Des petits riens qui peuvent nous conduire à la sainteté…

10 juillet 2016, 15e Dimanche ordinaire, année C, Lc 10,25-37 /

logo misericordeVoici donc le fameux texte du « Bon Samaritain », particulièrement mis en valeur durant cette année jubilaire de la Miséricorde. Spontanément je pensais que le logo retenu pour cette année était une illustration du « Bon Samaritain », mais en m’intéressant de plus près à ce logo j’apprends que c’est plutôt une image du « Bon Pasteur », le Christ portant sur ses épaules l’Adam, c’est-à-dire toute l’humanité. En fait, ces paraboles du « Bon Pasteur » et du « Bon Samaritain » illustrent bien, sous différents angles, une même réalité, celle de la miséricorde divine à recevoir et à faire nôtre. Pour approfondir cela, nous pouvons méditer la parabole de ce jour en nous identifiant tour à tour à chacun des personnages : les bandits, l’homme blessé, le prêtre ou lévite et le bon Samaritain…

Les bandits…

Vous me direz peut-être que vous n’avez rien d’un bandit, dépouillant et rouant de coups un pauvre voyageur… Et pourtant ! Lorsqu’on regarde notre monde, avec ceux qui profitent bien du système en place, ceux qui s’en sortent et ceux qui sont laissés pour compte, on peut légitimement se demander si nos façons de vivre ne sont pas semblables à celles de bandits dépouillant les uns pour enrichir les autres. Je ne voudrais pas trop enfoncer le clou mais vous savez comme moi que le commerce équitable est marginal dans nos sociétés, cela veut dire que pour la plupart des produits, sont achetés à moindre coût sans se soucier de la justesse de la rémunération de toutes celles et ceux qui ont travaillé pour nous rendre ce produit disponible : que ce soit le producteur de cochon breton, l’employé chinois dans les usines de chaussettes ou le paysan ivoirien cultivant le café et le cacao… Vous n’êtes pas non-plus sans savoir que si tous les habitants du monde vivaient sur le même standard de vie qu’un américain il nous faudrait 5 planètes, sur le niveau de vie d’un européen 2,5 planètes, alors que sur le niveau de vie d’un africain moins d’une demie-planète suffirait… Tous les humains sont des voyageurs sur cette Terre, ayant droit à leur part des biens de ce monde. Cette parabole nous invite à nous interroger de nouveaux sur nos frères blessés par notre façon de vivre…

L’homme blessé…

Mais nous pouvons aussi nous identifier avec l’homme blessé, ayant besoin de la miséricorde de nos frères et de Dieu. Oui chacun de nous porte ses blessures, plus ou moins visibles… Nos misères peuvent être matérielles, avec la difficulté de joindre les deux bouts ; mais aussi psychologiques en raison de notre histoire de vie ; spirituelles lorsque nous ne trouvons pas de sens à notre vie ; ou morales lorsque le péché nous tire vers le bas… Quelques soient nos misères, le Christ s’arrête auprès de nous et viens nous soutenir sur le chemin, parfois de façon miraculeuse mais souvent de façon simple grâce à un ami fraternel que Dieu place sur notre chemin. N’avons-nous pas tous soif de miséricorde, de bienveillance, de soutien ? Cette parabole nous redonne l’espérance d’être un jour relevé !

Le prêtre, le lévite ou le Samaritain ?

Le prêtre ou le lévite : facile de nous reconnaître dans ces deux-là : les changements de trottoirs on connait, surtout dans nos grandes villes cosmopolites et anonymes. Mais peut-on être toujours sur le mode du bon Samaritain, à part les saints, je ne crois pas… Et encore, avant de décider un jour de quitter son travail d’enseignante pour s’occuper des plus petits de la ville, la bienheureuse Mère Térésa avait dû changer de trottoir assez souvent dans cette ville de Calcutta. J’aime souvent constater qu’on ne devient pas saint du jour au lendemain, ni capable de grandes choses en claquant des doigts… Tous les saints ont d’abord commencé par un petit geste avant qu’il ne les entraîne plus loin. Donc, non, nous ne pouvons pas nous arrêter à toutes les misères croisées sur notre route, mais nous ne sommes pas non plus obligés de fermer systématiquement notre cœur. Un geste, un jour où l’on est bien disposé ; un geste, un autre jour et peut-être nous conduiront-ils jusqu’à la sainteté… « Va, et toi aussi, fais de même » !

Être miséricordieux comme le Père,

C’est d’abord ne pas blesser nos frères,

Être capable d’accueillir la miséricorde de Dieu,

Et apprendre à élargir notre cœur petit à petit, à partir de petits riens !

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Une réponse à Des petits riens qui peuvent nous conduire à la sainteté…

  1. Thérèse L.-Vézina dit :

    … temps au ressourcement également à propos de l’Accaparement des terres — suite à l’article, entre autres, de la sociologue Elodie Rousselle : « Luttes pour la terre en Afrique de l’Ouest » dans la revue canadienne « Relations – juillet-août 2016 ».

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