5 février 2017, 5° dimanche ordinaire, Année A, Mt 5,13-16 /
«
Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde… Que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. » Voilà toute une responsabilité que le Seigneur confie à ses disciples ! Sommes-nous à la hauteur ? Aujourd’hui on se méfie des donneurs de leçon, des beaux parleurs et chacun se juge assez grand pour décider par lui-même ce qui est bien ou mal, certain, même parmi les hommes politiques, prétendent aussi décider par eux-mêmes ce qui est vrai ou faux, la vérité devenant relative à chacun. Dans ce contexte comment pouvons-nous prétendre annoncer l’Évangile du Seigneur ? Les textes de ce jour nous donnes plusieurs pistes : annoncer l’Évangile par nos actes, annoncer l’Évangile par la qualité de notre vie intérieure et annoncer une Parole qui ne vient pas de nous !
Annoncer l’Évangile par nos actes !
Cet aspect, que j’appellerais volontiers l’horizontalité de l’Évangile, n’est pas difficile à comprendre et il est bien dans l’air du temps. Comme je le disais, on se méfie des beaux parleurs mais, par contre, on apprécie les personnes en fonction de leurs faits et gestes. Quels sont les actes attendus de la part des disciples de Jésus Christ ? D’abord tout ceux qui illustrent l’amour universel entre les hommes : gestes de solidarité, de compassion, de miséricorde ; recherche de plus de justice, de fraternité, de paix ; engagements dans le domaine de la santé, de l’éducation, du respect de la Création… Tout ceci est bien compris par nos contemporains. Le prophète Isaïe nous dit cela avec des paroles d’une grande actualité : « Partager son pain avec celui qui a faim… Accueillir chez soi le sans abri… Couvrir celui qui est nu… Ne pas se dérober à son semblable… Faire disparaître de chez soi le joug, le geste accusateur, la parole malfaisante… » (Is 58, 7…10)
Annoncer l’Évangile par la qualité de notre vie intérieure !
Un second aspect, peut-être déjà moins évident pour nos contemporains, consiste à témoigner de la verticalité de l’Évangile par la qualité de notre vie intérieure. Comme le dit notre supérieur général, le P. Benoît Grière : « Le temps qui s’ouvre à nous doit être le temps des mystiques. Non pas des hommes et des femmes qui s’évadent des contingences terrestres par divers moyens, mais des êtres enracinés profondément dans l’amour de Dieu et capable de communiquer, même imparfaitement, leur expérience du divin » (Rapport en vue du chapitre général de 2017, p 9) Oui, nous sommes aussi attendus sur ce terrain-là ! Pour être sel de la terre et lumière du monde, il nous faut être des témoins de Dieu, notre vie doit dire quelque chose du Royaume de Dieu. Ne nous y trompons pas, malgré les bravades d’une société qui semble dire, en surface, n’avoir plus besoin de Dieu, l’attente spirituelle aujourd’hui n’est pas moindre que par le passé, et elle revient même en force s’exprimant de bien des manières : par une redécouverte contemplative de la beauté de la Création… par le temps consacré à la recherche de son bien être à travers la méditation, le jeûne, le yoga… par la redécouverte des mystiques de toutes religions sans parler de toute la mouvance New-Age… Dans ce brouhaha de la spiritualité contemporaine, nous avons une riche expérience à partager, encore faut-il connaître l’immense richesse multiséculaire de notre tradition spirituelle chrétienne et encore faut-il vouloir la partager en tant qu’expérience plutôt que sous une forme dogmatique !
Annoncer une Parole qui ne vient pas de nous !
Ce dernier aspect, est certainement le plus difficile dans le contexte de nos sociétés contemporaines. À savoir qu’en tant que disciples de Jésus Christ, ils nous faut annoncer une Parole qui ne vient pas de nous, une parole qui n’est pas le fruit de la sagesse des hommes – comme le dit fortement saint Paul-, mais une parole révélée, une parole de vérité, qui nous vient de Dieu lui-même ! On n’aime guère aujourd’hui entendre parler d’une vérité qui s’impose à nous de l’extérieur, et l’on pense pouvoir être assez grand pour décider par soi-même de ce qui est vrai, bon, ou utile. Malheureusement, comme l’espace a horreur du vide, en croyant se libérer de Dieu, se sont d’autres idoles qui prennent la place : argent, technologie, sexualité, religiosité ne faisant plus place à la raison, idéologies populistes etc… Alors, oui, annoncer le vrai Dieu, révélé par Jésus Christ est toujours une belle mission pour aujourd’hui. Enfin, un dernier aspect, pas très populaire et pourtant important : nous n’avons pas besoin de vivre parfaitement l’Évangile avant de l’annoncer, sans quoi nous ne l’annoncerons jamais ! Si l’on nous renvoie nos propres paroles en nous disant qu’elles ne sont pas en cohérence avec nos actes, cela ne signifie pas pour autant qu’il faille nous taire. Car en prêchant l’Évangile, nous nous prêchons aussi à nous-mêmes. Il nous faut annoncer l’Évangile à temps et à contre temps, en nous reconnaissant, également, sur le chemin de la conversion…
Pour être sel de la terre et lumière du monde, il nous faut donc :
Annoncer l’Évangile par nos actes,
Annoncer l’Évangile par la qualité de notre vie intérieure
Annoncer une Parole qui ne vient pas de nous et nous interpelle nous-mêmes !
Annoncer l’Évangile coûte que coûte !
5 février 2017, 5° dimanche ordinaire, Année A, Mt 5,13-16 /
«
Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde… Que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. » Voilà toute une responsabilité que le Seigneur confie à ses disciples ! Sommes-nous à la hauteur ? Aujourd’hui on se méfie des donneurs de leçon, des beaux parleurs et chacun se juge assez grand pour décider par lui-même ce qui est bien ou mal, certain, même parmi les hommes politiques, prétendent aussi décider par eux-mêmes ce qui est vrai ou faux, la vérité devenant relative à chacun. Dans ce contexte comment pouvons-nous prétendre annoncer l’Évangile du Seigneur ? Les textes de ce jour nous donnes plusieurs pistes : annoncer l’Évangile par nos actes, annoncer l’Évangile par la qualité de notre vie intérieure et annoncer une Parole qui ne vient pas de nous !
Annoncer l’Évangile par nos actes !
Cet aspect, que j’appellerais volontiers l’horizontalité de l’Évangile, n’est pas difficile à comprendre et il est bien dans l’air du temps. Comme je le disais, on se méfie des beaux parleurs mais, par contre, on apprécie les personnes en fonction de leurs faits et gestes. Quels sont les actes attendus de la part des disciples de Jésus Christ ? D’abord tout ceux qui illustrent l’amour universel entre les hommes : gestes de solidarité, de compassion, de miséricorde ; recherche de plus de justice, de fraternité, de paix ; engagements dans le domaine de la santé, de l’éducation, du respect de la Création… Tout ceci est bien compris par nos contemporains. Le prophète Isaïe nous dit cela avec des paroles d’une grande actualité : « Partager son pain avec celui qui a faim… Accueillir chez soi le sans abri… Couvrir celui qui est nu… Ne pas se dérober à son semblable… Faire disparaître de chez soi le joug, le geste accusateur, la parole malfaisante… » (Is 58, 7…10)
Annoncer l’Évangile par la qualité de notre vie intérieure !
Un second aspect, peut-être déjà moins évident pour nos contemporains, consiste à témoigner de la verticalité de l’Évangile par la qualité de notre vie intérieure. Comme le dit notre supérieur général, le P. Benoît Grière : « Le temps qui s’ouvre à nous doit être le temps des mystiques. Non pas des hommes et des femmes qui s’évadent des contingences terrestres par divers moyens, mais des êtres enracinés profondément dans l’amour de Dieu et capable de communiquer, même imparfaitement, leur expérience du divin » (Rapport en vue du chapitre général de 2017, p 9) Oui, nous sommes aussi attendus sur ce terrain-là ! Pour être sel de la terre et lumière du monde, il nous faut être des témoins de Dieu, notre vie doit dire quelque chose du Royaume de Dieu. Ne nous y trompons pas, malgré les bravades d’une société qui semble dire, en surface, n’avoir plus besoin de Dieu, l’attente spirituelle aujourd’hui n’est pas moindre que par le passé, et elle revient même en force s’exprimant de bien des manières : par une redécouverte contemplative de la beauté de la Création… par le temps consacré à la recherche de son bien être à travers la méditation, le jeûne, le yoga… par la redécouverte des mystiques de toutes religions sans parler de toute la mouvance New-Age… Dans ce brouhaha de la spiritualité contemporaine, nous avons une riche expérience à partager, encore faut-il connaître l’immense richesse multiséculaire de notre tradition spirituelle chrétienne et encore faut-il vouloir la partager en tant qu’expérience plutôt que sous une forme dogmatique !
Annoncer une Parole qui ne vient pas de nous !
Ce dernier aspect, est certainement le plus difficile dans le contexte de nos sociétés contemporaines. À savoir qu’en tant que disciples de Jésus Christ, ils nous faut annoncer une Parole qui ne vient pas de nous, une parole qui n’est pas le fruit de la sagesse des hommes – comme le dit fortement saint Paul-, mais une parole révélée, une parole de vérité, qui nous vient de Dieu lui-même ! On n’aime guère aujourd’hui entendre parler d’une vérité qui s’impose à nous de l’extérieur, et l’on pense pouvoir être assez grand pour décider par soi-même de ce qui est vrai, bon, ou utile. Malheureusement, comme l’espace a horreur du vide, en croyant se libérer de Dieu, se sont d’autres idoles qui prennent la place : argent, technologie, sexualité, religiosité ne faisant plus place à la raison, idéologies populistes etc… Alors, oui, annoncer le vrai Dieu, révélé par Jésus Christ est toujours une belle mission pour aujourd’hui. Enfin, un dernier aspect, pas très populaire et pourtant important : nous n’avons pas besoin de vivre parfaitement l’Évangile avant de l’annoncer, sans quoi nous ne l’annoncerons jamais ! Si l’on nous renvoie nos propres paroles en nous disant qu’elles ne sont pas en cohérence avec nos actes, cela ne signifie pas pour autant qu’il faille nous taire. Car en prêchant l’Évangile, nous nous prêchons aussi à nous-mêmes. Il nous faut annoncer l’Évangile à temps et à contre temps, en nous reconnaissant, également, sur le chemin de la conversion…
Pour être sel de la terre et lumière du monde, il nous faut donc :
Annoncer l’Évangile par nos actes,
Annoncer l’Évangile par la qualité de notre vie intérieure
Annoncer une Parole qui ne vient pas de nous et nous interpelle nous-mêmes !