Ces frères de l’autre côté…

Le père Jean-Paul Périer-Muzet

Le père Jean-Paul Périer-Muzet

           Nous avons la joie, en congrégation religieuse, de faire mémoire, à chaque eucharistie quotidienne, au jour anniversaire de leur Dies Natalis, des frères qui nous ont précédés sur le chemin de la vie religieuse et qui ont déjà fait leur pâque vers Dieu. Or, avec les années qui avancent, on commence par connaître plus de frères dans le nécrologe que de frères vivants… Dieu merci, je n’en suis pas tout à fait-là, mais je n’ai pas osé commencer le décompte. Bien évidemment ce phénomène n’est pas propre à la vie religieuse… D’en prendre conscience peut susciter soit l’effroi de sentir que notre tour approche, soit le réconfort de savoir que nous les retrouverons prochainement. En écrivant, je prends conscience, une fois de plus, de la grande force de la vie religieuse qui nous fait entrer dans une famille bien plus large que notre famille de sang. Ce n’est certes pas le seul lieu pour élargir notre champ relationnel, mais je trouve que dans la vie religieuse cet élargissement est bien réel et durable. Nous avons effectivement des frères de tous âges, de toutes cultures, sur différents continents, avec qui nous avons vécu au quotidien dans la même maison, et pas seulement avec qui nous aurions eu des relations de travail, d’amitié ou de détente…

         Je prends conscience donc que, de la même manière qu’ici-bas j’ai de nombreux frères sur les cinq continents, j’ai également dans le ciel de nombreux frères qui veillent sur moi, qui me préparent une place, qui me donnent la force de poursuivre le chemin ici-bas, en mettant pleinement à profit le temps qui m’est offert pour contribuer à un monde plus beau, plus juste, plus fraternel.

       C’est le départ d’un de nos frères qui suscite en moi ces quelques réflexions. Ce n’est pas le premier assomptionniste que j’ai connu, mais, je crois, le deuxième. Je veux parler du père Jean-Paul Perier-Muzet. En effet, alors que j’étais étudiant à l’E.N.S. de Cachan, notre aumônier était assomptionniste : d’abord le père Jean-Louis Pasquier, déjà bien atteint par la maladie de parkinson -encore un de mes frères au ciel-, puis le père Jean-Paul Perier-Muzet. Ce ne furent pas des années faciles pour lui, entre la communauté de Cachan, rue de la Marne, puis la communauté d’Antony et un travail de « pioupiou », selon son expression, à Bayard, au milieu des vieilles revues et vieux bouquins à dépoussiérer et trier… Avec un ami de l’époque, nous avions la chance de lui apporter de temps et temps quelque réconfort grâce à de mémorables parties de cartes. J’eu la joie de le retrouver, quelques années plus tard, au noviciat, où il était beaucoup plus dans son élément… De belles années, grâce auxquelles il marqua de nombreuses générations de novices, non seulement par sa passion et sa verve relative au père d’Alzon, mais aussi par les bleus sur les épaules fruit d’une fraternité virile et appuyée. Ce ne sont pas les anecdotes qui manquent à son sujet et j’en transmets plus d’une à mes propres novices… Son travail sur le père d’Alzon est connu de tous. Je crois, sans me tromper, pouvoir dire qu’il fut l’archiviste de la congrégation le plus productif depuis notre fondation. J’imagine la rencontre de Jean-Paul avec le père d’Alzon : un moment certainement mémorable !

         Frères de l’autre côté, préparez-nous bien la route, ne soyez pas trop pressés de nous retrouver et soutenez-nous de tout votre possible pour notre marche laborieuse ici-bas !


La vie par ici

       Les réunions de rentrée se poursuivent : chapitre local du noviciat, chapitre local de la communauté de Komah, rencontre de travail entre nos deux communautés, lundi dernier, reste encore la rencontre des cinq supérieurs des communautés de la famille de l’Assomption de Sokodé à venir pour finir de lancer l’année.

          Le travail ne manque pas. Je me suis rajouté cette année un nouveau cours avec les pré-postulants, cela veut dire que rien qu’en ce qui concerne les cours cela me prend déjà 14h par semaine. Je poursuis toujours l’émission de radio sur les textes du magistère de l’Église, le cours biblique à la paroisse et le suivi des conférences, dans le cadre de l’espace d’Alzon, au Centre culturel. J’ai plusieurs sessions à animer dans les semaines à venir : une session sur la relecture de son histoire affective, au noviciat, et une session sur le discernement dans le cadre de l’Internoviciat de Kara. Bien sûr, à part cela, les temps d’accompagnements des novices et de quelques autres se poursuivent, ainsi que les célébrations eucharistiques en paroisse, chez nos sœurs et à la radio. Voilà donc, en gros, comment l’année reprend son rythme de croisière…

            J’imagine que pour vous également ce temps de reprise ne manque pas de défis !

       Que le Seigneur, et ceux qui vous ont précédés auprès de lui, vous soutiennent dans votre marche, afin que vous puissiez toujours mieux contribuer à un monde plus beau, plus juste et plus fraternel.

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