres maux ! Reprenons donc conscience des grands défis de notre époque. Cela demande un travail de discernement et non pas de nous en remettre béatement à la une des grands médias de notre temps. Premièrement, il y a des défis locaux, nationaux et internationaux, chacun ayant sa valeur propre. Quels sont les défis de notre milieu et quelles devraient-être nos préoccupations ? Dans notre petit coin d’Afrique les défis ne sont pas ceux de l’Europe ni de l’Amérique du Sud : accès à un travail rémunéré à sa juste valeur ; accès aux soins de santé ; à l’éducation ; à une demeure convenable ; à l’eau potable ; à l’électricité ; à une nourriture suffisante et, par ailleurs, à la mise en place de régimes politiques matures, à donner aux jeunes des raisons de croire et d’espérer pour qu’ils ne soient pas récupérés par tous les manipulateurs du moment, notamment intégristes… Comment nous organiser localement pour répondre, ensemble, à ces défis ?… Ailleurs le défi sera celui, de la paix, du droit de demeurer en sécurité sur la terre de ses ancêtres et, comme pis-aller, de pouvoir être accueilli, pour un temps, dans un pays d’asile… Les grands défis mondiaux sont nombreux. Pensons à ceux, définis par les Nations-Unies, à travers les huit objectifs du millénaire pour le développement : Réduire l’extrême pauvreté et la faim ; Assurer l’éducation primaire pour tous ; Promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes ; Réduire la mortalité infantile ; Améliorer la santé maternelle ; Combattre le VIH/Sida, le paludisme et d’autres maladies ; Assurer un environnement humain durable ; Mettre en place un partenariat mondial pour le développement. Oui, face à tout cela, de quoi parlons-nous tout en marchant ?
« De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Des préoccupations légitimes liées à notre état de vie ?
Vouloir faire vivre sa famille décemment, donner une éducation à ses enfants, avoir un travail rémunéré à sa juste valeur, sont des désirs légitimes. Nous ne sommes donc pas toujours dans des préoccupations lointaines et altruistes surtout lorsqu’on n’arrive pas à joindre les deux bouts. On peut sans crainte affirmer que Jésus comprend ce genre de préoccupations. Il suffit de voir comment, pris de pitié pour la foule qui n’avait pas de quoi se nourrir, il multiplia les pains et les poissons pour subvenir à leur faim. Mais il dénonce les désirs dévoyés de grandeur, de domination, de pouvoir. De quoi parlons-nous en chemin ? Peut-être de tous nos fardeaux du quotidien et le Seigneur veut nous aider à porter ces fardeaux et à nous en libérer… Mais parfois nos désirs ne sont-ils pas dévoyés, n’avons-nous pas perdu la juste mesure ?
« De quoi discutiez-vous en chemin ? »
De choses légères et gratuites ?
Nous ne sommes donc pas constamment préoccupés par les grands défis du moment, ni par nos soucis du quotidien… Dieu merci nous avons aussi besoin de légèreté, de contemplation, de gratuité. J’aime beaucoup cette expression du pape François lorsqu’il conclut son encyclique ‘Laudato Si’ : il la qualifie de « longue réflexion à la fois joyeuse et dramatique » (n°46) De même, lorsqu’il s’adresse à des pentecôtistes dans une courte vidéo, il conclut son propos en disant qu’il est à la fois « Joyeux et nostalgique »… Alors oui, cultivons aussi la joie, la fraternité, la légèreté, elles nous disent également quelque chose du Royaume. Car fondamentalement, ne l’oublions pas, surtout au cœur de nos plus grandes épreuves, notre Monde est déjà sauvé !
Alors, de quoi discutez-vous le plus souvent ?
De quoi discutez-vous le plus souvent ?
20 septembre 2015, 25ème dimanche, année B, Mc 9,30-37 /
« De quoi discutiez-vous en chemin ? » (Mc 9, 33) Et si Jésus nous posait la question aujourd’hui : « De quoi discutez-vous le plus souvent ? Qu’elles sont vos préoccupations du moment ? Où investissez-vous vos énergies ?…» Quelle serait notre réponse ? Semblable à celle des disciples ?… Rappelons-nous le contexte de la question : Jésus vient d’annoncer à ses disciples qu’il devra être livré aux mains des hommes, qu’ils le tueront et que, trois jours plus tard, il ressuscitera. Et quelle est leur préoccupation à eux : « Ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. » (Mc 9,34) !!! Saint Jacques dans la seconde lecture de ce jour évoque le même questionnement : qu’est-ce qui habite nos cœurs : la convoitise, la jalousie, les rivalités ? Et que demandons-nous à Dieu, des choses bonnes pour notre âme ou des choses « mauvaises, puisque c’est pour tout dépenser en plaisirs » (Jc 4,3) En même temps, il me semble que nous ne pouvons pas, non plus, être toujours sur le mode de la gravité, de l’altruisme, de la compassion… Alors quel équilibre trouver, dans nos préoccupations quotidiennes, entre les grands défis du moment, les préoccupations légitimes liées à notre état de vie, et une certaine légèreté et gratuité également nécessaires ?
« De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Des grands défis du moment ?
« Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes… » (Mc 9,31) C’est ainsi que Jésus parlait de sa Passion… Sauf que celle-ci est loin d’être terminée. Même si le Salut a été acquis une fois pour toutes et que la Résurrection est en marche, il n’empêche que les fils d’hommes souffrent encore et toujours de la folie des autres hommes et de bien d’autres maux ! Reprenons donc conscience des grands défis de notre époque. Cela demande un travail de discernement et non pas de nous en remettre béatement à la une des grands médias de notre temps. Premièrement, il y a des défis locaux, nationaux et internationaux, chacun ayant sa valeur propre. Quels sont les défis de notre milieu et quelles devraient-être nos préoccupations ? Dans notre petit coin d’Afrique les défis ne sont pas ceux de l’Europe ni de l’Amérique du Sud : accès à un travail rémunéré à sa juste valeur ; accès aux soins de santé ; à l’éducation ; à une demeure convenable ; à l’eau potable ; à l’électricité ; à une nourriture suffisante et, par ailleurs, à la mise en place de régimes politiques matures, à donner aux jeunes des raisons de croire et d’espérer pour qu’ils ne soient pas récupérés par tous les manipulateurs du moment, notamment intégristes… Comment nous organiser localement pour répondre, ensemble, à ces défis ?… Ailleurs le défi sera celui, de la paix, du droit de demeurer en sécurité sur la terre de ses ancêtres et, comme pis-aller, de pouvoir être accueilli, pour un temps, dans un pays d’asile… Les grands défis mondiaux sont nombreux. Pensons à ceux, définis par les Nations-Unies, à travers les huit objectifs du millénaire pour le développement : Réduire l’extrême pauvreté et la faim ; Assurer l’éducation primaire pour tous ; Promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes ; Réduire la mortalité infantile ; Améliorer la santé maternelle ; Combattre le VIH/Sida, le paludisme et d’autres maladies ; Assurer un environnement humain durable ; Mettre en place un partenariat mondial pour le développement. Oui, face à tout cela, de quoi parlons-nous tout en marchant ?
« De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Des préoccupations légitimes liées à notre état de vie ?
Vouloir faire vivre sa famille décemment, donner une éducation à ses enfants, avoir un travail rémunéré à sa juste valeur, sont des désirs légitimes. Nous ne sommes donc pas toujours dans des préoccupations lointaines et altruistes surtout lorsqu’on n’arrive pas à joindre les deux bouts. On peut sans crainte affirmer que Jésus comprend ce genre de préoccupations. Il suffit de voir comment, pris de pitié pour la foule qui n’avait pas de quoi se nourrir, il multiplia les pains et les poissons pour subvenir à leur faim. Mais il dénonce les désirs dévoyés de grandeur, de domination, de pouvoir. De quoi parlons-nous en chemin ? Peut-être de tous nos fardeaux du quotidien et le Seigneur veut nous aider à porter ces fardeaux et à nous en libérer… Mais parfois nos désirs ne sont-ils pas dévoyés, n’avons-nous pas perdu la juste mesure ?
« De quoi discutiez-vous en chemin ? »
De choses légères et gratuites ?
Nous ne sommes donc pas constamment préoccupés par les grands défis du moment, ni par nos soucis du quotidien… Dieu merci nous avons aussi besoin de légèreté, de contemplation, de gratuité. J’aime beaucoup cette expression du pape François lorsqu’il conclut son encyclique ‘Laudato Si’ : il la qualifie de « longue réflexion à la fois joyeuse et dramatique » (n°46) De même, lorsqu’il s’adresse à des pentecôtistes dans une courte vidéo, il conclut son propos en disant qu’il est à la fois « Joyeux et nostalgique »… Alors oui, cultivons aussi la joie, la fraternité, la légèreté, elles nous disent également quelque chose du Royaume. Car fondamentalement, ne l’oublions pas, surtout au cœur de nos plus grandes épreuves, notre Monde est déjà sauvé !
Alors, de quoi discutez-vous le plus souvent ?